1980-1983-1984-1985-1986-1987-1989-1990-1991-1992-1993-1994-1995-1996-1997-
1998
-1999-2000-2001-2002-2003-2004-2005-2006-2007-2008-2009-2010-2011

2010

12 janvier : La traditionnelle « galette des rois » du porte-avions s’est déroulée le mardi 12 janvier dans le hangar aviation. A cette occasion, le capitaine de vaisseau Rolland, commandant du Charles de Gaulle a adressé ses vœux chaleureux de bonheur et de réussite personnelle et professionnelle à l’équipage rassemblé pour l’occasion, tout en y associant les familles qui contribuent, par leur soutien constant, à l’épanouissement des marins embarqués. Après être revenu sur les résultats obtenus par le porte-avions en 2009, avec l’achèvement de la remontée en puissance, le CV Rolland a esquissé les perspectives du programme d’activités qui attend l’équipage au premier semestre 2010. A l’issue de son discours, le commandant a coupé la première part de la galette spécialement conçue pour l’événement par le service restauration. Deux cents fèves avaient été disséminées dans cette galette qui a nécessité, entre autres, 40 kilogrammes d’amandes et 640 oeufs, le tout pour un diamètre de plus de 3 mètres, record battu !
26 janvier :
Dans le cadre de sa traditionnelle tournée des ports, le chef d’État-major de la marine s’est rendu à bord du Charles de Gaulle le lundi 18 janvier 2010. En présence du vice-amiral d’escadre Aubriot, commandant de la Force d’action navale, et du vice-amiral d’escadre Tainguy, préfet maritime de la Méditerranée, le CEMM a procédé à une revue des troupes puis à une remise de décorations. Au cours de cette cérémonie, l’amiral Launay, inspecteur général des armées marine (IGAM), a été promu au grade de commandeur de la Légion d’Honneur par l’amiral Forissier qui a ensuite procédé à la remise des insignes de chevalier dans l’Ordre national du Mérite aux LV Turmel et Doret, ainsi qu’à l’attribution de la médaille de l’aéronautique au CF Mahé, chef du groupement des services techniques aéronautiques.
3 février : Le commandant du porte-avions Charles de Gaulle a procédé à la remise de dix insignes de radioprotection au personnel du service « sécurité nucléaire ». Ces nouveaux insignes de poitrine correspondent à la détention des certificats de technicien ou technicien supérieur en radioprotection. Les marins qui œuvrent dans ce domaine de compétence peu commun (seules 80 personnes sont titulaires de ces certificats dans la Marine nationale) mais néanmoins indispensable, assurent la surveillance et la protection du personnel et de l’environnement face aux dangers des rayonnements ionisants.
5 février : La colline de Malbousquet ne s’en n’est toujours pas remise : le mardi 2 février 2010, elle a vu déferler en moins d’une heure plus de 550 marins du porte-avions courant d’un pas décidé. Ce cross de cohésion, baptisé « Les foulées du Grand Charles » était organisé par le bureau sports du Charles de Gaulle, sur un parcours de plus de 5 kilomètres. A l’arrivée, en ce jour de la Chandeleur, les vaillants coureurs ont pu déguster des crêpes préparées par le service restauration dans le hangar aviation.
11 février : Les 120 auditeurs des sessions 2010 de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale (IHEDN) et du Centre des Hautes Études Militaires (CHEM) ont visité le porte-avions le 11 février 2010, lors d’un déplacement à Toulon. L’IHEDN est un établissement public français d'expertise et de sensibilisation en matière de défense fondé en 1936 et placé sous la tutelle directe du Premier Ministre. Sa mission principale est "d'aider les cadres de la nation à se forger une perception de la défense, de développer une sensibilité à ses enjeux, de contribuer à l'acquisition de la culture de défense". Chaque session annuelle rassemble des auditeurs civils et militaires. La visite s’est poursuivie sur d’autres bâtiments de la Marine Nationale basés à Toulon, dont les bâtiments de projection et de commandement Mistral et Tonnerre et la frégate de défense aérienne Chevalier Paul.
2 mars : Le porte-avions a embarqué pour la journée du 2 mars le président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et le Délégué à la Sûreté Nucléaire et à la radioprotection pour les activités et installations intéressant la Défense (DSND). En compagnie du vice-amiral Magne, amiral chargé des opérations Marine, et du contre-amiral Depardon, autorité de coordination pour les affaires nucléaires, la prévention et la protection de l’environnement, l’ASN et le DSND ont observé des manœuvres aviation et visité les principales installations du Charles de Gaulle notamment celles ayant un rapport avec leur domaine de responsabilité. Cette journée à bord leur a également permis de rencontrer du personnel qualifié « atomicien » et technicien en radioprotection. L’ASN est une autorité indépendante qui assure, au nom de l’État, l’encadrement et le contrôle du nucléaire civil sur le territoire national. Le DSND a quant à lui pour mission d’étudier, de proposer et de contrôler l’application de la politique de sûreté nucléaire de la Défense.
4 mars : Le porte-avions Charles de Gaulle a dû effectuer un retour au port-base (Toulon) non prévu. Cette escale de quelques heures seulement a duré toute l'après-midi, avant que le Charles de Gaulle ne reparte en mer, pour son programme d'activités. Elle serait motivée par une panne intervenue sur un navire qui devait venir ravitailler le Charles de Gaulle en carburant aéronautique.
Démonstration de catapultages de Rafale à l'occasion de l'inspection générale. (©Marine Nationale)A l’occasion d’une inspection générale du centre d’entraînement, d’instruction et de préparation de missions (CEIPM) et de la flottille 4.F, le contre-amiral Bobin, commandant la force de l’aéronautique navale (ALAVIA) s’est rendu à bord du porte-avions le jeudi 4 avril 2010. La journée a débuté par une revue des troupes et une remise de décorations. A cette occasion, le trophée de la sécurité des vols a été remis à la division appontage du CEIPM. La journée s'est poursuivie avec une commission participative d’unité (CPU). Après des rencontres avec les commandants et les représentants de catégorie du CEIPM et de la flottille 4.F, le contre-amiral Bobin a prononcé une allocution devant le personnel naviguant du groupe aérien embarqué (GAé). L’amiral a adressé ses plus vives félicitations au personnel du CEIPM et de la flottille 4.F pour la qualité de sa présentation lors de l’inspection générale. Il a noté avec une satisfaction toute particulière le haut niveau de compétence et d’engagement du personnel. Cette inspection générale est intervenue pendant la sortie MEDOR 2010, sortie d'entraînement profitable en particulier pour amariner les 24 pilotes fraîchement qualifiés mais qui permettra aussi à l'ensemble des pilotes du groupe aérien embarqué de se confronter à l'environnement changeant des espaces aéromaritimes.
11 mars : Le porte-avions a accueilli le 11 mars au large de Paphos les principales autorités militaires chypriotes, parmi lesquelles se trouvaient M. Papacostas, ministre de la Défense, le général de corps d’armée Tsalikidis, commandant la Garde Nationale, le général de division aérienne Katsimbras, commandant l’aviation chypriote et le capitaine de vaisseau Ioannidis, chef de la marine chypriote. Accompagnés par Monsieur Jean-Marc Rives, ambassadeur de France à Chypre, ils ont pu observer catapultages et appontages depuis le pont d’envol. Séduit par la magie du porte-avions et les capacités opérationnelles de l’aéronautique navale française, l’ensemble des autorités présentes a particulièrement apprécié son bref passage à bord. Prémisse de l’escale du Charles de Gaulle à Limassol, cette journée consacrée à l’accueil des plus hautes autorités de l’île a permis de souligner l’importance de la coopération entre nos deux pays.
12 au 16 mars : Le Charles de Gaulle arrivant à Limassol (Chypre). (©Marine Nationale)Après dix sept jours de mer et d’activités aériennes intenses, et pour la première fois depuis son admission au service actif, le Charles de Gaulle a fait escale à Chypre en s’accostant dans le port de commerce de Limassol du 12 au 16 mars 2010. Le porte-avions a largement ouvert ses portes à la communauté française de l’île et à de nombreux chypriotes francophiles. Les visites organisées à bord durant l’escale ont permis d’accueillir plus de deux cent cinquante personnes. La réception donnée dans le hangar arrière le soir de l’arrivée en escale, en présence de Monsieur Jean-Marc Rives, ambassadeur de France à Chypre, a réuni environ six cents invités extérieurs, dont de nombreuses autorités civiles et militaires parmi lesquelles le secrétaire général de la défense chypriote ainsi que le maire de Limassol, le commandant de la garde nationale, le chef de la marine et le commandant de la force des Nations Unies stationnée à Chypre, le contre-amiral Sanchez, de nationalité péruvienne. Témoignages des liens qui unissent les marines française et chypriote, de nombreux cadeaux ont été échangés à cette occasion, ou lors des visites officielles rendues aux autorités chypriotes par le contre-amiral Coindreau, commandant du groupe aéronaval et le capitaine de vaisseau Rolland, commandant du porte-avions.
Au terme de cette escale, le port de Limassol a confirmé qu’il était susceptible d’accueillir le porte-avions dans d’excellentes conditions. Ayant mis cap à l’ouest vers Toulon afin de poursuivre son entraînement et participer aux « journées de présentation de la marine » du 23 mars 2010, le Charles de Gaulle conduira ses activités suivantes en Atlantique.
18 mars : Le Charles de Gaulle naviguant de conserve avec le Groupe École Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Après l’escale à Limassol et dans leur remontée vers Toulon, le Charles de Gaulle et le Jean Bart ont rencontré le 18 mars le groupe amphibie « Jeanne d’Arc » constitué du bâtiment de projection et de commandement Tonnerre et de la frégate anti sous-marine Georges Leygues. A cette occasion, une trentaine de « midships » embarqués à bord de ces bâtiments ont eu l’opportunité de passer la journée du 18 mars 2010 à bord du porte-avions qui naviguait alors au large des côtes du Péloponnèse.
