9 juin : Depuis le 2 juin 2011, le dispositif militaire français assure environ 30 sorties par jour, dont la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent plus de 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaque au sol.
Entre le 2 juin 2011 06h00 et le 9 juin 2011 06h00, la France a réalisé près de 220 sorties :
- 106 sorties attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 48 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
- 18 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
- 9 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
- 15 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3),
- 26 sorties du groupement aéromobile (hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma).
En outre, depuis le 2 juin, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser environ 70 objectifs, dont :
- une trentaine de bâtiments sur des sites militaires, notamment des dépôts de munitions et de véhicules, dans les régions de Tripoli et Brega, et une station de télécommunications dans la région d’Ajdabiyah ;
- près d’une quarantaine de véhicules militaires dont près des deux tiers ont été détruits par le GAM dans la région de Brega.
La semaine a notamment été marquée par l’engagement du BPC Tonnerre et du groupe aéromobile embarqué de l’armée de Terre dans l’opération Unified protector , à compter du 3 juin dernier.
Le 9 juin, le Rafale M F3 nº14 de la flottille 12.F est dérouté sur l'aéroport internationale de Malte pour une raison inconnue. Le Falcon 50 Marine nº36 de la flottille 24.F atterrit également sur l'aéroport internationale de Malte.
10 juin : La FLF Guépratte a remplacé la FLF Courbet, qui a mis le cap sur l'océan Indien.
11 juin : L’aviso Commandant Birot fait une escale à la Valette (Malte).
12 juin : La FAA Jean Bart fait une escale à la Valette (Malte). Elle est remplacée au sein du Groupe Aéronavale par la FDA Chevalier Paul admise au service actif le 10 juin.
13 juin : L’aviso Commandant Ducuing fait une escale à la Valette (Malte).
14 juin : L’aviso Le Hénaff fait une escale à la Valette (Malte). La veille, l'aviso a reçu la visite du contre-amiral Coindreau, commandant la Task Force 473, qui venait à bord pour la deuxième fois depuis le début de la mission, et du contre-amiral Foffi (italien), commandant le Task Group 455.01 (commandement OTAN). Ils sont venus témoigner de leur satisfaction de l'action du navire au sein d'Unified Protector.
16 juin : Depuis le 9 juin 2011, le dispositif militaire français assure environ 35 sorties par jour, dont plus de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent près de 25% des sorties de l’OTAN et un tiers des sorties d’attaque au sol.
Entre le 9 juin 2011 06h00 et le 16 juin 2011 06h00, la France a réalisé plus de 250 sorties :
- 115 sorties d’attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
-
52 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
-
24 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
-
12 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
-
19 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3),
-
31 sorties du groupement aéromobile (hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma).
En outre, depuis le 9 juin, les frappes des aéronefs et des hélicoptères français ont permis de neutraliser une soixantaine d’objectifs, dont :
-
Une vingtaine de bâtiments sur des sites militaires, notamment des infrastructures de commandement et des dépôts de munitions, dans les régions de Misratah, Tripoli et Brega ;
-
Une quarantaine de véhicules militaires dont une demi-douzaine de pièces d’artillerie dans les régions de Misratah, Syrte, Tripoli et Brega.
Le même jour bâtiment collecteur de renseignements Dupuy de Lôme arrive à la Valette (Malte) pour une escale.
17 juin : Du 8 avril au 17 juin 2011, l’aviso Lieutenant de vaisseau Le Hénaff a été intégré à l’opération Unified Protector , sous contrôle opérationnel du CTF 455, qui commande la composante navale de la force de l’OTAN déployée au large de la Libye. Ce bâtiment a pris part aux missions d’embargo (6 visites opérationnelles ont été effectuées), de recueil de renseignement tactique, de surveillance des côtes libyennes et de défense du port de Misratah, assiégé par les forces du colonel Kadhafi. Seul aviso dans une force comprenant une quinzaine de frégates, le Lieutenant de vaisseau Le Hénaff a cependant fait valoir ses capacités de bâtiment de combat dans un contexte de crise élevée. Il aura passé deux mois au plus près des côtes libyennes, faisant face aux menaces missile, mine et artillerie des forces loyalistes. Le Lieutenant de vaisseau Le Hénaff, relevé par la frégate anti-aérienne Jean Bart, est rentré à Brest le 22 juin, après trois mois de déploiement.
18 juin : Ce matin, profitant de conditions météorologiques dignes d’une avant-veille d’été au cœur de la Méditerranée, tout l’équipage est rassemblé sur le pont d’envol du porte-avions pour la traditionnelle cérémonie de l’Appel du 18 juin lancé en 1940 par le Général de Gaulle. Ce dernier était parti la veille à Londres rencontrer le premier ministre britannique, Winston Churchill, pour négocier la poursuite de la guerre au moment où le maréchal Pétain, nouveau chef du gouvernement français, annonçait son intention de demander à l’ennemi la signature d’une armistice.
