8 mars : Au large de Tripoli, la frégate anti-aérienne Jean Bart retrouve la frégate anti-sous-marine Tourville dont elle prend la relève. La situation à terre est tendue. Fumées d’incendies provoqués par des tirs d’armes lourdes témoignent des combats qui se déroulent tout le long de la côte, notamment près des terminaux pétroliers, véritables clés du conflit. Tout s’accélère le jeudi 17 mars au soir lorsque le Conseil de sécurité des Nations unies adopte la Résolution n° 1973 relative à la situation en Libye, à l’initiative de la France et du Royaume-Uni. En effet, celle-ci élargit le champ des contraintes imposées au gouvernement libyen et ouvre la voie à l’utilisation de moyens militaires pour protéger la population.
17 mars : Appareillage à 10h00 de la frégate de défense aérienne Forbin pour une éventuelle mission de "no fly zone" au large de la Libye en renfort de la FAA Jean Bart déjà présente sur place. Sa présence sera confirmée par le déclenchement de l'Opération Harmattan le 20 mars et l'appareillage du Groupe Aéronaval le 22 mars.
20 mars : Opération Harmattan.
20 mars :
13h00 : Appareillage du porte-avions Charles de Gaulle à destination de la Libye pour l'Opération Harmattan. Compte tenu de la nécessité de récupérer le Groupe Aérien Embarqué en provenance de Landivisiau (8 Rafale M F3, 6 Super Étendard Modernisé), Lann Bihoué (2 E-2C Hawkeye), Cazaux (2 EC725, 1 SA.330 Puma) et Hyères (2 AS.365F Dauphin et 1 Alouette III) et de rafraîchir les qualifications à l'appontage, les opérations pourront être lancées à partir du Charles de Gaulle dans un délai de 36 à 48 heures. Le porte-avions nucléaire est escorté de la FASM Dupleix, la FLF Aconit, du PR Meuse et d'un sous-marin nucléaire d'attaque.
14h30 : Des Rafale M F3 de la 12.F ont commencé à quitter la base de Landivisiau dans le Finistère. Huit Rafale M F3 et six Super Étendard Modernisés sont attendus sur le PA Charles de Gaulle.
21 mars : Un AS.365F Dauphin, chargé des missions de sauvetage, s'est posé sur l'USS Mount Whitney (LCC/JCC 20) au cours d'un vol d'entraînement. Le Mount Withney sert actuellement de poste de commandement des opérations navales et participe à la coordination des raids aériens lancés contre des objectifs terrestres en Libye.
L’amiral Samuel J. Locklear, commandant de la Joint Task Force US « Odyssey Dawn », s’est rendu à bord du porte-avions Charles de Gaulle. L’amiral Locklear dirige l’état-major embarqué à bord du bâtiment de commandement américain USS Mount Whitney en opérations au large de la Libye. Le contre-amiral Philippe Coindreau, commandant la Task Force 473 a accueilli l’amiral Locklear à sa descente d’hélicoptère. Les deux amiraux se sont entretenus sur les opérations en cours. A l’issue l’amiral Locklear a tenu à rencontrer les pilotes de l’aéronautique navale française qui s’apprêtent à être engagés au-dessus de la Libye dans le cadre de la résolution 1973 des Nations Unies. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’étroite coordination entre les forces de la coalition internationale pour assurer au mieux la protection de la population libyenne.
Le porte-avions Charles de Gaulle transite vers sa zone d’opération avec son groupe aérien au complet. La nuit et la journée ont été mises à profit pour entraîner les armuriers, les techniciens et les pilotes. Des armes air-air et air-sol ont été montées sur les Rafale M F3 et les Super Étendard Modernisés. En milieu de matinée, le Charles de Gaulle a mis en œuvre la totalité de ses avions et hélicoptères. Ceux-ci ont menés différents types d’exercice air-air, air-sol et de sauvetage. Ces manœuvres aviation permettent de vérifier le fonctionnement nominal de toutes les installations aéronautiques et de préparer les équipes de pont d’envol à l’activité opérationnelle. D’ores et déjà, les pilotes du Charles de Gaulle sont parés à répondre à toute demande d’engagement. En ralliant sa zone d’opération, le porte-avions français va offrir à la coalition une plate-forme aéronautique mobile à proximité de la Libye. L’aviation embarquée s’affranchissant des distances qui séparent les bases terrestres de la zone d’opération va pouvoir mener des opérations de durée importante au-dessus de la Libye et être en mesure de réagir rapidement à toute évolution soudaine de la situation. Des exercices de sécurité et un rappel au poste de combat ont permis de confirmer le haut niveau de préparation du bâtiment. Les quatre mois du déploiement récent en Océan Indien ont aiguisé l’entraînement et renforcé la cohésion de l’équipage.