Le BPC Tonnerre du Groupe École Jeannde d'Arc. (©Marine Nationale)Ce court et dense séjour a permis de sensibiliser les officiers élèves aux capacités opérationnelles du groupe aéronaval, tout en leur faisant découvrir de manière concrète la plupart des spécialités dans lesquelles ils seront prochainement appelés à servir. Spécialités de l’aéronautique bien sûr : pilote de chasse et d’hélicoptères et énergie/aéronautique, mais également spécialités liées à la conduite des bâtiments à propulsion nucléaire ou des opérations. Après une journée de découverte bien remplie, les midships ont regagné leurs bâtiments tandis que le porte-avions continuait sa route vers le détroit de Messine.
22 mars : Ce 21ième ravitaillement de l'année restera dans les souvenirs de l'équipage de la Marne. À la nuit tombante, cinq heures durant, les équipes du BCR se sont activées sur les aires de RAM (ravitaillement à la mer) pour satisfaire le très gros appétit du Charles de Gaulle qui croisait devant Toulon.
Comme souvent, le ravitaillement a d’abord été liquide, en combustible pour aéronefs plus précisément. Cette fois ci, les quantités étaient plus importantes qu’à l’accoutumée. Ravitaillement à la mer avec le BCR Marne. (©Marine Nationale)Tout au long des cinq heures de RAM les équipes « cargaison » ont ainsi œuvré pour permettre le transfert de près de 2000 m3 de combustible.
Moins fréquent, un ravitaillement en denrées a également été mené. Depuis plusieurs années, à bord, seul des exercices avaient été joués pour ce type de transfert. Une fois encore, la commande n’était pas négligeable. Soixante quinze palettes, approvisionnées quelques jours auparavant auprès du SVR (Service Vivres Restauration), devaient ainsi être livrées au rythme d’un passage toutes les deux minutes. Produits congelés, épicerie, denrées fraîches, eau et farine ont ainsi défilé au dessus des vagues dans un ballet de presque trois heures.
23 mars : Un porte-avions, un bâtiment de projection, un sous-marin, un ravitailleur, deux frégates, un aviso, de nombreux aéronefs et un groupe de plongeurs démineurs... C'est mardi, au large de Hyères, que s'est déroulée la Journée de Présentation Marine, manifestation annuelle de la flotte française. « À travers des démonstrations dynamiques, l'objectif est de présenter les missions et les moyens de la Marine. Le Charles de Gaulle lors de la JPM. (©Marine Nationale)Une journée en forme de tribune pour présenter aux personnalités institutionnelles ou aux invités les enjeux d'une marine moderne et l'importance de la maîtrise des espaces aéromaritimes dont l'étendue s'élève à 70% de notre fameuse planète bleue », explique la Marine nationale, qui précise que 30 de ses bâtiments, armés par 6000 marins, naviguent en permanence sur tous les océans du globe.
Cette année, le porte-avions Charles de Gaulle, le bâtiment de projection et de commandement Mistral, le bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, le sous-marin nucléaire d'attaque Perle, la frégate de défense aérienne Forbin, la frégate de lutte anti-sous-marine Jean de Vienne, l'aviso Commandant Bouan et un groupe de plongeurs démineurs étaient présents. L'Aéronautique navale a, de son côté, participé avec des avions Rafale M, Super Etendard Modernisés, Hawkeye et Atlantique 2, ainsi que des hélicoptères Lynx et Dauphin.
25 mars : Accompagné des frégates de défense aérienne Forbin et Cassard, ainsi que du bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle fait route vers l'Atlantique. C'est la première fois que le « CDG » se rend dans cette région depuis 2005. Le bâtiment, après avoir participé mardi à la Journée de Présentation Marine (JPM) devant Hyères, a mis le cap sur le détroit de Gibraltar. Il sera du 30 mars au 2 avril à Lisbonne, avant de rejoindre l'Allemagne où il devrait faire escale vers le 10 mars. Ensuite, le groupe aéronaval français, rejoint par le bâtiment de projection et de commandement Mistral (qui appareillera de Toulon le 1er avril) participera à l'exercice OTAN Brillant Mariner au large du Danemark.
AV-8B+ Harrier de l'Armada sur le pont du Charles de Gaulle. Ces grandes manoeuvres visent à préparer le commandement français (COMFRMARFOR) à prendre la tête, au second semestre, de la composante navale de la force de réaction rapide (NRF) de l'OTAN. En cas d'intervention décidée par l'Alliance et nécessitant un déploiement maritime, la France prendra le commandement de la force navale otanienne, mettant notamment à disposition le Charles de Gaulle. On notera qu'en dehors des Etats-Unis, la France est la seule puissance à pouvoir mettre à disposition de l'Alliance une telle capacité. A l'issue de Brillant Mariner, qui se déroulera du 10 au 23 avril, le Charles de Gaulle doit réaliser du 29 avril au 3 mai une escale à Brest, port où il fut construit par DCNS. Les dates de ce programme peuvent, bien évidemment, évoluer en fonction des impératifs opérationnels.
29 mars : Opération très rare, tant on sait l'effet de la chaleur des tuyères sur la peinture du pont d'envol, deux avions AV-8B+ Harrier de l'Armada ont apponté verticalement, le 29 mars, sur le Charles de Gaulle. Atterrissage vertical d'un AV-8B+ Harrier de l'Armada sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Le porte-avions français, lors de son transit vers Lisbonne, où il est arrivé mardi, a en effet participé à des exercices avec les marines espagnole et portugaise. Partis de la base aérienne de Rota, les deux Harrier ont réalisé sur le bâtiment français un appontage vertical, un ravitaillement, un décollage sur très courte distance et un vol en formation à très basse altitude. Durant ces manoeuvres au large de la péninsule ibérique, le Charles de Gaulle, accompagné par les frégates Forbin et Cassard, a été rejoint par la frégate espagnole Numancia, les frégates portugaises Bartolomeu Dias et Corte Real, ainsi que le pétrolier-ravitailleur portugais Berrio. Exercice avec les marines espagnole et portugaise. (©Marine Nationale)Concernant les Harrier espagnols, ces appareils à décollage court et appontage vertical sont embarqués sur le porte-aéronefs Principe de Asturias et pourront également être mis en oeuvre depuis le nouveau bâtiment de projection Juan Carlos I.
30 mars au 1er avril : Avant de participer à l’exercice OTAN « Brilliant Mariner », point d’orgue de sa mission en Atlantique, le porte-avions Charles de Gaulle a fait escale à Lisbonne du 30 mars au 3 avril, en compagnie des frégates Forbin et Cassard. Escale à Lisbonne. (©Marine Nationale)Mouillé dans le Tage, à proximité du quartier de Belém et de sa célèbre tour, le porte-avions a offert un spectacle peu commun aux Lisboètes et aux nombreux touristes venus apprécier les merveilles de la ville en cette semaine pascale.
8 avril : Il est 14h00, les équipes de navigation renforcées sont à leur poste, sur tribord le cap Gris-Nez, une masse diffuse qui se perd au loin dans un halo de brume, sur bâbord de hautes falaises blanches éclairées par la lumière chatoyante d’un soleil printanier. C’est déjà l’annonce de la ville de Douvres en Grande-Bretagne. Et puis soudain le Charles croise la trajectoire d’un ferry, rappel du balai incessant qui relie nuit et jour la Grande-Bretagne au continent. Le porte-avions accélère, et pour cause, c’est au cours d’un entraînement qui place fictivement le porte-avions aux abords d’un nuage radiologique que le bâtiment a choisi de passer le Pas de Calais. Il s’agit de quitter la zone au plus vite : nous laissons sur tribord quelques porte-conteneurs, géants des mers à l’allure moins vive, et voilà déjà Calais ! C’est fait, le détroit est franchi ! En ce 8 avril 2010, et pour la première fois depuis son entrée au service actif, le Charles de Gaulle trace son premier sillage en mer du Nord.
9 avril : Escale à Cuxhaven. (©Marine Nationale)Le porte-avions s’engage très tôt dans le long chenal qui va le mener aux abords des côtes allemandes. Deux remorqueurs sont venus l’attendre, et c’est sous bonne escorte qu’il va parcourir les 25 nautiques qui le séparent encore du rivage. C’est la première escale du Charles de Gaulle en Allemagne, et pour cette occasion, c’est la petite ville de Cuxhaven en Basse-Saxe, à l’embouchure de l’Elbe, qui a été choisie pour l’accueillir.
L’accueil réservé par la population locale est hors du commun. Certains prétendent même que la dernière venue d’un marin français remonte à plus de 200 ans. Quoiqu’il en soit, ils étaient très nombreux à braver le froid piquant de cette matinée ensoleillée d’avril, poussés par la curiosité, noircissant les plages mais aussi les toits des immeubles, la vigie ou encore la jetée pour apercevoir le Charles lors de son arrivée à quai : témoignage saisissant du lien fort qui unit nos deux pays.
11 avril : Le Charles de Gaulle appareille. Ce matin la grisaille persiste et le froid mordant est prémonitoire. Les latitudes où nous nous aventurons, au large de la Norvège, sont encore inconnues du porte-avions et les températures qui y règnent sont certainement plus fraîches qu’à Toulon.
12 au 22 avril : La FDA Forbin et le PAN Charles de Gaulle en mer. (©Marine Nationale)Depuis lundi et jusqu'au 22 avril, l'OTAN a rassemblé la composante navale de sa force de réaction rapide au large du Danemark. Cette armada comprend 6.500 hommes, 36 bâtiments de surface, 4 sous-marins et une trentaine d'aéronefs. Baptisé Brillant Mariner, cet exercice a pour but de préparer le 15ème tour d'alerte de la NRF, qui débutera le 1er juillet pour une période de six mois.
La France sera alors en charge du commandement de cette flotte en cas d'intervention de la force de réaction rapide. C'est pourquoi la participation de la Marine nationale est particulièrement importante, avec notamment le bâtiment de projection et de commandement Mistral (navire amiral), ainsi que le porte-avions Charles de Gaulle et son groupe aérien embarqué (actuellement 12 SEM, 7 Rafale, 2 Hawkeye, 2 Dauphin et 1 Alouette III).
La FDA Forbin en mer. (©Marine Nationale)Participent également aux manoeuvres le sous-marin nucléaire d'attaque Émeraude, les frégates de défense aérienne Forbin et Cassard, la frégate anti-sous-marine Latouche-Tréville, le bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, ainsi que les chasseurs de mines Aigle et Andromède.