Cette même journée a été marquée par le départ des deux C-2A Greyhound mis à disposition du Groupe Aéronaval. Les militaires français auraient souhaité pouvoir profiter de ces appareils plus longtemps mais l'US Navy, dont le parc de C-2A est limité à une trentaine d'avions, a été contrainte de récupérer ceux déployés en France pour ses propres besoins. L'expérience est, en tous cas, jugée très positive par les militaires français. Pendant deux semaines, les Greyhound ont fait la navette entre Hyères et le porte-avions Charles de Gaulle, déployé au large de la Libye dans le cadre de l'Opération Harmattan/Unified Protector. La présence des avions logistiques américains a permis d'acheminer du fret (notamment des pièces de rechange) et des personnels à bord du bâtiment, sans que celui-ci soit contraint de se rapprocher d'une côte pour réaliser des liaisons avec ses hélicoptères (méthode peu commode en opérations, plus longues et plus onéreuse). « Ce qui a été fait est remarquable. Le fait que les Américains acceptent de venir sur le Charles de Gaulle prouve que nous sommes à un standard compatible avec le leur. Il y a une vraie confiance mutuelle », souligne un officier, rappelant que ce soutien est le fruit de nombreux échanges menés ces dernières années entre la Marine nationale et l'US Navy. On notera enfin que pendant Harmattan, les C-2A n'ont pas uniquement travaillé au profit du Charles de Gaulle, mais en fait pour l'ensemble du groupe aéronaval. Les frégates ont, ainsi, pu récupérer des pièces détachées très rapidement. « La livraison des pièces pour certaines frégates a pris deux jours, contre une dizaine si nous n'avions pas eu ces avions ».
20 juin : Le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne et le pétrolier ravitailleur (PR) Meuse sont venus ravitailler en noria le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre, la frégate anti sous-marine (FASM) Jean Bart et la frégate de défense aérienne (FDA) Chevalier Paul engagés dans l’opération Unified Protector au large de la Libye.
Pour que les bâtiments de combat puissent se maintenir en 1ère ligne sans interruption, les bâtiments de soutien acheminent en permanence le flux logistique dans la zone opérationnelle.
Alors que le Tonnerre regagne sa zone d’opération après un ravitaillement qui aura duré 5 heures, il envoie en tête de mat son pavillon de tradition pour saluer une dernière fois le pétrolier Meuse. Ce dernier met le cap vers le porte-avions Charles de Gaulle et son équipage se prépare déjà pour un nouveau RAM.
21 juin : Onzième ravitaillement à la mer du Charles de Gaulle depuis le début de l'Opération Harmattan. Durant 5 heures, le PR Meuse lui a transféré plus de 1.000 m³ de carburant, plus de 200 palettes de vivres et des munitions.
23 juin : Depuis le 16 juin 2011, le dispositif militaire français assure environ 35 sorties par jour, dont la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent près de 25% des sorties de l’OTAN et un tiers des sorties d’attaque au sol.
Entre le 16 juin 2011 06h00 et le 23 juin 2011 06h00, la France a réalisé plus de 240 sorties :
- 122 sorties d’attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 44 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
- 20 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
- 13 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
- 13 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3),
- 29 sorties du groupement aéromobile (hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma).
En outre, depuis le 16 juin, les frappes navales et aériennes françaises ont permis de neutraliser plus d’une soixantaine d’objectifs, dont :
- une vingtaine d’installations et infrastructures militaires dans les régions de Misratah, Zlitan et Tripoli, notamment des infrastructures de commandement, des dépôts de munitions et des relais radio ;
- une quarantaine de véhicules militaires dont une quinzaine de véhicules blindés, principalement dans les régions de Misratah, Briga et Zlitan, ainsi que des pièces d’artillerie dans la région de Misratah.
25 juin : Appareillage du pétrolier ravitailleur (PR) Meuse depuis la Valette (Malte).
27 juin : La FASM Georges Leygues se dirige vers les côtes libyennes pour l'Opération Harmattan.
Partis le 28 février 2011de Brest, les 195 marins de la frégates Georges Leygues repartent en mission sans même s'arrêter à la maison. Dans la première quinzaine de juillet, le Georges Leygues, basé à Brest, se joindra aux opérations militaires au large de la Libye. Ce sera aussi le cas du porte-hélicoptères Mistral, basé à Toulon, avec 180 marins à bord, qui va remplacer son jumeau, le Tonnerre.
30 juin : Depuis le 23 juin 2011, le dispositif militaire français assure environ 40 sorties par jour, dont plus de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent près de 25% des sorties de l’OTAN et un tiers des sorties d’attaque au sol.
Entre le 23 juin 2011 06h00 et le 30 juin 2011 06h00, la France a réalisé près de 290 sorties :
- 132 sorties d’attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 50 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
- 19 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
- 16 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
- 29 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3),
- 43 sorties du groupement aéromobile (hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma).
En outre, depuis le 23 juin, les frappes navales et aériennes françaises ont permis de neutraliser une centaine d’objectifs, dont : - Une soixantaine de véhicules militaires, véhicules blindés et chars dans les régions de Zlitan et Brega ;
- Une trentaine d’infrastructures militaires dans les régions de Zlitan et Brega, notamment des postes de commandement, et systèmes de communication ;
- Une dizaine de positions d’artillerie et d’observation dans les régions de Zlitan et Brega.
Le 30 juin, l'équipage du Charles de Gaulle s'est regroupé sur le pont pour former les lettres H, A, R, M, A, T, T, A, et N pour symboliser l'engagement de l'équipage dans l'Opération Harmattan depuis le 20 mars 2011.
4 juillet : Déroutage de l'Atlantique nº9 de l'Aéronautique navale sur l'Aéroport International de Malte.
L'appareil a du effectuer un atterrissage d'urgence sur la piste RWY31 ce matin après l'extinction de son moteur gauche.