22 mars : Après avoir fait le plein de combustible, de munitions, de vivres et de pièces détachées, le pétrolier-ravitailleur Meuse a appareillé de Toulon pour rejoindre le groupe aéronaval, posté au large de le Libye. Bâtiment fondamental bien que peu « guerrier », son armement se limitant à des moyens d'autodéfense, ce type de navire permet au groupe aéronaval de se projeter dans la durée. Longue de 157.2 mètres, la Meuse peut embarquer 5200 tonnes de gasoil, 3000 tonnes de carburant aviation, 250 tonnes d'eau douce, 170 tonnes de vivres, 170 tonnes de munitions et 250 tonnes de rechanges. Capable de ravitailler simultanément jusqu'à trois bateaux, elle permet de regarnir les soutes des unités de combat sans que celle-ci soient contraintes de regagner un port. Pour mémoire, le groupe aéronaval actuellement déployé au large de la Libye comprend le porte-avions Charles de Gaulle, un sous-marin nucléaire d'attaque, les frégates de défense aérienne Forbin et Jean Bart, la frégate anti-sous-marine Dupleix et la frégate furtive Aconit.
Durant la nuit, les armuriers et techniciens du porte-avions ont préparé et armé deux Rafale M F3 de la 12.F, en installant notamment des missiles air/air Mica et des nacelles Reco NG, qui permettent un transfert et une analyse en temps réel de photographies.
08h00 : Les pilotes de la 12.F engagés ont été briefés sur les objectifs de la mission.
09h00 :
Une première pontée a été catapultée dans la matinée depuis le porte-avions Charles de Gaulle. Cette patrouille comprenait trois Rafale M F3, soit deux en configuration reconnaissance et un en version « nounou » pour le ravitaillement en vol. Ces appareils de l'Aéronautique navale ont pu, grâce au nouveau pod de reconnaissance Reco NG, inspecter le théâtre d'opération libyen afin de recueillir des éléments permettant d'enrichir la situation tactique et détecter de nouvelles cibles. On notera qu'une mission similaire a été réalisée par deux Rafale de l'Armée de l'air, également dotés de nacelles Reco NG. Les appareils français, qui ont notamment détruit cinq véhicules blindés libyens (avec des GBU-12 et AASM) entre samedi et lundi, sont donc moins intervenus hier. Cela tient au fait qu'une partie des cibles a été détruite (notamment des moyens sol-air, installations radar et moyens de communication) et que les moyens de la coalition montent en puissance.
23 mars :
Reconnaissance : deux Rafale M F3
Ravitaillement en vol : plusieurs Rafale M F3 « nounou »
Mission de contrôle de l’espace aéromaritime: 2 Super-Étendard Modernisés
Le Groupe Aérien Embarqué comprend les appareils suivants dans le cadre de l'Opération Harmattan :
-Rafale M F3 : nº12, 17, 19, 20 (vu avec une nacelle Reco-NG), 21 (vu avec une nacelle Reco-NG), 23 (vu avec un Scalp-EG en point central), 24 et 26.
-Super-Étendard Modernisés : nº10, 33, 37, 43, 44 et 65.
-E-2C Hawkeye : nº2 et 3.
Dans la nuit du 23 au 24 mars, une mission sur une base aérienne d'Al Jufra, située à environ 250 km au sud des côtes libyennes et à proximité de la ville de Houn.
La mission comprenait deux Mirage 2000D de Nancy, deux Rafale B de Saint-Dizier et deux Rafale M F3 du Charles de Gaulle. À l'exception d'un Mirage 2000D, tous les avions ont lâché leurs missiles de croisière Scalp-EG (sept au total) dont c'est la première utilisation opérationnelle côté français (les Storm Shadow britanniques ont été utilisés en Irak en 2003). Quelques jours plus tard, quatre missiles SCALP-EG supplémentaires ont été tirés par des aéronefs de la Marine et de l'Armée de l'air.