Outre le GAE du Charles de Gaulle et les hélicoptères embarqués sur les bâtiments de surface, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 est aussi présent. « La France prendra au 1er juillet 2010, pour la première fois depuis son retour dans le commandement militaire intégré de l'OTAN, le commandement de la composante maritime de la force de réaction rapide de l'alliance (NRF15). Pendant Brilliant Mariner, le contre-amiral Jean-Louis Kérignard, commandant la Force aéromaritime de réaction rapide française (COMFRMARFOR), dirigera ce dispositif avec son état-major embarqué sur le Mistral. Autour du Danemark, le déploiement de Task group multinationaux est le prélude à la prise de commandement française. Cette certification s'avère indispensable pour les 6 mois de permanence française, avant la prise d'alerte par la France le 1er juillet prochain », explique la Marine nationale.
En dehors de la France, les participants sont les suivants :
Allemagne:
- Pétrolier ravitailleur Tegernsee
- Patrouilleur lance missiles Wiesel
- Patrouilleur lance missiles Hyäne
- Chasseur de mines Passau
- Frégate Karlsruhe
- Pétrolier ravitailleur Spessart
- Chasseur de mines Ueberherrn
- Sous-marin U24
Belgique :
- Chasseur de mines Aster
Danemark :
- Chasseur de mines Havkatten
- Chasseur de mines Makrelen
- Bâtiment de projection Absalon
- Bâtiment de projection Esbern Snare
- Patrouilleur Glenten
- Patrouilleur Viben
Espagne :
- Destroyer lance-missiles Blas de Lezo
Estonie :
- Chasseur de mines Admiral Cowan
Etats-Unis :
- Frégate Boone
Norvège :
- Chasseur de mines Hinnoy
- Chasseur de mines Otra
- Frégate lance-missiles Fridtjof Nansen
- Frégate lance-missiles Helge Ingstad
- Bâtiment de soutien logistique Valkyrien
- Sous-marin Uredd
Pays-Bas
- Chasseur de mines Middelburg
Pologne :
- Chasseur de mines Czernicki
- Sous-marin Bielik
Royaume-Uni :
- Chasseur de mines Walney
Suède :
- Chasseur de mines Koster
- Corvette Härnösand
- Corvette Helsinborg
Les FDA Forbin et Chevalier Paul avec le PAN Charles de Gaulle en mer. (和arine Nationale)Le Forbin , actuellement déployé en protection du Charles de Gaulle dans le cadre de l’exercice Brilliant Mariner en mer du Nord, a croisé la semaine dernière au large de la Norvège le Chevalier Paul. La deuxième frégate de défense aérienne française effectue en ce moment même la traversée de longue durée que le Forbin a réalisée il y a un an. Cette rencontre a permis à l’équipe de visite du Forbin de contrôler le Chevalier Paul qui, pour l’occasion, a joué le rôle d’un bâtiment suspect. « C’est typiquement le rôle que la marine est amenée à jouer actuellement dans le Golfe d’Aden et au large de la Somalie : le contrôle de navires suspectés de trafics divers. Si les pirates sur leurs boutres font les gros titres ces derniers temps il ne faut pas oublier les cargos de tailles diverses qui se livrent au trafic d’armes, de drogue ou d’êtres humains » précise la capitaine de vaisseau Rey, commandant le Forbin.
17 avril : Vingt trois heures passées. Sous ces latitudes, la nuit n’est pas encore tout à fait tombée. A l’ouest on distingue de faibles lueurs qui s’estompent dans un ciel semi nuageux. Loin devant, un grain s’annonce. Neige, grésil ? Nous ne tarderons pas à le savoir…
Le Charles de Gaulle passe le cercle polaire. (和arine Nationale)Le LV Eudeline est chef du quart en passerelle, c’est lui qui aura le privilège de conduire le Charles au-delà du cercle polaire, dans le mythique royaume boréal de Frigolus. Nombreux sont les marins montés en passerelle. Le sourire que tous affichent témoigne de leur excitation à l’approche de la ligne fatidique. Les centièmes de degré défilent sous leurs yeux attentifs. 66° 33’ 739’’, il règne un silence de cathédrale. Soudain, une voix retentit : « Adjoint de quart, inscrivez au journal de navigation : passage du cercle polaire dans le sens sud-nord !» Fait rare, voire unique dans la vie d’un marin !
Samedi 17 avril 2010, à vingt trois heures, cinq minutes et dix secondes, le porte-avions vient de franchir le cercle polaire ! La récente éruption volcanique survenue en Islande a obligé le Charles de Gaulle à faire route au Nord, franchement au Nord d’ailleurs, afin de se positionner dans une zone où l’immense nuage de cendres qui commence à paralyser le ciel européen ne perturbera pas ses activités aériennes. Comme l’a rappelé le commandant à l’équipage un peu plus tôt dans la journée, « C’est la force d’un porte-avions que de pouvoir, dans une large mesure, choisir son terrain de jeu ».
Le pont du PAN Charles de Gaulle sous la neige. (©Marine Nationale)Le porte-avions poursuit sa course vers Bodø, seul aéroport encore ouvert à la circulation aérienne dans cette partie de l’Europe du Nord. Ce sera le terrain de dégagement des avions du groupe aérien embarqué qui n’ont encore jamais opéré sous de telles latitudes. Les premières pontées auront effectivement lieu le 18 avril.
En croisant dans ces eaux bordées à l’ouest par les îles Lofoten, le porte-avions a rendez-vous avec l’histoire de la seconde guerre mondiale et plus particulièrement avec l’un de ses épisodes les plus méconnus, la campagne de Norvège.
Le 9 avril 1940, sur ordre d’Hitler, les forces allemandes s’emparaient du Danemark et de la Norvège. L’état-major allié, sous l’impulsion de Churchill décida de riposter en reprenant Trondheim et Narvik afin de couper l’approvisionnement en minerai de fer des forces de l’Axe. Rafale M au catapultage depuis le PAN Charles de Gaulle. (和arine Nationale)Du 15 au 18 avril 1940, treize mille britanniques débarquèrent à Namsos et Andalsnes au sud et au nord de Trondheim, et un corps expéditionnaire anglo-franco-polonais de vingt mille hommes débarqua à soixante kilomètres de Narvik, à l’ouverture du Lofoten fjord. Début mai, les forces britanniques présentes autour de Trondheim durent être évacuées, puis transférées vers Narvik que les forces françaises du général Béthouart investirent le 28 mai 1940, infligeant à l’Allemagne sa seule véritable défaite militaire en ce funeste printemps.
Ainsi, soixante-dix ans après, jour pour jour, le porte-avions suit une route identique à celle que prirent les forces alliées en direction de Narvik. Pour les marins du porte-avions cette navigation septentrionale aura été l’occasion d’un double souvenir. Celui du sacrifice du contre-torpilleur « Bison » tout d’abord. Coulé par la Luftwaffe après une résistance héroïque et acharnée le 3 mai 1940 lors des opérations d’évacuation de Norvège centrale des forces britanniques. Son commandant, le CF Bouan a donné son nom à un aviso A69 (F797). Le PAN Charles de Gaulle et la FDA Forbin. (©Marine Nationale)Celui du corps expéditionnaire de Narvik ensuite et notamment de la 13ème demi-brigade de légion étrangère (D.B.L.E) constituée spécifiquement pour cette campagne et qui, de retour en Grande-Bretagne à l’issue des opérations, devait rejoindre le chef de la France Libre et se couvrir de gloire au sein de la 1ère DFL, sous le commandement du Général Koenig.
21 avril : « Brilliant mariner » s’est achevé dans la nuit du 21 au 22 avril 2010. Ce grand exercice OTAN qui réunissait près de 40 bâtiments de douze nations avait débuté une dizaine de jours auparavant et visait à la qualification opérationnelle de la force maritime de réaction rapide dont la France prend le commandement le 1er juillet 2010. Le PAN Charles de Gaulle et le PH Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Pour le commandant du Forbin, le CV Rey : « nous devions réussir notre première intégration au sein du groupe aéronaval « Charles de Gaulle », en maîtrisant un environnement tactique très chargé. C’est la première fonction d’un escorteur du niveau du Forbin, en « défense aérienne » comme contre les sous-marins et les navires adverses. C’était aussi une excellente occasion de remontée en puissance pour mes marins après les 4 mois de travaux de l’hiver dernier. L’objectif : être prêts en permanence car nous ne connaissons ni l’heure ni le lieu ». Entraînement soutenu dans un milieu interarmées et interallié avec des reconfigurations rapides permanentes, c’est ainsi que l’on pourrait résumer l’environnement de ces 2 dernières semaines à la mer. Le PAN Charles de Gaulle et le PH Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)« Il permet aussi de se mesurer aux autres pour étudier nos points forts comme nos axes d’efforts. « La critique est nécessaire. Elle est comme la douleur pour le corps humain : elle attire l’attention sur ce qui ne va pas » écrivait Churchill.''
1er mai : 2500 marins réunis au large de la Bretagne: ce sont les équipages du porte-avions Charles de Gaulle et du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc qui se sont retrouvés le samedi 1er mai pour une rencontre historique! Le Charles de Gaulle revenait de l’exercice Brilliant Mariner et après une courte escale à Brest, effectuait une sortie à la mer au profit des familles du groupe aérien embarqué. La Jeanne d’Arc quant à elle, poursuit sa mission débutée le 2 décembre dernier et regagne l’Europe; elle est attendue à Hambourg le 6 mai. Le CF Éric A. dit Lulu. (©Marine Nationale)Elle conduira du 10 au 17 mai l’European Cadet Training, exercice multinational mené par les officiers élèves en fin de formation et regroupant des bâtiments des marines portugaise, allemande et belge.
7 mai 2010 : Quelques heures avant de passer le détroit de Gibraltar pour retrouver la mer Méditerranée, le capitaine de frégate Eric A., dit « Lulu », a effectué son 800ème appontage sur le porte-avions Charles de Gaulle. Aux commandes du Super Etendard Modernisé n°18, il a parfaitement accroché le deuxième brin démontrant une fois de plus sa parfaite maîtrise des appontages. Avoir 800 appontages à son actif est une véritable prouesse dans la carrière d'un pilote de chasse. Dans l’histoire de l’aviation embarquée, les pilotes qui détiennent un tel palmarès se comptent sur les doigts d’une main. F/A-18 Super Hornet à l'appontage sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Le capitaine de frégate A. est aujourd'hui directeur de la division appontage du centre d’entraînement et préparation de missions (CEIPM) et commandant en second du groupe aérien embarqué. Il totalise 3.800 heures de vol, dont 540 heures de nuit et 800 appontages dont 180 de nuit.