5 juillet : Un officier-marinier de la frégate Georges Leygues est décédé dans la nuit de lundi à mardi, alors que le bâtiment se trouvait au large de la Libye dans le cadre de l'Opération Harmattan/Unified Protector. Âgé de 31 ans, le militaire s'est effondré à la fin de son quart. Rapidement pris en charge par l'équipe médicale du bord, il n'a pu être réanimé. Le constat médical fait état d'une mort naturelle. Une enquête a, néanmoins, été ouverte par le parquet de Brest, où est basé le Georges Leygues, afin de déterminer les causes exactes du décès du second-maître, dont le corps va être rapatrié en France.
7 juillet : L’aviso Lieutenant de vaisseau Lavallée et ses 85 membres d’équipage quitte leur port base de Brest pour rejoindre l'Opération Harmattan.
Depuis le 30 juin 2011, le dispositif militaire français assure environ 35 sorties par jour, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent près de 25% des sorties de l’OTAN et un tiers des sorties d’attaque au sol.
Entre le 30 juin 2011 06h00 et le 7 juillet 2011 06h00, la France a réalisé près de 249 sorties :
-
114 sorties d’attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 52 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
-
22 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
- 15 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
-
25 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3),
-
21 sorties du groupement aéromobile (hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma).
En outre, depuis le 30 juin, les frappes navales et aériennes françaises ont permis de neutraliser environ 80 objectifs, dont :
-
Une cinquantaine de véhicules militaires (véhicules blindés, chars, camions de transport) dans les régions de Zlitan, Syrte, Misratah et Brega ;
-
Une vingtaine d’infrastructures (poste de commandement, systèmes de communication militaires et check point) dans les régions de Zlitan et Brega;
-
Une dizaine d’éléments de la chaîne artillerie (positions d’artillerie et d’observation, pièces d’artillerie, lance roquettes multiples) dans les régions de Tripoli, Zlitan et Brega.
Au cours de la semaine écoulée, le Guépratte et le Jean de Vienne ont été relevés par le Georges Leygues.
Le WG-13 Lynx nº814 de la flottille 34.F en provenance d'une des frégates françaises en patrouille au large de la Libye a atterri à l'Aéroport International de Malte.
10 juillet : Le bâtiment de projection et de commandement Mistral a appareillé de Toulon, en fin de journée, pour rejoindre le théâtre libyen. Normalement, le BPC doit relever son sistership, le Tonnerre, qui avait quitté sa base varoise le 17 mai et dont le groupement aéromobile (GAM), composé d'une vingtaine de d'hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma, intervient contre les forces du colonel Kadhafi depuis le 3 juin. Selon les chiffres fournis par l'Etat-major des Armées, les machines déployées sur le Tonnerre ont réalisé, du 3 juin au 7 juillet, quelques 150 sorties, chaque mission impliquant plusieurs hélicoptères. La relève du Tonnerre par le Mistral va permettre non seulement de rafraîchir les équipages mais, sans doute aussi, de renouveler en partie le GAM.
12-14 juillet : Du 12 au 14 juillet 2011, le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral a relevé le BPC Tonnerre engagé depuis le 3 juin dans l’opération Unified Protector au large de la Libye.
En 24 heures seulement, des hélicoptères de manœuvre et des chalands de transport de matériel (CTM) de la Marine ont transféré à bord du BPC Mistral la totalité du poste de commandement et de mise en œuvre (PCMO), le soutien et la logistique. Les hélicoptères de combat du groupement aéromobile (GAM) se sont également redéployés à bord du Mistral. A cette occasion, les hélicoptères Caracal de l’armée l’Air, embarqués jusque là sur le porte-avions, ont également rejoint le BPC Mistral. Agissant au sein du groupe aéronaval (GAN), une vingtaine d’hélicoptères de l’aviation légère de l’Armée de Terre (Gazelle , Puma et Tigre ) et de l’Armée de l’Air (Caracal ) pourront ainsi être déployés depuis le BPC Mistral, au large de la Libye.
Grâce aux bâtiments de projection et de commandement de la Marine nationale, la composante aérocombat de l’armée de Terre déployée au large de la Libye conserve sa pleine capacité opérationnelle et complète les autres moyens navals et aériens engagés. Elle reste en mesure d’accentuer la pression sur les forces du colonel Kadhafi en opérant des frappes de jour comme de nuit sur des objectifs militaires dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies (CSNU) visant en particulier à protéger les populations civiles.
14 juillet : Escale de l'aviso Lieutenant de Vaisseau Lavallée (F 790) à la Valette (Malte).
A bord du Charles de Gaulle, ce 14 juillet a revêtu un caractère particulier. En effet, non seulement il est célébré à la mer au coeur de l'opération Harmattan, mais encore, il a été l'occasion de remettre à l'équipage la fourragère de l'Ordre de la Libération. Le porte-avions arborait pour l'occasion le petit-pavois.