Pour soutenir cette mission de frappe de précision nocturne, ont été engagés un E-3F SDCA pour la coordination et deux C-135FR et un Rafale M F3 pour la ravitaillement en vol.
Quoiqu'une certaine opacité règne parfois sur certaines statistiques de vol françaises, il semblerait bien que le cap des 100 missions ait été franchi dans la journée d'hier, par nos forces aériennes. On ignore si ce chiffre inclut ou non l'activité de l'Aéronautique navale. Cette dernière consommerait un tiers de ses sorties en ravitaillement en vol, avec, si l'on en croit les derniers rapports, des Rafale M F3.
24 mars :
Quatre missions d’interdiction ont été conduites par deux patrouilles mixte Rafale M F3 / Super-Étendard Modernisés. Coordination et soutien : un
Hawkeye et des avions Rafale M F3.
25 mars :
Reconnaissance :
Une patrouille Rafale M F3.
Attaque :
Une patrouille mixte Rafale M F3 / Super-Étendard Modernisés, appuyée par un E-2C Hawkeye.
Interdiction aérienne : Une patrouille mixte Rafale M F3 / Super-Étendard Modernisés.
26 mars :
Défense aérienne et d’attaque au sol : Deux patrouilles mixte Rafale M F3 / SEM.
Reconnaissance :
Une patrouille Rafale M F3.
Enfin, dans la matinée, il faut noter le ravitaillement à la mer du porte-avions Charles de Gaulle par le pétrolier ravitailleur Meuse. L’opération a permis de transférer des munitions et du carburant pour les avions et des vivres. Au cours de ces missions, les avions français ont réalisé plusieurs frappes dans les régions de Zintan et Misratah. Dans l’attente d’une évaluation plus précise des résultats, les premières observations permettent de constater la destruction au sol à Misratah d’au moins cinq avions de combat Soko G-2 Galeb et d’au moins deux hélicoptères de combat Mi-35 qui se préparaient à mener des opérations dans la région. Entre la soirée du 26 et la journée du 27 mars, un Hawkeye, un E-3F SDCA et quatre C-135FR ravitailleurs ont été engagés en appui des patrouilles de défense et d’attaque aérienne, et de reconnaissance conduites par les chasseurs de la marine et de l’armée de l’air.
En fin de journée et dans la soirée, les missions de défense aérienne et d’attaque au sol se sont poursuivies depuis la base aérienne 126 de Solenzara et le porte-avions Charles de Gaulle avec une patrouille de Rafale C/B F3, une patrouille de Mirage 2000D et deux patrouilles mixte Rafale M F3 / SEM. Une patrouille Rafale M F3 a également réalisé une mission de reconnaissance.
27 mars : Une semaine après le début de l'Opération Harmattan, l'amiral Philippe Coindreau, commandant de la Task force 473 - comprenant l'ensemble du groupe aéronaval, porte-avions Charles-de-Gaulle compris -, n'hésite pas à parler de «succès total». «Étant donné le temps qui nous sépare aujourd'hui du déclenchement de notre mise en alerte et le niveau opérationnel auquel nous sommes, je réponds ‘oui, c'est un succès total'», dit-il.
Reconnaissance : Une patrouille Super-Étendard Modernisés et d’une patrouille Rafale M F3. Ces patrouilles, aussi bien des aéronefs de l’armée de l’air que de la marine, ont conduit des frappes sur des véhicules blindés et sur un important dépôt de munitions dans les régions de Misratah et Zintan. La soirée a été marquée par une frappe réalisée par deux patrouilles Rafale C/B F3 et Marine sur un centre de commandement localisé au sud de Tripoli. Le résultat est en cours d’évaluation. Une patrouille Rafale M F3 a également effectué une mission de reconnaissance. Ces missions étaient appuyées et soutenues par un C-135FR et un E-2C Hawkeye.
28 mars : Les opérations aériennes françaises menées le pendant la journée se focalisent sur les régions de Zintan et Misratah. Attaque au sol : Une patrouille de Super-Étendard Modernisés.