4 juin : Ces derniers jours ont vu se dérouler une rencontre inhabituelle en Méditerranée, celle du porte-avions français Charles de Gaulle avec l’un de ses homologues américains, l'USS Harry S. Truman. L’occasion pour nos deux marines d’effectuer un PASSEX et de célébrer ensemble les cent ans de l’Aéronautique navale en France.
Changement d'un moteur de Rafale M sur l'USS Harry S. Truman. (©United States Navy)« Vous nous battez d’un an ! » Le Captain Joe Clarkson, commandant le porte-avions américain, a ainsi rappelé à la délégation du Charles de Gaulle présente à son bord que « c’est l’année prochaine que l’US Navy célébrera le centenaire de son aéronavale ». De nombreux échanges ont été organisés entre les deux bâtiments. Six pilotes américains ont embarqué à bord du Charles de Gaulle pour préparer des séances de TAG (touch and go), opération consistant à poser les roues d’un aéronef sans prise de brin puis à redécoller immédiatement. Touch & go d'un Rafale M de la 12.F sur l'USS Harry S. Truman. (©United States Navy)Sur le pont, les yeux rivés vers le ciel, les marins guettent la silhouette des F/A-18E/F Super Hornet de l'USS Harry S. Truman. Les balcons extérieurs sont pleins pour assister à ces manœuvres aviation exceptionnelles.
Touch & go d'un Rafale M de la 12.F sur l'USS Harry S. Truman. (©United States Navy)Pour sa part, le Charles de Gaulle a envoyé une délégation à bord de l'USS Harry S. Truman afin de procéder à des appontages de Rafale puis à opération de dépose et repose moteur sur Rafale. Il s’agit de valider les possibilités existantes en termes d’interopérabilité entre nos deux aéronautiques navales.
Après quatre jours d’activités communes un dernier PHOTEX rassemble les participants. Le Charles de Gaulle vient s’aligner le long de l'USS Harry S. Truman. De gauche à droite : l'USS Normandy, l'USS Harry S. Truman, le Charles de Gaulle et le Cassard. (©United States Navy)Devant, la FAA Cassard et dans son sillage l'USS Normandy, ainsi nommée en souvenir des opérations de débarquement durant la deuxième guerre mondiale. De gauche à droite : l'USS Harry S. Truman, le Cassard, l'USS Normandy et le Charles de Gaulle. (©United States Navy)En ce lendemain de 6 juin, le symbole est fort. Une dernière photo et déjà les bâtiments s’éloignent. Rendez-vous est déjà pris pour le 13 juin en rade d’Hyères, pour le meeting du centenaire !
5 juin : Journée des familles de Toulon.
10 juin : Le Charles de Gaulle a eu l’honneur d’accueillir à son bord le chef de l’État accompagné du ministre de la Défense, Monsieur Hervé Morin, du secrétaire d’État aux anciens combattants, Monsieur Hubert Falco, du chef d’état-major des armées, l’amiral Edouard Guillaud par ailleurs ancien commandant du porte-avions, et de son chef d’état major particulier, le général d’armée Benoît Puga.
Visite du Président de la République, Nicolas Sarkozy sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Il est 11h15, lorsque les deux hélicoptères transportant M. Sarkozy et sa délégation se posent sur le pont d’envol. Accueilli par l’amiral Pierre-François Forissier, chef d’état-major de la marine, et par le capitaine de vaisseau Jean-Philippe Rolland, commandant du porte-avions, le président de la République a pu découvrir les diverses facettes du bâtiment au cours d’une visite de près de trois heures.
Dans le hangar, M. Sarkozy a rencontré des techniciens de la flottille 12.F en train de procéder à l’entretien d’un Rafale, avant de se faire présenter les différents types d’armements aéronautiques embarqués, puis de se rendre au central opérations pour un briefing sur les capacités d’action du porte-avions.
La visite s’est poursuivie par une série de démonstrations aériennes. Catapultages de deux Super Etendard Modernisés et deux Rafale observés depuis la passerelle de navigation, avant d’assister à l’appontage de tous les types d’aéronefs du Groupe aérien embarqué en compagnie des officiers d’appontage.
Visite du Président de la République, Nicolas Sarkozy sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)M. Sarkozy a ensuite prononcé une allocution devant l’équipage rassemblé pour l’occasion à l’avant du pont d’envol. Manifestant sa fierté de se retrouver en mer à bord du Charles de Gaulle, il a confirmé le départ en opérations du porte-avions en océan indien et dans le golfe Persique avant la fin de l’année. Après la Marseillaise chantée en chœur avec l’équipage, le président de la République s’est prêté de bonne grâce à une séance de photographies en compagnie des membres de l’équipage présents sur le pont d’envol.
La visite présidentielle s’est achevée par un déjeuner rassemblant autour de M. Sarkozy une délégation de soixante-dix marins de l’équipage. A cette occasion, un sabre d’officier de marine, disposé sur un présentoir réalisé dans les ateliers du bord, a été offert au président de la République en souvenir de sa première visite à bord du Charles de Gaulle en tant que chef des Armées.
11-13 juin : Catapultage d'un SEM. (©Marine Nationale)Entre le 11 et le 13 juin 2010, « Samy », « Baloo », « Youri » et « Cassos » ont effectué leur dernier vol à partir du porte-avions. Sur Super-étendard modernisé, Rafale ou Hawkeye, le commandant du groupe aérien embarqué et les commandants des flottilles 4.F, 11.F et 12.F ont apponté et ont été catapultés pour la dernière fois de leur carrière depuis le Charles de Gaulle. Comme le veut la tradition, ils ont célébré leur dernier « appo » une bouée autour du cou et un verre de champagne à la main. Le lendemain, c’est un sabre d’officier de marine qui a déclenché leur dernier catapultage, tandis qu’ils étaient salués par l’ensemble du personnel présent sur le pont d’envol. Catapultage d'un l'E-2C Hawkeye. (和arine Nationale)Quatre pilotes d’expérience s’en sont allés mais la relève était présente : douze pilotes de chasse ont été qualifiés à l’appontage de jour ou de nuit durant ces quinze jours de mer.
« Samy » a à son actif 534 appontages dont 90 de nuit. « Baloo » en compte 432 dont 186 de nuit, « Youri », 322 dont 84 de nuit et « Cassos » 411 dont 102 de nuit. Ils rejoindront à la rentrée de nouvelles affectations.
Le Charles de Gaulle en rade de Hyères le 13 juin 2010. (©French Fleet Air Arm)C’est aussi à la rentrée que les « glorieux » de la 17.F seront de retour sur le porte-avions. Ils prennent cette année l’alerte sur Super-Étendard Modernisé. La 4.F et la 12.F restent fidèles au poste. La onze, quant à elle, devient flottille de soutien et assurera la formation des jeunes pilotes de retour des États-Unis. En 2011, elle accueillera également les premiers Rafale estampillés de l’hippocampe des « furieux ».
13 juin : Le Charles de Gaulle en rade de Hyères le 13 juin 2010. (©French Fleet Air Arm)Le Charles de Gaulle est ancré depuis la veille en fin d'après-midi en rade de Hyères aux côtés du porte-avions américain USS Harry S. Truman, du porte-aéronefs espagnol Principe de Asturias, du porte-aéronefs auxiliaire RFA Argus, du croiseur américain USS Normandy, des frégates française Forbin, allemande Hessen et du transport de chalands de débarquement Foudre pour célébrer le Centenaire de l'Aéronautique navale.
C'est en effet en 1910, lors de l'acquisition d'un biplan Farman et la qualification de son premier pilote, qu'est née cette composante indissociable de la Marine nationale qu'est l'Aéronautique navale. Et depuis un siècle, les Marins du ciel œuvrent quotidiennement dans les airs, à terre ou à bord des bâtiments. à bord des bâtiments.
Une partie du Groupe Aérien Embarqué participe au Meeting Aérien qui se tient toute la journée sur le BAN de Hyères. À l'issue du Meeting, le porte-avions rentre à Toulon, son port base en fin d'après-midi.
21 septembre : Visite de Bertrand Delanoë et Hubert Falco. (©Marine Nationale)En présence du VAE Aubriot,commandant la FAN, le porte-avions nucléaire et son équipage ont reçu la visite du maire de Paris, Bertrand Delanoë, accompagné du maire de Toulon et secrétaire d’Etat à la défense, Hubert Falco. M. Delanoë était venu baptiser les coursives du bâtiment d’un certain nombre de noms de rues et places parisiennes, matérialisant ainsi les liens forts existants depuis 2001 entre le Charles et sa ville marraine, Paris. Au total, ce sont 25 lieux emblématiques de la capitale que l’on retrouve à bord. Les marins du bord prennent désormais l’habitude pour aller d’un point à l’autre du bâtiment d’emprunter la rue de Vaugirard, le Boulevard Haussmann, la rue de Bercy et de traverser les places non moins célèbres de la Concorde et du Champ de Mars. S’en est suivie pour nos deux invités une visite insolite du porte-avions conduite par le commandant. Le maire s’est également adressé à l’équipage qu’il a assuré de son soutien et de celui des Parisiens. Il a exprimé son souhait de voir se développer pendant la mission qui attend le porte-avions les liens épistolaires entre les écoles de la capitale et le bord.
6 octobre : Au large de la Corse, le porte-avions Charles de Gaulle a réalisé un ravitaillement à la mer (RAM) avec le pétrolier ravitailleur Meuse, de 08h00 à 12h00. Il s'agissait principalement de nous entraîner avant le départ en déploiement. En effet, durant AGAPANTHE 2010, les RAM se succéderont en moyenne tous les 10 jours, apportant au porte-avions le courrier ainsi que les vivres, le carburant pour avions et le matériel dont il aura besoin. Cette manoeuvre lui permet aussi de renvoyer vers la terre les déchets compactés et conditionnés,grâce au pétrolier.