Créé le 16 novembre 1940 par le Général de Gaulle, l’Ordre de la Libération avait pour but de récompenser les personnes ou les collectivités qui s’étaient signalées au cours de la Libération de la France lors de la Seconde Guerre mondiale. Deuxième ordre national français après celui de la Légion d’honneur, son admission ne fut accordée qu’à un certain nombre de personnes, d’unités militaires et de communes pour des hauts faits lors de la Libération de la France. Seules 1.038 personnes, 5 communes dont Paris, la ville marraine du porte-avions et 18 unités combattantes dont le sous-marin Rubis, la corvette Aconit et le 1er régiment de fusiliers marins pour la marine, se sont vu attribuer cette décoration entre janvier 1941 et janvier 1946, date à laquelle, le Général de Gaulle décida de mettre fin à l’attribution de la Croix de la Libération, car le but de la Libération était atteint. Ce n’est qu’en deux occasions exceptionnelles que l’Ordre sera rouvert par son « Grand maître » : en 1958 pour Winston Churchill et en 1960 pour le roi du Royaume-Uni, George VI, à titre posthume. L’ordre prévoit que le dernier compagnon détenteur sera enterré au mémorial du mont Valérien. La fourragère a été crée le 23 février 1996 pour « pérenniser l’Ordre de la Libération et préserver de l’oubli le souvenir des compagnons de la Libération. » Elle est portée par les militaires des unités, bâtiments de guerre et formations aériennes décorées de la Croix de la Libération. Le noir exprime le deuil de la France opprimée par les envahisseurs, le vert exprime l’espérance de la Patrie.
Les marins du porte-avions Charles de Gaulle bénéficient d’une mesure dérogatoire exceptionnelle qui, après un avis favorable et unanime de l’ensemble des membres du Conseil de l’Ordre, puis l’agrément du Président de la République, a été décidée par le chef d’état-major de la marine le 27 juin dernier.
Depuis le 07 juillet 2011, le dispositif militaire français assure environ 35 sorties par jour, dont plus de 60% sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent près de 25% des sorties de l’OTAN et un tiers des sorties d’attaque au sol.
Entre le 07 juillet 2011 06h00 et le 14 juillet 2011 06h00, la France a réalisé près de 260 sorties :
- 154 sorties d’attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 20 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
- 26 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
- 21 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
- 26 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3),
- 16 sorties du groupement aéromobile (hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma).
En outre, depuis le 07 juillet, les frappes navales et aériennes françaises ont permis de neutraliser environ 80 objectifs, dont :
- une quarantaine de véhicules militaires (engins du génie, chars, véhicules armés) dans les régions de Zlitan, Misratah et Brega ;
- une vingtaine d’infrastructures (poste de commandement et de combat, installations techniques, dépôt de véhicules armés) dans les régions de Misratah et Brega;
- des pièces d’artillerie et lance roquettes multiples dans la région de Zlitan.
Parallèlement, les bâtiments de la TF 473 ont participé au contrôle de zone maritime et aérienne, aux missions d’appuis à l’engagement des hélicoptères, et ont réalisé des frappes contre terre (notamment les frégates Chevalier Paul et Georges Leygues).
Le même jour l'AS.365F Dauphin nº313 en provenance du Charles de Gaulle atterrit sur l'Aéroport Internationale de Malte.
15 juillet : Arrivée du Charles de Gaulle pour une escale à la Sude en Crète jusqu'au 21 juillet. À 9h, dès l’accostage dans le port OTAN, sécurisé par des barrages flottants et des contrôles systématiques aux abords des bâtiments en escale, les mouvements logistiques et les opérations de maintenance ont débuté. Après une utilisation aussi intense, les matériels avaient besoin d’être contrôlés afin de garantir une sécurité optimale et une disponibilité maximale pour la suite des opérations.
Pour l’occasion, 20 containers, soit 150 tonnes de pièces, notamment aéronautiques, et d'outillages spécifiques ont été acheminés depuis le port de Toulon. Le matériel rassemblé provenait de la France entière pour pouvoir reconstituer un stock de rechanges permettant la réalisation de tous les travaux programmés durant cette escale.
Ainsi, des vérifications et de légères corrections techniques se sont succédées, notamment sur les catapultes, éléments essentiels qui permettent l’envoi des Super-Étendard Modernisés, Rafale M et E-2C Hawkeye au dessus du sol libyen, sur les radars ou encore sur les pompes incendie. Cette régénération du potentiel technique s’est déroulée en quelques jours grâce à l’action conjointe d’une soixantaine de personnel de DCNS et des marins de bord.
Cette bonne disponibilité du matériel ne serait rien sans les hommes et les femmes qui servent tous les jours, chacun dans leur domaine de compétence, et ce, même éloignés de leurs familles depuis 4 mois.
La mission se poursuivant, les relèves sont nécessaires. Tous ont effectué leur travail avec une motivation sans faille depuis le début, l’apport de sang neuf dans un univers clos tel qu’un bateau en opération, permet au porte-avions de se maintenir sereinement sur le théâtre des opérations. Ainsi, 340 marins ont quitté le bâtiment pour rejoindre leurs familles et leurs futures affectations en France et 340 ont rejoint les 1500 autres officiers, officiers mariniers, quartiers maîtres et matelots du bord qui pendant ce temps « ont soufflé un peu » en visitant la Crète.
Cette même journée a vue le passage du SNA Rubis dans les eaux maltaises.
18 juillet : Arrivée à Toulon de la FAA Jean Bart.
20 juillet : Les aéronefs français auraient enregistré "entre 12.000 et 14.000 heures de vol" dans le cadre de l'Opération Harmattan, a assuré ce matin le ministre de la défense à une vingtaine de journalistes défense conviés au petit déjeuner. 2.500 cibles auraient été traitées, ce qui donne un niveau plancher de la consommation de munitions, plusieurs de ces dernières pouvant traiter le même objectif. La quasi-totalité des munitions sont des GBU (comprendre des bombes guidées laser et/ou GPS) a complété le ministre.