Reconnaissance :
Une patrouille de Rafale M F3.
La soirée a été marquée par une frappe réalisée sur un dépôt de munitions localisé dans la région de Gharyan, à une centaine de kilomètres au sud de Tripoli. Une patrouille Rafale C/B F3, deux patrouilles Mirage 2000D, une patrouille Rafale M F3 et une patrouille Super-Étendard Modernisés ont participé à ces missions qui étaient appuyées et soutenues par un C-135FR et un Hawkeye.
29 mars : Une patrouille mixte Rafale M F3/ SEM et une patrouille SEM ont été engagées. Au cours de leur mission, une partie de ces appareils a réalisé des frappes sur un site de missile anti-aérien localisé à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Tripoli. Une patrouille de Rafale M F3 a réalisé une mission de reconnaissance. Accompagné des chefs d’état-major de la Marine et de l’Armée de l’Air, Monsieur Gérard Longuet, ministre de la Défense et des anciens combattants, s’est rendu à bord du Charles de Gaulle le mardi 29 et le mercredi 30 mars 2011. Accueilli en fin d’après-midi par le contre-amiral Coindreau, commandant le groupe aéronaval, et le capitaine de vaisseau Rolland, commandant le porte-avions, il s’est fait présenter l’Opération Harmattan et a assisté à des catapultages de Rafale, SEM et Hawkeye partant en opérations au-dessus de la Libye.
30 mars : Le ministre a souhaité rencontrer les représentants de l’équipage, puis a exprimé à l’ensemble du personnel la gratitude du gouvernement pour son engagement dans les opérations de Libye. Embarquant pour la première fois en tant que ministre à bord d’un bâtiment de la marine nationale, M. Gérard Longuet a été frappé par les qualités opérationnelles et la très haute technicité du groupe aéronaval, symbole de la puissance navale française.
Lors de son allocution, le ministre a annoncé qu’il autorisait l’équipage du Charles de Gaulle, baptisé du nom du chef de la France Libre, à porter la fourragère de l’Ordre de la Libération. L’ordre de la Libération, deuxième ordre après la Légion d’Honneur, a été créé par le Général de Gaulle pour récompenser les hommes et femmes, les villes et les unités combattantes qui se sont engagés, en prenant tous les risques, pour libérer la France occupée.
Accordé à titre dérogatoire, puisque évidemment aucune unité combattante ne portait déjà le nom du Général de Gaulle durant la deuxième guerre mondiale, le port de la fourragère de l’Ordre de la Libération est un immense honneur fait aux marins du porte-avions.
Une patrouille mixte Rafale M F3/ SEM et une patrouille SEM ont été engagées. Au cours de l’une de ces missions une partie de ces appareils a réalisé des frappes sur un site de missiles antiaériens situé à une vingtaine de kilomètres au sud de Syrte. Un Hawkeye a été engagé en appui de ces sorties. Une patrouille de Rafale M F3 a également réalisé une mission de reconnaissance.
Dans la soirée, une patrouille Rafale M F3, et une patrouille SEM ont été engagées dans des missions d’appui, soutenues par un Hawkeye. Par ailleurs, une patrouille Rafale M F3 a également réalisé une mission de reconnaissance.
31 mars : Depuis 06h00 GMT, l’OTAN exerce le commandement de l’ensemble des opérations menées en Libye dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité de l’ONU. Ces opérations sont désormais conduites sous le nom « Unified Protector ». No-fly-day sur le Charles de Gaulle. Les no-fly-day servent à la régénération du potentiel.
1er avril : Une patrouille Rafale M F3, une patrouille mixte Rafale M F3/ SEM et une patrouille SEM ont été engagées dans les régions de Syrte, Misratah et Zlitan. Au cours de ces missions d'attaque, les forces aériennes françaises ont détruit un char à l’ouest de Misratah. Un E-2C Hawkeye assuraient le soutien et la coordination de ces missions.
Dans la soirée, une patrouille Rafale M F3 et une patrouille SEM ont été engagées dans des missions d’appui et d’interdiction aérienne. Au cours d’une de ces missions, une frappe sur un char a été menée dans la région d’Al Khums, située à l’ouest de Misratah.