Octobre : Jeunes diplomés. (©Marine Nationale)A peine sorti d'IE -Interruption pour Entretien-, le porte-avions et son équipage ont entamé leur RANO-Remise A Niveau Opérationnelle-, période de mer de près de deux semaines, préalable à une mission de longue durée. L'activité aérienne se révèle également dense. Les Hawkeye, Super-Étendard Modernisés, Rafale, Dauphin et Alouette III embarqués multiplient les catapultages, vols techniques et appontages, permettant aux équipes de pont d'envol du porte-avions d'évoluer à nouveau au milieu du chaud vrombissement des réacteurs et du parfum si caractéristique du carburant aviation, le TR5.
Depuis son départ de Toulon le 30 septembre dernier, l'activité du porte-avions est consacrée à la qualification de jeunes pilotes et au ré-entraînement des plus anciens. En effet, tout pilote qui n'apponte pas pendant une période de deux mois doit effectuer des appontages sur simulation de pont d'envol à Istres ou Landivisiau, avant ses premiers vols à bord.Puis, à l'issue de plusieurs vols et appontages sur le Charles de Gaulle, les pilotes retrouvent un niveau d'entraînement satisfaisant. Ces premiers jours de mer ont été l'occasion d'obtenir une première qualification pour "Peyo", "Brise","Pacho" et "Carra", tout droits sortis de la section transformation chasse. Ces jeunes officiers, après un parcours de formation qui les aura menés de la lande bretonne (escadrille 50.S - Ecole Navale) aux garrigues provencales (Ecole de l'Air de Salon-de-Provence), en passant par un séjour de formation d'un an minimum dans l'aéronavale américaine, enchaînent depuis quelques jours les appontages sur le Charles. Un minimum de 6 appontages est nécessaire pour une qualification de premier niveau qui les autorise à apponter de jour. Cette première qualification n'est que le début d'une longue route qui les conduira peut-être à détrôner "Lulu" et ses 800 appontages... Désormais, s'ouvre à eux la période dite de "vieillissement" pendant laquelle ils continueront à approfondir leurs acquis, avant de pouvoir, à l'instar de "Ponch" ou "Doc", prétendre à la qualification d'appontage de nuit.
13 octobre 2010 - 21 février 2011: Mission Agapanthe 10 .
13 octobre : Rafale et SEM sur le pont. (©Marine Nationale)C’est sous un ciel nuageux que le groupe aéronaval appareille ce mercredi après-midi à destination de l’océan Indien pour le déploiement Agapanthe 2010, une mission de 4 mois. Le groupe aéronaval (GAN) est composé, autour du porte-avions Charles de Gaulle, de 3 bâtiments d’escorte : la frégate de défense aérienne Forbin (1 AS.565SA Panther - 36.F), dont on attend d’un jour à l’autre la décision d’admission au service actif, la frégate anti-sous-marine Tourville (1 WG-13 Lynx - 34.F) , qui est basée à Brest, et le sous-marin nucléaire d’attaque Améthyste. Pour faire européen, le frégate britannique HMS Tireless se joindra à la TF 473 pendant une semaine. Le groupe sera ravitaillé en vivres et en carburant par le pétrolier ravitailleur Meuse, qui sera remplacé en cours de mission par la Somme, le navire-amiral d’Alindien. Sur son pont et dans son hangar, le Charles de Gaulle emporte 10 Rafale M au standard F 3 (12.F), 12 Super-Étendard Modernisés (17.F), 2 E-2C Hawkeye (4.F), 2 AS.365F Dauphin (35.F) et un Puma de l'Armée de terre.
Pour le porte-avions Charles de Gaulle, c’est le 5è déploiement en océan Indien, et le premier depuis son IPER. Si celui de 2001/2002 s’était prolongé pendant 7 mois, les autres avaient duré 4 mois environ, la même que celui-ci. Les objectifs fixés à cette mission sont de participer au maintien de la stabilité dans cette région, de coopérer avec les marines des pays riverains qui le souhaitent, de lutter contre le terrorisme et la piraterie.
Cette mission en océan Indien sera l’occasion d’effectuer avec des bâtiments d’autres marines des exercices bilatéraux. Pendant le transit en Méditerranée, la frégate italienne Andrea Doria, du même type que le Forbin, participera à des exercices avec les bâtiments du GAN. Plus tard, ce sera le tour de la marine et de l’armée de l’air grecques. En mer Rouge, le GAN effectuera des exercices avec des bâtiments de la marine et l’armée de l’air d’Arabie Saoudite, puis, en océan Indien, avec le groupe aéronaval indien, centré autour du porte-avions Viraat (exercices Varuna 10), et enfin avec les forces des Émirats-Arabes-Unis. Carte du déploiement Agapanthe 2010. (©Marine Nationale)Au delà de ces exercices, le groupe aéronaval effectuera des escales qui seront des occasions de contact avec les marines des pays concernés. En particulier, le Charles de Gaulle et ses bâtiments d’escorte effectueront pour la première fois une escale dans la base des Émirats-Arabes-Unis.
Le groupe aéronaval participera aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme, la piraterie et les trafics. S’il peut paraître disproportionné d’utiliser un porte-avions pour lutter contre la piraterie ou des trafics menés à bord de petites embarcations, certes rapides, ce seront principalement les 2 avions de guet aérien, les Hawkeye qui seront mis à profit dans cette mission. Ils permettront aux différentes task-forces internationales présentes sur place d’avoir une meilleure connaissance de leur environnement. Les Hawkeye peuvent parfaitement établir, à plusieurs dizaines, voire centaines de kilomètres de distance, la position des embarcations, et déterminer celles qui auraient un comportement suspect. Ira-t-on jusqu’à utiliser un avion de chasse pour empêcher une attaque de pirates ? Ce sera les circonstances qui désigneront les moyens les mieux adaptés, explique en substance le contre-amiral Kérignard, le commandant du GAN, tout en évoquant la possibilité de survols à très basse altitude, des démonstrations de force comme il s’en effectue régulièrement en Afghanistan.
Le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Les avions du GAN vont participer au soutien des troupes afghanes et de la coalition. Le porte-avions naviguera au large du Pakistan, à environ 1 heure et demi de vol de l’espace aérien afghan. Les Rafale et Super-Étendard Modernisés effectueront au-dessus de l’Afghanistan des patrouilles de 4 à 6 heures, en étant ravitaillés si besoin en vol par les avions de la coalition. Les bâtiments du groupe aéronaval prennent la mer ce mercredi après-midi, le dernier à appareiller étant le Charles de Gaulle, vers 19 heures.
14 octobre : Un souci d'origine électrique oblige le groupe aéronaval à rentrer au port, alors qu'il partait pour l'océan Indien. L'indisponibilité ne devrait durer que quelques jours. La marine assure que tout sera réglé "ce weekend". Et que le groupe aéronaval reprendra la mer la semaine prochaine. Ce décalage ne devrait pas avoir d'impact sur le créneau afghan (mi-novembre-fin décembre) du Charles-de-Gaulle. Selon les premières précisions, le souci reste limité, mais très proche de son port-base, le GAN a préféré y revenir pour réparer. Le souci porterait sur un "défaut d'isolement dans une armoire électrique qui commande des soupapes, au niveau de la propulsion", selon la formule qui vient d'être diffusée par l'état-major.
15 octobre : Le verdict est tombé. Le porte-avions Charles de Gaulle restera immobilisé « plusieurs semaines », a annoncé la Marine nationale. Le bâtiment, qui s'apprêtait à partir pour une mission de 4 mois en océan Indien avec l'ensemble du groupe aéronaval français, est rentré à Toulon le 14, au lendemain de son appareillage. Alors que le porte-avions se trouvait encore à proximité de sa base et menait d'ultimes entraînements avant de mettre le cap sur le canal de Suez, un défaut d'origine électrique a été mis en évidence sur une installation. Le problème portait sur un défaut d'isolement dans une armoire électrique qui contrôle une soupape de sécurité du circuit de propulsion arrière. A Toulon, le défaut a été corrigé. Mais, durant les investigations, marins et ingénieurs ont mis en évidence un dysfonctionnement sur la soupape de sécurité, dont l'échange standard a été décidé. Or, pour mettre en place la nouvelle soupape, « il est nécessaire de procéder à un arrêt complet de l'ensemble propulsif arrière », précise la marine. L'opération est d'autant plus lourde et que le Charles de Gaulle dispose d'une propulsion nucléaire. La sûreté de ces installations n'est pas remise en cause mais la présence à bord de deux coeurs nucléaires engendre des impératifs de sécurité très stricts et ne facilite évidemment pas la maintenance.
Depuis son grand carénage, le porte avions Charles de Gaulle a navigué 234 jours et totalise 4.321 catapultages et 52.138 milles nautiques.
L'opération prévue ne pourrait prendre que trois semaines. Une déveine, donc, mais, par delà les conséquences listées hier, rien d'insurmontable. Les pilotes peuvent continuer à voler, puisque tout le groupe aérien avait précautionneusement été envoyé à Hyères, qui l'espace de quelques jours, va donc reprendre du service comme nid du groupe aérien embarqué.
17 octobre : RAM entre la Meuse et le Tourville. (和arine Nationale)Depuis son départ de Toulon le 16 octobre, la Meuse a rejoint le Tourville et le Forbin déjà en mer. Un premier ravitaillement liquide (transfert de gasoil) a eu lieu le lendemain même avec le Tourville pour une livraison de 130 m3 de gasoil. Le Forbin retournant à Toulon, la « Meuse » et le Tourville continuent leur route ensemble en direction de La Sude.
Est alors programmé un TRALOUR. Comprenez un transfert de charges lourdes. Lors d’un TRALOUR, le bâtiment est capable de transférer sur un autre bateau des charges allant jusqu’à 1,2 tonnes par rotation, que ce soit des packs d’eau, des palettes de nourriture ou du matériel. Une dizaine de palettes ont donc été passées sur le Tourville.
Deux heures avant un ravitaillement, les équipes s’affairent afin de préparer les treuils : vérification du bon fonctionnement, des paramètres, mise en pression des réserves d’air…
RAM entre la Meuse et le Tourville. (©Marine Nationale)Pendant cette période, le bateau a traversé un premier grain, ce qui n’a pas facilité la tâche du personnel. Tout s’est arrangé par la suite, le soleil étant au rendez-vous pour le début de la manœuvre et les premiers allers-retours de palettes. Calme tout relatif, car vingt minutes plus tard, le vent soufflait à 35 nœuds, des trombes d’eau s’abattaient sur les bateaux avec une visibilité quasi nulle et une mer qui s’était creusée rapidement. Tout cela n’a pas empêché le ravitaillement de s’effectuer dans de « bonnes » conditions, les marins continuant comme si de rien n’était les livraisons de palettes.