21 juillet : Depuis le 14 juillet 2011, le dispositif militaire français assure une vingtaine de sorties par jour, dont plus de 60% sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent près de 20% des sorties de l’OTAN et plus d’un quart des sorties d’attaque au sol.
Le 15 juillet, dans le cadre du redéploiement du dispositif, les Mirage 2000-5 ont été désengagés de La Sude et rapatriés en Métropole.
Entre le 14 juillet 2011 06h00 et le 21 juillet 2011 06h00, la France a réalisé près de 150 sorties :
-
89 sorties d’attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Rafale M F3),
-
30 sorties de reconnaissance (Rafale C/B et Rafale M F3 / Reco NG),
-
2 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
-
7 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA).
-
19 sorties de ravitaillement (C-135FR).
En outre, depuis le 14 juillet, les frappes navales et aériennes françaises ont permis de neutraliser une cinquantaine d’objectifs, dont :
-
une vingtaine de véhicules militaires (chars, véhicules armés et de transport de troupes) dans les régions de Misratah, Syrte et Brega ;
-
une demi-douzaine d’infrastructures militaires (poste de commandement et de combat, installations techniques, dépôt de véhicules armés) dans les régions de Tripoli et Brega;
-
une vingtaine de pièces d’artillerie et lance roquettes multiples dans la région de Brega et Misratah.
Parallèlement, les bâtiments de la TF 473 ont participé au contrôle de zone maritime et aérienne et ont réalisé des frappes contre terre (notamment les frégates La Fayette et Georges Leygues.
Le porte-avions Charles de Gaulle a appareillé depuis la base de la Sude (en Crète) à l'issue d'une escale de six jours et rejoint les autres bâtiments de la Task Force 473, le Georges Leygues, le Chevalier Paul, le Mistral et un sous-marin nucléaire d’attaque. Il a déjà repris les activités aériennes destinées à protéger les populations civiles libyennes des attaques des forces pro-Kadhafi.
24 juillet : Atterrissage à l'Aéroport International de Malte d'un SA.330 Puma (1512/DBK) de l'Armée de terre en provenance du BPC Mistral.
28 juillet : Depuis le 21 juillet 2011, le dispositif militaire français assure près d’une trentaine de sorties par jour, dont plus de 60% sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent près d’un quart des sorties de l’OTAN et environ un tiers des sorties d’attaque au sol.
Entre le 21 juillet 2011 06h00 et le 28 juillet 2011 06h00, la France a réalisé près de 190 sorties :
- 103 sorties d’attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N, Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 46 sorties de reconnaissance (Rafale C/B et Rafale M F3 / Reco NG),
- 9 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
- 14 sorties de ravitaillement (C-135FR, Super-Étendard Modernisés et Rafale M F3),
- 14 sorties du groupement aéromobile (hélicoptères Tigre, Gazelle et Puma).
En outre, depuis le 21 juillet, les frappes navales et aériennes françaises ont permis de neutraliser plus d’une cinquantaine d’objectifs, dont :
-
une vingtaine de véhicules militaires (chars, véhicules armés et de transport de troupe) dans la région de Brega ;
-
une trentaine d’infrastructures militaires (poste de commandement et de combat, installations techniques, dépôt de véhicules armés) dans les régions de Zlitan et Brega;
-
une demi-douzaine de pièces d’artillerie et lance roquettes multiples dans la région de Brega.
Parallèlement, les bâtiments de la TF 473 ont participé au contrôle de zone maritime et aérienne et ont réalisé des frappes contre terre (notamment l'aviso LV Lavallée et les frégates Chevalier Paul et Georges Leygues).
Enfin, le détachement des deux Atlantique, jusqu’alors déployé sur la base de Sigonella en Sicile, s’est redéployé à compter du 28 juillet 2011 à La Sude en Crête.
Le même jour, atterrissage à l'Aéroport International de Malte d'un SA.330 Puma (1617/DBM) en provenance du BPC Mistral.
31 juillet : Atterrissage à l'Aéroport International de Malte d'un Falcon 10 MER (129) de l'escadrille 57.S. Il est très probablement venu pour assurer le transport du chef d’état-major de la Marine, l’amiral Pierre-François Forissier.
1er août : Le capitaine de vaisseau Olivier Lebas a succédé au capitaine de vaisseau Jean-Philippe Rolland au commandement du porte-avions Charles de Gaulle. Cela faisait 24 ans qu’un porte-avions français n’avait pas connu de passation de commandement en plein cœur d’une opération : passation de commandement entre les capitaines de vaisseau Lefebvre et Wild à bord du Clemenceau durant l’opération Prométhée, le 21 août 1987.
Sans interrompre son rythme opérationnel mais dans le respect des traditions, le porte-avions Charles de Gaulle a accueilli son nouveau commandant au cours d’une cérémonie riche en émotions. Dans le contexte exceptionnel de l’opération « Harmattan », c’est l’amiral Pierre-François Forissier, chef d’état-major de la Marine, qui a investi le capitaine de vaisseau Olivier Lebas de son commandement et l’a fait reconnaître à son équipage. Le nouveau commandant n’est certainement pas un inconnu pour les marins du porte-avions dont il était le commandant en second jusqu’au début du mois de février de cette année. Ayant quitté le Charles de Gaulle durant la mission Agapanthe, il retrouve un équipage encore plus aguerri au coeur de l’Opération Harmattan.
Les premiers mots du capitaine de vaisseau Olivier Lebas ont été pour « les marins combattants que vous êtes, comme vous le montrez depuis plus de 4 mois d’opérations intenses sur la Libye, par votre engagement déterminé et votre ardeur combative ». Il a également salué son prédécesseur, le capitaine de vaisseau Jean-Philippe Rolland, qui « a toujours marié sa grande hauteur de vue avec les plus belles qualités de cœur. ». Le nouveau commandant a ensuite exprimé sa grande fierté de se voir confier le porte-avions et son équipage qui l’ont « toujours impressionné par leur faculté à s’adapter rapidement à de nouveaux défis opérationnels et par la complémentarité des nombreuses équipes qui œuvrent ensemble pour catapulter nos avions vers les zones de combat. ». Au cours des trois jours qui ont précédé son investiture, le capitaine de vaisseau Olivier Lebas a pu mesurer le « prix de votre engagement, pour vous mais aussi pour vos familles, après 9 mois d’absence, quasiment sans discontinuité ». Mais il a très nettement perçu la force morale de son équipage, tendu vaillamment et résolument vers le succès de la mission. Il a exprimé sa conviction « de l’importance et de l’efficacité de notre contribution dans cette opération que la France et l’OTAN mènent pour la sécurité et la liberté du peuple libyen ». Son prédécesseur a conduit le Charles de Gaulle du Cercle polaire jusqu’en Inde. Souhaitons au capitaine de vaisseau Olivier Lebas ait un commandement aussi riche et intense.
Le même jour, l'aviso Lieutenant de Vaisseau Lavallée (F 790)
arrive dans le port de La Valette pour une escale jusqu'au 7 août. Le pétrolier-ravitailleur Var (A608) vient également pour une courte escale dans la capitale maltaise jusqu'au 2 août.
3 août : Après 5 mois de mission, la frégate anti-sous-marine (FASM) Georges Leygues a accosté dans la base navale de Brest. Parti de Brest le 28 février 2011, le Georges Leygues a participé au côté du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral à la mission Jeanne d’Arc 2011, au cours de laquelle 132 officiers élèves ont été formés. Il a ensuite rejoint pendant un mois le dispositif français au large de la Libye, engagé dans l’Opération Harmattan. Pour l’ensemble de la mission, le Georges Leygues a ainsi parcouru 41.000 nautiques (soit 80.000 km ou près de 2 fois le tour de la terre), ravitaillé 170 hélicoptères, effectué 12 ravitaillements à la mer et 95 tonnes de vivres ont été consommées.
12 août : La patrouille de France (PAF) a salué l'arrivée du porte-avions Charles de Gaulle, de retour de Libye, au large des côtes de Toulon. «C’est tout un symbole pour la patrouille de France , a souligné le lieutenant-colonel Bruno Bézier, directeur des équipes de présentation de l'armée de l'air. Sa mission est de représenter tous les militaires engagés dans les opérations comme sur le territoire national. C’était une belle opportunité que les pilotes et les mécaniciens ont saisie au vol, profitant d’un transit de la base aéronavale d’Hyères jusqu’à Montpellier.»
Trois passages ont été effectués par le commandant Cédric Tranchon, leader de la PAF, et ses sept équipiers, au-dessus du fleuron de la marine nationale.
Le même jour,
le président de la République et chef des armées, monsieur Nicolas Sarkozy s’est rendu à bord du porte-avions (PA) Charles de Gaulle peu de temps avant son arrivée à Toulon. Il était accompagné du ministre de la Défense, monsieur Gérard Longuet, du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud et du chef d’état-major de la Marine, l’amiral Pierre-François Forissier. Le bâtiment était engagé dans l’Opération Harmattan, au large de la Libye depuis le 22 mars 2011.
Après les honneurs militaires, le Président s’est adressé à l'ensemble de l'équipage:
DISCOURS DE M. LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
Déplacement sur le porte-avions Charles de Gaulle
(Var) -- Vendredi 12 août 2011
Monsieur le Ministre,
Monsieur le Maire de Toulon,
Monsieur le Député,
Monsieur le Sénateur,
Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et Messieurs les officiers, officiers-mariniers, quartiers-maîtres et marins,
C'est avec une très grande tristesse que nous avons appris hier soir la mort en Afghanistan de l'un de vos frères d'armes, Caporal chef du 19ème Régiment de génie de Besançon. Il a été tué par un engin explosif improvisé, victime de la lâcheté d'autres hommes.
Quatre jours plus tôt, deux autres soldats étaient tués en opérations dans la même région. Ces deux soldats avaient rejoint les rangs de la Légion Étrangère par amour et admiration pour la France et ses valeurs. Par leur sang versé, ils ont porté haut la devise de la Légion « Honneur et fidélité ».
A ces soldats morts au combat, nous devons l'hommage et la reconnaissance de la Nation. La France ne les oubliera pas. Leur sacrifice doit maintenir vivace en chacun de nous la détermination à défendre les valeurs de notre pays.
Je veux dire à leurs familles et à leurs camarades que nous nous associons à leur douleur. Toute la communauté militaire est à leurs côtés, des hommes et des femmes de l'équipage du Charles de Gaulle jusqu'au ministre de la Défense Gérard LONGUET et au secrétaire d'État Marc LAFFINEUR.