26 octobre : Peu après 16 h 30, hier, près des quais de la Fontaine à Nîmes, un homme d’environ 70 ans est accidentellement tombé dans le canal du Vistre de la Fontaine, apparemment au passage d’une voiture, tandis qu’il marchait sur l’étroit pont de Vierne. Le quartier-maître Philippe Champagne. (©Marine Nationale)À proximité immédiate, le quartier-maître Philippe Champagne, 25 ans, se baladait avec ses trois enfants et son ancienne compagne. Voyant la scène, cette dernière prévenait le prévient, qui se déshabillait immédiatement pour plonger dans le canal et porter le malheureux jusqu’à une pierre saillante, sur le pilier central du pont, auquel les deux hommes restaient accrochés entre cinq et dix minutes, dans une eau avoisinant les 10° C.Une deuxième personne aurait alors tendu une échelle leur permettant de remonter sur le pont avant-même l’arrivée des secouristes. Souffrant de légère hypothermie, les deux Nîmois ont été auscultés dans le camion des pompiers avant de pouvoir rentrer chez eux. « Ce n’est pas le froid, c’est nerveux », expliquait, tremblant, le courageux sauveteur quelques instants plus tard. Déjà rhabillé et félicité par les policiers, ce quartier-maître de la Marine nationale, résidant à Nîmes, devait retrouver dans la soirée l’équipage du Charles-de-Gaulle, dont il fait partie. « Je n’ai pas réfléchi, j’ai plongé », racontait-il simplement, surpris d’être soudain si entouré et soulagé d’avoir sauvé l’homme tombé dans le canal. « Dans l’eau, je ne comprenais rien à ce qu’il me disait, mais comme il me parlait, je n’étais pas trop inquiet. »
Philippe, rate son train et l’appel de l’équipage le lendemain. Un « manquement » qui sera sanctionnée… par les félicitations du commandant du navire en personne, le capitaine de vaisseau Rolland. « Je ne demande rien. J’ai fait ce qui me semblait normal » souligne le quartier-maître. 3 ans à peine après son engagement dans la Marine, Philippe est pourtant sur la liste de demande d’attribution de la médaille du courage et du dévouement.
30 octobre : Le porte-avions Charles de Gaulle à son départ de Toulon. (©Jean Louis Venne)Le Charles-de-Gaulle a repris la mer le 30 octobre en prévision d’une mission de quatre mois en mer Méditerranée, mer Rouge, océan Indien et golfe Arabo-Persique. Une zone familière pour le porte-avions dont c’est le cinquième déploiement dans cette partie du globe. Initialement prévu il y a une quinzaine de jours, le départ du Charles-de-Gaulle a été différé pour résoudre un problème de soupape de sécurité, intervention jugée raisonnable à la veille d’un déploiement lointain. Le professionnalisme et l’investissement des équipes chargées de cette intervention technique ont permis de la réaliser en deux semaines.
Depuis son admission au service actif il y a bientôt 10 ans, c’est la seconde fois que le porte-avions revient à quai sur incident technique. Pendant cet arrêt à Toulon, le Groupe aérien embarqué (GAé), système d’arme du navire, a poursuivi son entraînement sur les bases aéronavales d’Hyères et de Landivisiau et sur la base aérienne d’Istres. Il va rejoindre le Charles-de-Gaulle en mer dans les prochaines heures. Le porte-avions Charles de Gaulle dans le Canal de Suez. (©Marine Nationale)Le GAé sur le porte-avions compte 12 Super-Étendard, 10 Rafale et 2 avions-radar Hawkeye. Depuis son premier appareillage en 2001, le porte-avions Charles de Gaulle a réalisé l’équivalent de 15 tours du monde et plus de 23.000 catapultages.
6 novembre : La FDA Forbin a fait un arrêt technique de quelques heures à La Sude en Crète. Situé sur la route entre Toulon et le canal de Suez, ce port OTAN a permis au Forbin de débarquer des entraîneurs et des techniciens, de ravitailler 340 mètres cubes de gazole et d'embarquer quelques vivres frais. Une partie de l'équipage a également profité de ce passage à quai pour organiser une séance de footing, pendant que d'autres marins effectuaient une plongée sous coque. Le Forbin a quitté les côtes helléniques en début d'après-midi pour rejoindre le porte-avions Charles de Gaulle et reprendre les exercices de lutte anti-aérienne.
11 novembre : Le Charles de Gaulle était à l'embouchure du canal de Suez, paré à quitter la Méditerranée pour rejoindre la mer Rouge. Comme le porte-avions nucléaire, l'ensemble du groupe aéronaval a franchi le célèbre ouvrage qui, à l'instar des navires de commerce, lui permet de gagner directement l'océan Indien, sans faire le tour de l'Afrique. Durant son transit dans le canal, le Charles de Gaulle était précédé de la frégate de défense aérienne Forbin, qui assurait ainsi la sécurité du porte-avions contre d'éventuelles attaques pouvant provenir des berges. Le porte-avions Charles de Gaulle dans le Canal de Suez. (©Marine Nationale)La frégate anti-sous-marine Tourville et le pétrolier-ravitailleur Meuse avaient, pour leur part, déjà passé le canal de Suez pour s'engager en mer Rouge avant le Charles de Gaulle. Le groupe aéronaval français, qui compte également le sous-marin nucléaire d'attaque Améthyste, va mener différents exercices en mer Rouge et océan Indien. Il participera, notamment, au soutien de la force navale européenne déployée dans le cadre de l'opération Atalante de lutte contre la piraterie, alors que le groupe aérien embarqué (Rafale, Super-Étendard et Hawkeye) interviendra sur le théâtre afghan. Un passage est aussi prévu dans le golfe Persique, où la France compte depuis 2009 une base navale permanente à Abu Dhabi, au sein de l'IMFEAU (Implantation Militaire Française aux Emirats Arabes Unis).
13 novembre : Après avoir appareillé prématurément de Djibouti pour aller à la rencontre du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle et de la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin en mer Rouge, la Meuse a conduit le premier RAM (ravitaillement à la mer) de ces unités dans le cadre de la mission Agapanthe 2010 (ainsi que le premier RAM du Forbin en mer Rouge). Lors de ce ravitaillement d’une durée totale de 4 heures, le porte-avions s’est d’abord présenté sur bâbord, alors que le Forbin se plaçait sur tribord une heure après. Réalisé dans des conditions météos optimales, ce RAM a été conduit en utilisant 3 postes simultanément, manœuvre qui ne s’effectue que très rarement. Ainsi, deux postes étaient occupés pour ravitailler le Charles de Gaulle en palettes de charges lourdes (49 palettes de vivres et 2 de courrier, soit 28 tonnes de nourriture et 274 kg de courrier) et en carburant pour ses avions. Le Forbin, s’est lui « contenté » de gazole pour ses moteurs.
Le PAN Charles de Gaulle, le PR Meuse et la FDA Forbin. (©Marine Nationale)Lors de ce type de ravitaillement, le pétrolier-ravitailleur se retrouve littéralement cerné entre les ravitaillés et doit donc anticiper un maximum pour ne pas se retrouver dans une situation délicate. Cette manœuvre marquait une étape importante pour la Meuse dans le déroulement du déploiement actuel. Conscient de l’enjeu, l’équipage était particulièrement motivé et fermement décidé à faire face à toutes les sollicitations. Et c’est avec fierté qu’il a vu s’éloigner ces deux bâtiments en fin de RAM, aux pleins complets, prêts à remplir de nouvelles missions. Dans quelques jours, la Meuse sera de nouveau présente au sein du groupe, assurant le lien entre la terre et les équipages du large.
14 novembre : 22h15 (20h15 heure française), alors qu’il vient de passer le détroit de Bab-el-Mandeb et d’entrer dans le Golfe d’Aden, le porte-avions subit une forte secousse. Bref moment de stupeur, puis rappel au « poste de combat de vérification » pour identifier l’origine de l’événement et en mesurer les conséquences. Rapidement, les METOC (météorologistes-océanographes) sont en passerelle, aux côtés du commandant, pour l’informer que des bâtiments de la marine nationale ont déjà connu des phénomènes similaires dans le passé et que la zone connaît une importante activité sismique depuis plusieurs heures. Interrogés, deux autres bâtiments du GAN navigant à proximité (PR Meuse et FDA Forbin), confirment qu’ils ont ressenti la même chose. Il s’agit bel et bien d’un séisme sous-marin de magnitude 5,2 sur l’échelle de Richter et dont l’épicentre se trouve à moins de 10 Nq de sa position.
Plusieurs répliques sont d’ailleurs ressenties. Le PAN Charles de Gaulle, le PR Meuse et la FDA Forbin. (©Marine Nationale)Cet événement n’est pas rare dans la région de Djibouti, à la frontière entre plusieurs plaques tectoniques. Des vérifications minutieuses dans l’ensemble du bâtiment révèlent que le Charles de Gaulle n’a subi aucun dommage. Prêt à affronter les caprices de la mer, il vient de prouver qu’il pouvait aussi faire face aux humeurs de l’écorce terrestre.
16 -19 novembre : Après une intense activité aérienne d’entraînement au CAS (soutien aérien des troupes au sol) dans l’arrière pays djiboutien, le porte-avions Charles de Gaulle a fait relâche à Djibouti. Consacrée pour une large part au ravitaillement, cette escale aura également permis de se ressourcer avant de repartir pour un mois et demi de navigation sans interruption.
Djibouti, passage initiatique de tout marin, a toujours séduit les âmes fortes, Monfreid bien sûr, mais aussi Rimbaud et, plus proche de nous, Jean-François Deniau, autre amoureux de la mer. Terre de contrastes et d’une nature tourmentée, Djibouti ne laisse pas indifférents ceux qui dépassent les apparences pour en apprécier la beauté brute.