Venir à bord du porte-avions Charles de Gaulle est toujours un moment particulier. Cette nouvelle rencontre, un an après ma première venue à bord parmi vous, intervient alors que cela fait bientôt cinq mois que vous êtes déployés au large de la Libye. Cinq mois que vous œuvrez dans le cadre d'une mission difficile, au service de la France et de ses alliés, au service du peuple libyen, opprimé et violenté par ses propres dirigeants.
Dans l'action, comme vos camarades déployés en Afghanistan, au large de la Somalie et dans toutes les opérations extérieures, vous avez fait honneur à votre pays.
Je suis ici pour vous témoigner la totale confiance et la grande satisfaction du chef des Armées, mais aussi l'estime de la Nation toute entière. Nos concitoyens vous confient leur sécurité et leur liberté. Je peux leur témoigner qu'elles sont entre les mains les plus expertes.
Au cours de ces cinq mois, vous avez de nouveau démontré votre extraordinaire endurance. Jour après jour vous avez maintenu au meilleur niveau de disponibilité opérationnelle ce navire fantastique, le Charles de Gaulle, avec ses deux chaufferies nucléaires et sa vingtaine d'aéronefs de combat, de guet aérien et de sauvetage. Ce défi militaire est aussi un défi humain, technologique et logistique, nos concitoyens doivent en avoir conscience car très peu d'hommes et de femmes, très peu de nations en sont capables.
Se projeter loin du territoire national, combattre pendant de nombreuses semaines et au meilleur niveau opérationnel requiert un savoir-faire, une technologie et une ténacité hors du commun. « Durer à la mer » est la caractéristique des vrais marins et des grandes nations maritimes. La France demeure ainsi un pays à vocation océanique, l'un des plus grands même.
Votre engagement dans l'opération Harmattan avait pour objectif d'empêcher les exactions d'un dictateur contre son propre peuple.
Et les « rivières de sang » promises par le colonel Kadhafi n'ont pas coulé. Le retour du Charles de Gaulle à Toulon s'inscrit dans un mouvement de redéploiement de notre dispositif. L'Aéronavale a joué un rôle essentiel et vous avez beaucoup donné ces derniers mois. Dans les prochaines semaines, grâce à l'armée de l'air déployée à Sigonella en Sicile et à la Sude en Crète, ainsi qu'aux moyens de la marine toujours présents sur zone, notre effort militaire va demeurer constant.
Aux côtés de ses alliés, la France ira jusqu'au bout de sa mission. Notre volonté ne faiblira pas. Nous n'en avons pas le choix, nous n'en avons pas le droit. Au sein de l'Alliance, sous mandat des Nations Unies, confié par le Conseil de Sécurité, nous sommes engagés dans le soutien et la défense du peuple libyen.
Ce peuple a le droit à la liberté après 41 ans de dictature. Comme tous les peuples il réclame la démocratie, la liberté d'expression, de réunion, d'entreprendre, de créer. Le peuple libyen veut l'Etat de droit et la fin de la dictature.
En Libye, comme en Afghanistan, notre présence correspond à l'engagement constant de la France au profit de la sécurité et de la paix dans le monde, partout où la liberté des peuples et la démocratie sont menacées. Pour être efficace cette présence exige de s'inscrire dans la durée. À quoi bon mettre fin au régime de terreur des Talibans si on ne prend pas le temps de donner au peuple afghan les moyens de son avenir et de sa sécurité ? Le métier des armes ne peut s'accommoder de la faiblesse de la démagogie.
Nos missions, nous les mènerons à leur terme parce que c'est ainsi qu'on s'assure de leur succès. Évidemment, la cause de la démocratie pourrait connaître bien des fronts, nous le savons tous. Si nous participons à l'opération en Libye, c'est pour répondre à la demande d'un peuple, qui était soumis à un danger immédiat et parce que la communauté internationale est parvenue à un accord, au sein des Nations Unies. Sans l'accord des Nations Unies, nous ne serions pas intervenus.
Notre force est respectable parce qu'elle est légitime. C'est la différence entre la force d'une démocratie et les forces barbares.
La contribution française à l'opération Harmattan mobilise des éléments de toutes nos armées, dans un cadre multinational. Aujourd'hui, mes pensées vont aussi à vos camarades embarqués sur les autres unités de ce déploiement aéronaval : ils poursuivent la mission Harmattan sur mer, sous la mer et dans les airs aux côtés des avions de l'armée de l'air. Je n'oublie pas non plus la vingtaine d'hélicoptères de l'armée de terre embarqués sur le Mistral, qui par leurs tirs de précision ont fait taire les armes lourdes qui martyrisaient la population. Leur contribution est essentielle. J'insiste, l'Armée française a sauvé les civils à Abidjan lorsqu'un dictateur faisait tirer à l'arme lourde sur le marché d'Abidjan. Vous avez sauvé des vies après. C'est votre honneur, c'est votre mission, c'est votre travail. C'est ce qui est d'ailleurs, le prestige de votre uniforme et la mission spécifique de la France.
Enfin, je pense à ceux qui, depuis les états-majors, vous soutiennent et vous orientent dans la planification et la conduite des opérations. Et à ceux qui, dans l'ombre, assurent la logistique complexe d'un tel déploiement. Vous vous inscrivez tous dans la chaîne des opérations militaires françaises et le rôle de chacun est essentiel.
Votre action a été déterminante : elle a rassuré et protégé le peuple libyen. Votre action a été exemplaire : elle fait l'admiration de nos alliés. Vous avez traité et détruit des centaines de véhicules, de chars, de pièces d'artillerie, de Zlitan à Bréga, de Misrata à Tripoli, à Syrte et en bien d'autres lieux. Vous avez neutralisé des points névralgiques : lance-missiles, sites de commandement, stations de télécommunications, dépôts de munitions, stations radar.
Vous avez été présents sur tout le spectre des missions pour lesquelles vous êtes préparés et équipés. Vous avez mis en œuvre de nouveaux matériels, dont le missile de croisière naval et certains armements à guidage infrarouge. Vous en maîtrisez les procédures grâce à un entraînement de haut niveau. Leur emploi a été déterminant dans nos succès. 2 500 catapultages, 20 000 heures de vol, la moitié de vos missions effectuées de nuit ! Cette expérience, acquise loin des côtes et sans terrain de dégagement est extrêmement précieuse pour l'avenir : elle constituera l'ossature des flottilles embarquées de demain. Là encore, nous faisons partie du cercle mondial très réduit des forces armées dotées de telles capacités.
Chacun d'entre vous a contribué à ces succès militaires, par son dévouement, son savoir-faire, sa rigueur et son abnégation. Votre engagement de tous les instants n'est jamais superflu. C'est votre honneur. Je dirai même davantage, c'est ce qui fait votre gloire.
Quelques mots encore pour saluer plus particulièrement l'équipage de ce fier navire.
D'ici quelques heures, vous retrouverez vos familles pour un repos bien mérité : je sais qu'elles vous attendent, elles vous admirent, elles sont fières de vous et de votre engagement.
Votre engagement, c'est celui d'être à la mer, de vous éloigner de ceux qui vous sont chers. Au cours des neuf derniers mois, vous avez été absents huit mois de votre port base et loin de vos foyers.
J'ai été très heureux des cérémonies du 14 juillet car j'ai vu la Nation toute entière se rassembler autour de l'Armée française. Je sais que le peuple français à confiance dans son armée, respecte votre fonction, respecte votre statut. Vous ne devez pas en douter. Il y a les commentaires et il y a la réalité. La réalité est que les Français sont fiers de l'armée française.
Difficile pour vous, ce choix l'est aussi pour vos proches. Mais il vous donne le droit de partager ensemble la fierté de servir la France, servir la France est une fierté. Lorsque vous vous levez le matin, vous ne vous interrogez pas sur le sens de votre vie et le sens de votre mission parce que vous connaissez votre mission. Seuls un « esprit d'équipage » fort et un tissu familial solide le permettent. Mon épouse a eu récemment la chance de rencontrer les épouses et les compagnes de certains d'entre vous. Elle a été impressionnée par leur force de caractère et leur solidité morale. Puissiez-vous transmettre à vos conjoints et à vos familles mes sentiments de gratitude et d'admiration.
Embarquer sur un porte-avions nucléaire n'est pas donné à tout le monde. Beaucoup de Français aimeraient aujourd'hui être à votre place. Je peux vous dire également le plaisir immense que j'ai d'être ici au milieu de vous qui êtes de vrais marins, des soldats de la mer.
Vous avez constamment sous vos yeux, ces quatre mots : Honneur, Patrie, Valeur et Discipline, qu'arborent tous les bâtiments de la Marine nationale. Ils forgent votre orgueil et votre pugnacité. Ils imprègnent votre action. De tout cela, la France vous est reconnaissante. Les Français, je puis vous l'assurer, sont fiers de leurs soldats, fiers de leurs marins !
Vive la République !
Vive la France !
Les autorités ont ensuite quitté le bâtiment qui a passé la dernière aussière à 16h15 ce 12 août. Le PA Charles de Gaulle avait quitté son port d’attache le 20 mars, un mois seulement après un déploiement de quatre mois pour la mission Agapanthe en océan Indien, d’octobre 2010 à février 2011. Il totalise ainsi près de 9 mois d’opérations en moins d’un an.
Le porte-avions a été intégré à la Task Force 473 dans le but de faire respecter la résolution 1973 des Nations Unies du 17 mars 2011 et d’assurer des missions d’interdiction aérienne dans le cadre de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne, de contrôle de l’espace maritime pour faire notamment respecter l’embargo sur les armes et de protection de la population libyenne en neutralisant des objectifs militaires qui la menacent.
Au final :
- 138 jours de mer (soit 4,5 mois en mer avec une période de 63 jours de navigation ininterrompue),
- 40.000 nautiques parcourus (plus de 70 000 km, soit près de deux tours du monde),
- 120 jours d'activité aéronautique,
- 1.590 sorties* :
- 2.380 catapultages et appontages,
- 3.600 heures de vols au total sur le théâtre.
*Chiffre qui ne comprend les sorties des hélicoptères Alouette III, AS.365F Dauphin, SA.330 Puma et EC725 Caracal embarqués sur le porte-avions.
Désormais, le dispositif Marine (TF 473) au large de la Libye est composé d’un bâtiment de projection et de commandement, de deux frégates, d’un pétrolier-ravitailleur et d’un sous-marin nucléaire d’attaque. L’Opération Harmattan est également composée d’un dispositif aérien engageant des aéronefs de l’armée de l’Air. Ces dispositifs assurent le soutien de la force maritime de l’OTAN, Unified Protector, dans laquelle une frégate française est engagée.
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