Les liens intimes entre la France et ce petit pays de la Corne de l’Afrique sont bien perceptibles. Si certains ont profité des plages de Maskali et de ses eaux propices à la plongée, d’autres ont préféré se rendre au lac Assal, troisième lac salé au monde, situé à 153m en dessous du niveau de la mer. L’escale tombait pendant la fête musulmane de l’Aid el Adha, hautement fêtée à Djibouti (4 jours fériés).
A cette occasion, les commandants de la TF 473, du Charles de Gaulle et du Forbin ont été invités à la réception donnée en son palais par le président de la République de Djibouti, son excellence Ismaël Omar Guelleh. Désormais, le porte-avions fait route vers l’Est, poursuivant son déploiement stratégique dans le Nord de l’Océan indien.
25 novembre : Le 25 novembre, jour de la fête traditionnelle américaine de Thanksgiving, le contre-amiral Jean-Louis Kérignard, commandant la Task Force 473, a reçu à bord du Charles de Gaulle son homologue américain, le contre-amiral Mark Guadagnini commandant le groupe aéronaval américain, le Carrier Strike Group 9 en mission sur zone, articulé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN 72). (©Marine Nationale)Le 25 novembre, jour de la fête traditionnelle américaine de Thanksgiving, le contre-amiral Jean-Louis Kérignard, commandant la Task Force 473, a reçu à bord du Charles de Gaulle son homologue américain, le contre-amiral Mark Guadagnini commandant le groupe aéronaval américain, le Carrier Strike Group 9 en mission sur zone, articulé autour du porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN 72).
Le Carrier Strike Group 9 comprend les éléments suivants:
-Le porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN 72) avec le Carrier Air Wing 2 à bord
-Le croiseur lance-missiles USS Cape St. George (CG 71)
-Le destroyer lance-missiles USS Momsen (DDG 92)
-Le destroyer lance-missiles USS Shoup (DDG 86)
-Le destroyer lance-missiles USS Halsey (DDG 97)
-Le destroyer lance-missiles USS Sterett (DDG 104)
26 novembre : Après une escale technique à Djibouti, le porte-avions français Charles de Gaulle s'est mis en position, au nord de l'océan Indien, pour participer au soutien de la Force internationale d'assistance à la sécurité(FIAS). Catapultés au large des côtes pakistanaises, les premiers appareils du groupe aérien embarqué ont rejoint le théâtre afghan jeudi dernier. D'abord un avion de guet aérien Hawkeye puis, le lendemain, des avions de combat Rafale. Ces appareils participent, aux côtés des forces aériennes basées à terre, au soutien des troupes combattant les talibans, comme les soldats français de la brigade La Fayette. Les Rafale et Super Étendard Modernisés (SEM) du Charles de Gaulle peuvent, notamment, délivrer des bombes à guidage laser et GPS, ainsi que l'armement air-sol modulaire (AASM). Désormais, le Rafale dispose aussi du pod RECO NG, qui lui permet de mener des missions de reconnaissance. Rafale M F3 sur le pont du Charles de Gaulle naviguant au large du Pakistan. (©Marine Nationale)Entre jeudi et dimanche, une vingtaine de sorties avaient déjà été réalisées au profit de la FIAS.
27 novembre : Aujourd'hui, un événement majeur dans la vie du porte-avions s'est déroulé. En effet, nous avons assisté au 24.000 ème appontage d'un aéronef sur le Charles de Gaulle. C'est un Super Étendard Modernisé qui a eu l'honneur de franchir ce seuil à 13h33 ( 09h33 en métropole).
28 novembre : Rafale M F3 et SEM S.5 sur le pont du Charles de Gaulle naviguant au large du Pakistan. (©Marine Nationale)Un pilote de Rafale M de la flottille 12.F a dû s'éjecter de son appareil à 100 km au large du Pakistan. L'accident du Rafale Marine, est la conséquence d'un problème de jauge de carburant. Panne d'un système ou mauvaise compréhension d'informations ? L'enquête en cours devra le déterminer et il est trop tôt pour le dire. D'autant qu'il se peut que les deux hypothèses soient en partie complémentaires. Le problème a surgi environ 40 minutes après le catapultage d'une patrouille mixte d'un Rafale et d'un Super Étendard Modernisés, qui faisaient route vers l'Afghanistan depuis le Charles-de-Gaulle. Le Rafale venait de se ravitailler sur une "nounou", un autre chasseur utilisé comme ravitailleur en vol. Sans que l'on connaisse encore les causes exactes du problème, les réservoirs de carburant ont été vidés plus vite qu'ils n'auraient dû l'être et, au final, l'avion - qui revenait vers le porte-avions - s'est retrouvé en panne sèche. Le pilote, récupéré par un des AS.365F Dauphin du bord est "indemne". Une telle récupération, à proximité du porte-avions est évidemment une situation idéale : cela aurait été beaucoup plus compliqué si l'avion s'était écrasé dans les zones tribales du Pakistan ou en zone insurgée, dans le sud afghan. Rafale M F3 catapulté depuis le Charles de Gaulle naviguant au large du Pakistan. (©Marine Nationale)C'est le premier Rafale M perdu en opérations, et le premier de type F3. On ignore dans quelle configuration était celui-ci.
Un Rafale M peut emporter une nacelle de reconnaissance Reco-NG, ainsi que des armements guidés (GBU-12, AASM). Selon l'EMA, l'avion avait un chargement de bombes, mais sans plus de détail à ce stade. Officiellement en tout cas, les Rafale Marine ne sont pas cloués au sol. Ceux de l'armée de l'air basés aux EAU ont effectué "normalement leurs missions" affirme l'EMA. Ceux du Charles de Gaulle ne devaient pas voler demain : c'est un "no-fly day". La récupération de l'épave du Rafale M s'avèrera particulièrement ardue : les fonds, à cet endroit, descendent jusqu'à 2.500-3.000 mètres. Il semble cependant difficile de laisser à la portée des curieux le dernier né des chasseurs français, du type qui emporte l'armement nucléaire. La Marine avait déjà récupéré des épaves par grand fond, mais c'était au large des côtes françaises.
30 novembre : Rafale M F3 et SEM S.5sur le pont du Charles de Gaulle naviguant au large du Pakistan. (©Marine Nationale)Une patrouille de Super Étendard Modernisés partie du Charles-de-Gaulle a opéré au-dessus de l'Afghanistan, ce matin, mais le Rafale n'a pas pris l'air. Cette patrouille n'a pas rencontré d'occasion de faire usage de ses armements (canons, bombes), comme c'est d'ailleurs le cas, depuis l'entrée en lice des chasseurs du GAN, vendredi. Les engagements ne se décident pas, et parfois, le seul son des réacteurs suffit à faire s'évaporer l'insurgé. Le rythme opérationnel prévu à l'origine par le groupe aérien embarqué devait atteindre les 10 sorties jour. Ce dimanche 28 novembre, il était évalué à "une vingtaine de sorties" depuis le début des vols afghans.
1 décembre : Les Rafale M ont repris leurs vols, ce matin. L'information concerne à la fois ceux de Landivisiau - malgré la neige qui inonde la Bretagne - et plus directement encore, les neuf du Charles-de-Gaulle, en mer d'Arabie. La marine aligne actuellement quotidiennement trois paires de chasseurs sur l'Afghanistan depuis son porte-avions. Un SEM s'est posé dans la matinée à Kandahar (sud afghan) suite à une alerte de panne hydraulique. Un échelon technique de la marine est en cours d'acheminement afin de réparer.
Rafale M F3 et SEM S.5 sur le pont du Charles de Gaulle naviguant au large du Pakistan. (©Marine Nationale)Le groupe aéronaval tutoyait, au 1er décembre, les 150 heures de vol depuis son entrée en scène sur le théâtre afghan. Les chasseurs ont assuré une centaine d'heure de vol, et les deux Hawkeye, une quarantaine d'heures. En moyenne, la chasse assure quotidiennement trois patrouilles à deux avions (SEM/SEM ou SEM/Rafale) avec une variante aujourd'hui, avec quatre patrouilles : deux SEM/Rafale, une SEM/SEM et une de Rafale, conduisant au premier vol en Afghanistan de la nacelle Reco-NG de Thales.
2 décembre : Un patrouille de Rafale de la flottille 12.F a effectué ce matin la première mission de reconnaissance sur l'Afghanistan, depuis le début du déploiement Agapanthe, vraisemblablement avec le pod Reco-NG, dont ce serait le premier vol (officiel) dans un théâtre en guerre. La marine a emporté une nacelle Reco-NG sur le Charles-de-Gaulle, tandis que l'armée de l'air en a récemment déployé deux aux Emirats Arabes Unis (IMFEAU).
E-2C Hawkeye catapulté depuis le Charles de Gaulle naviguant au large du Pakistan. (©Marine Nationale)3 décembre :Le magazine Air & Cosmos sous-entend que c'est une surestimation des risques par le pilote du Rafale M18 qui est à l'origine du crash fatal de dimanche. Moins d'un quart d'heure après le catapultage, un voyant signale un problème de carburant. Il s'agit en réalité d'une petite panne du système électronique, sans gravité immédiate, comme si la jauge de votre voiture ne fonctionnait plus alors que vous venez de faire le plein.
Le pilote décide légitimement de faire demi-tour pour revenir sur le porte-avions. Pour une raison liée aux manoeuvres à la mer, il doit attendre un peu, car le porte-avions ne peut le "ramasser" tout de suite. Chargement de bombes sur deux Rafale M F3 sur le pont du Charles de Gaulle naviguant au large du Pakistan. (©Marine Nationale)Pour se poser, il lui faut s'alléger suffisamment afin d'accrocher sans dégât les brins d'arrêt de la piste. L'avion est alors lourdement chargé : deux gros réservoirs supplémentaires et plusieurs bombes. Pour s'alléger, il ne peut que se débarrasser d'une partie de son carburant - une manoeuvre très courante.Il utilise ce que les aviateurs appellent le "vide-vite", qui permet, comme son nom l'indique, de vider vite. Le pilote vide donc ses réservoirs, ceux situés dans les ailes et les bidons accrochés sous la voilure.
Pour une raison inconnue, le Rafale doit ensuite se ravitailler auprès d'un chasseur gréé en ravitailleur, surnommé "nounou". Malheureusement, le carburant transféré est aussitôt rejeté dans l'air, à cause du vide-vite toujours en fonctionnement. La présence de réservoirs supplémentaires sous les ailes pourrait expliquer, partiellement, le problème. En effet, une fois le vite-vide des réservoirs percuté, ceux-ci ne peuvent plus se réfermer.Le carburant entre par un trou et ressort aussitôt par un autre... La seule manière de fermer le système est de larguer les réservoirs. C'est en tout cas ce que précise le manuel. Or le pilote ne l'a pas fait. Et le carburant s'est aussitôt volatilisé dans les airs... Le porte-avions Charles de Gaulle et le destroyer lance-missiles l'USS Halsey (DDG 97). (©United States Navy)On ignore encore si le pilote, son co-équipier de la patrouille ou la nounou, ont vu la chose se produire. Quoi qu'il en soit l'avion est tombé rapidement en panne sèche, conduisant le pilote à s'éjecter et l'avion à s'écraser dans l'océan indien. Un Rafale équipé coûte environ 70 millions d'euros. Cette affaire suscite de vives suspicions dans le monde de la Défense. Les couteaux ne sont pas encore sortis et il se peut qu'ils restent finalement dans les poches. D'un côté, les marins assurent que le pilote n'est pas coupable et qu'il a fait ce que tout pilote aurait fait dans cette circonstance. De l'autre, les industriels affirment que l'avion n'est pas vraiment en cause et que les procédures, certes complexes, n'ont pas été rigoureusement suivies. Selon eux, un petit souci technique n'aurait jamais dû conduire l'avion à s'écraser.
Le Charles de Gaulle et l'USS Abraham Lincoln (CVN 72). (©United States Navy)Signalons que 16 Rafale différents ont volé depuis dimanche sans la moindre difficulté.Et que de dimanche dernier à dimanche prochain, 29 sorties de Rafale ont été réalisées ou sont planifiées en France, notamment dans le cadre de la permanence opérationnelle.
10 décembre : Ce matin, les groupes aéronavals français et américain, autour des porte-avions Charles de Gaulle et USS Abraham Lincoln (CVN 72), ont réalisé un « photex ». Les deux groupes aéronavales. (©United States Navy)Un « photex » est un acronyme utilisé dans la Marine pour désigner les opérations photographiques de grande ampleur.
Les batiments suivants ont été impliqués dans le Photex:
-Le porte-avions USS Abraham Lincoln (CVN 72)
-Le destroyer lance-missiles USS Halsey (DDG 97)
-Le pétrolier ravitailleur USNS Rainier (T-AOE 7)
Le Charles de Gaulle et l'USS Abraham Lincoln (CVN 72). (©Marine Nationale)-Le porte-avions Charles de Gaulle (R91)
La frégate de défense aérienne Forbin (D620)
La frégate anti-sous-marine Tourville (D610)
Outre l’aspect « souvenir » que ce genre d’événement peut avoir, ces manœuvres sont l’occasion de s’exercer à une navigation « en patrouille » où chaque m3 d’eau a son importance.
Touch & go d'un F/A-18C Hornet de la VFA-34 Blue Blasters en provenance de l'USS Abraham Lincoln sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Après avoir navigué de concert le temps de prises de vues sous tous les angles, les bâtiments se sont séparés en imageant une « fleur de lys », figure qui prend toute son importance pour la Marine nationale, qu’on appelle communément « Royale ".
Ce n’est pas le premier événement qui lie les deux porte-avions. En effet, depuis l'arrivée sur la zone d’opérations, il y a maintenant vingt jours, de nombreux échanges ont eu lieu. Touch & go d'un F/A-18C Hornet de la VFA-34 Blue Blasters en provenance de l'USS Abraham Lincoln sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)En particulier, quelques chanceux ont eu le privilège de passer un ou deux jours sur l’USS Abraham Lincoln (CVN 72) alors que dans le même temps, le Charles de Gaulle accueillait des frères d’armes américains.
Touch & go d'un F/A-18C Hornet de la VFA-34 Blue Blasters en provenance de l'USS Abraham Lincoln sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Après le SEM n°2 de la 17.F immobilisé à Kandahar du 1er au 13 décembre, c'est un Rafale Marine de la 12.F engagé sur le théâtre afghan qui a séjourné, de façon totalement imprévue, du 10 au 19 décembre, à Mascate (sultanat d'Oman). On n'a pas d'explications sur les motifs de cette présence. Pas de lien direct, en tout cas, avec des perspectives d'export un temps évoquées dans ce pays. Le groupe aéronaval français devrait franchir incessamment les 200 missions depuis son engagement au-dessus de l'Afghanistan, et le millier d'heures de vol. SEM, Rafale et Hornet. (©Marine Nationale)Aucun tir n'a été effectué pour le moment, même si les chasseurs ont, par contre, procédé à plusieurs "shows of force".
24 décembre : Le porte-avions a eu l’honneur et le plaisir de recevoir l’Amiral Guillaud, chef d’Etat-Major des Armées, venu passer le réveillon de Noël en compagnie de l'équipage. Après une courte visite du bord qui fut pour lui un retour aux sources (l’Amiral a été le deuxième commandant du porte-avions, de 1999 à 2001), le CEMA a participé au réveillon de Noël de l’équipage.
25 décembre: L'HMS Cumberland et le Charles de Gaulle. (©Royal Navy)La frégate britannique HMS Cumberland, actuellement en patrouille dans le golfe Persique, célèbre le nouvel accord de défense passé entre la France et le Royaume-Uni en passant le jour de Noël avec le porte-avions français Charles de Gaulle. La frégate britannique basée à Plymouth participe à l’escorte du porte-avions Charles de Gaulle. Le HMS Cumberland travaillera avec le porte-avions nucléaire qui participe au soutien des troupes de l’OTAN en Afghanistan. Même le jour de Noël, l’équipage du HMS Cumberland aura peu de temps pour se détendre et profiter de la fête. Cependant la tradition sera respectée et de la dinde rôtie sera servie aux marins par le commandant et les officiers.
Le Charles de Gaulle et l'HMS Cumberland. (©Marine Nationale)Avant de faire escale aux Emirats Arabes Unis, le porte-avions Charles de Gaulle a participé, durant un mois, au soutien des troupes engagées en Afghanistan. Pour le bâtiment français et son groupe aérien embarqué (GAE), le bilan est très satisfaisant puisque du 25 novembre au 25 décembre, quelques 240 missions ont été menées au profit de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité (FIAS). Évoluant en mer d'Arabie, au large des côtes pakistanaises, le Charles de Gaulle a catapulté chaque jour ses appareils avec, en moyenne, trois patrouilles mixtes de 5 à 6 heures chacune avec des avions de combat Rafale et Super Étendard Modernisés (SEM), accompagnés d'avions de guet aérien Hawkeye. Le GAE est, ainsi, intervenu à quelques 1.000 kilomètres du porte-avions, qui embarque 9 Rafale, 12 SEM et 2 Hawkeye (Le 10ème Rafale ayant quitté la France avec le porte-avions ayant été perdu accidentellement le 28 novembre).
Rafale M F3 au-dessus de l'Afghanistan. (©Marine Nationale)La majorité des missions effectuées par l'aviation embarquée, soit 138, était dévolue à l'appui rapproché des troupes déployées sur le sol afghan (Close Air Suppport - CAS). A cet effet, Rafale et SEM emportaient différents armements, dont des bombes à guidage laser et GPS. Les appareils du GAE ont, également, effectué des missions de reconnaissance, profitant de l'opération Pamir pour engager, pour la première fois, la nouvelle nacelle Reco NG, embarquée sur Rafale. Ce pod, développé par Thales, permet la transmission instantanée d'images haute-résolution du théâtre vers le porte-avions, grâce à une liaison de données. Enfin, l' Hawkeye, que seuls les Etats-Unis et la France mettent en oeuvre depuis la mer, a une nouvelle fois démontré ses capacités de surveillance, de contrôle et de gestion de l'espace aérien. Hawkeye et SEM au-dessus de l'Afghanistan. (©Marine Nationale)« Avec 150 à 200 appareils de tous type (transport aérien civil, hélicoptère, avions de combat, etc.) circulant en permanence dans le ciel afghan, les capacités du Hawkeye de coordination et de contrôle de tous les appareils évoluant dans une même zone ont été une nouvelle fois particulièrement précieuses », souligne la Marine nationale.
Pendant ces 31 jours d'opérations, les marins français ont également réalisé des manoeuvres conjointes avec différentes unités alliées, permettant ainsi de roder les procédures et renforcer l'interopérabilité, notamment avec l'US Navy. Ainsi, deux séances croisées de Touch and Go (TAG) ont été organisées entre le Charles de Gaulle et l'USS Abraham Lincoln. A cette occasion, des F/A-18 se sont exercés à l'appontage sur le porte-avions français, alors que les Rafale et SEM en faisaient de même sur le Lincoln. Pour l'Etat-major de la marine : « Cette interopérabilité a trouvé un prolongement concret lors des phases de ravitaillement en vol. Parfaite démonstration de l'intérêt d'une coalition et de la mutualisation des moyens, les chasseurs et bombardiers français ont régulièrement ravitaillé sur des tankers américains et britanniques au-dessus du ciel afghan, voire sur des F/A-18 de l'USS Abraham Lincoln équipés pour le ravitaillement en vol ».
27 décembre - 2 janvier : Après six semaines de navigation ininterrompue consacrées aux opérations aériennes de soutien aux forces déployées en Afghanistan dans le cadre de la mission PAMIR, le Charles de Gaulle a fait relâche à Abou Dabi. Mise à profit pour un important ravitaillement en vivres et en matériel, cette escale revêtait aussi un caractère diplomatique : un coquetèle de 1 200 personnes a notamment réuni de nombreux ambassadeurs (France, Etats-Unis, Japon, Chine, Djibouti…) à bord du porte-avions.

sources - remerciements :.
Cols Bleus
Air & Cosmos
Journal de Bord du Charles de Gaulle
Secret Défense
Mer et Marine

Marine Nationale.

[PAN CHARLES DE GAULLE] [MENU PORTE-AÉRONEFS] [MENU PRINCIPAL] [ACCUEIL]

©French Fleet Air Arm. www.ffaa.net. All rights reserved.