2 avril : Deux patrouilles mixtes Rafale M F3/ SEM ont été effectuées dans la région de Ras Lanouf. Au cours de ces missions d'attaque, les forces aériennes françaises ont détruit cinq véhicules blindés dans la région de Syrte. Une patrouille Rafale M F3 a réalisé des missions de reconnaissance. Un Hawkeye assurait le soutien et la coordination de ces missions. Dans la soirée, deux patrouilles mixtes Rafale M F3/ SEM soutenues par un Rafale M F3 en version ravitailleur ont été engagées dans des missions d’appui et d’interdiction aérienne. Ces patrouilles en renfort de celles de l'Armée de l'air ont détruit cinq véhicules blindés dans la région de Syrte. Par ailleurs une patrouille Rafale M F3 a également effectué une mission de reconnaissance avec le soutien d’un Rafale M F3 ravitailleur.
3 avril : Deux patrouilles mixtes Rafale M F3/ SEM ont été effectuées dans la région de Ras Lanouf. Dans la matinée, plusieurs véhicules blindés de l’armée libyenne ont été détruits par ces patrouilles (deux porte chars). Une patrouille Rafale M F3 a également réalisé une mission de reconnaissance. Deux Rafale M F3 et un SEM gréés en ravitailleur et un Hawkeye ont assuré le soutien et la coordination. En mer, les opérations ont été marquées dans la matinée, par le ravitaillement du porte-avions Charles-de-Gaulle par le pétrolier ravitailleur Meuse. L’opération a permis de transférer des munitions et du carburant pour les avions et des vivres. La frégate anti-aérienne Jean Bart a quitté l’opération pour rentrer à Toulon, son port-base. Dans la soirée, une patrouille mixte Rafale M F3/ SEM soutenues par un Rafale M F3 en version ravitailleur ont été engagées dans des missions d’appui et d’interdiction aérienne. Par ailleurs une patrouille Rafale M F3 a également effectué une mission de reconnaissance avec le soutien d’un Rafale M F3 ravitailleur.
4 avril : Deux patrouilles mixtes Rafale M F3/ SEM ont été effectuées dans les régions de Syrte et Ras Lanouf. Une patrouille Rafale M F3 a également réalisé une mission de reconnaissance. Un Hawkeye a assuré le soutien et la coordination de ces missions. Au cours de la soirée, deux patrouilles mixtes Rafale M F3/ SEM soutenues par deux Rafale M F3 en version ravitailleur ont effectué des missions d’appui et d’interdiction aérienne.
Une patrouille Rafale M F3 a également effectué une mission de reconnaissance. Durant le 2ème ravitaillement à la mer de la mission, le porte-avions a franchi le cap symbolique des 100 000 milles nautiques, parcourus depuis la fin de son indisponibilité pour entretien et réparations (IPER) achevée fin 2008. Cette distance représente 4 fois le tour de la terre ou la moitié de la distance qui nous sépare de la lune. Depuis son admission au service actif, il y a un peu moins de 10 ans, le porte-avions totalise plus de 342 000 milles nautiques au compteur, soit 16 tours du monde !
5 avril : Arrivée de la FAA Jean Bart à Toulon à l'issue de sa participation à l'Opération Harmattan.
Au large de la Libye, à bord du Charles de Gaulle, une patrouille mixte Rafale M F3/ SEM et une patrouille SEM ont été engagées dans des missions d’appui et d’interdiction aérienne dans les régions de Misratah et Brega. Au cours de l’une de ces missions, une frappe a été réalisée sur un véhicule militaire situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Brega.
Par ailleurs, une patrouille Rafale M F3 a également réalisé une mission de reconnaissance. Deux Rafale M F3 et un SEM gréés en ravitailleur, un E-2C Hawkeye ont assuré le soutien et la coordination de ces missions.
Depuis le début des opérations les avions de l'Armée de l'air et de la Marine, 11 Scalp-EG ont été envoyés, en deux salves (sept missiles puis quatre missiles), contre des sites militaires en Libye.
Dans la soirée, deux patrouilles mixtes Rafale M F3/ SEM ont effectué des missions d’appui et d’interdiction aérienne. Une patrouille Rafale M F3 a également effectué une mission de reconnaissance. Ces missions étaient soutenues et appuyées par deux Rafale M F3 en version ravitailleur pour le groupe aérien embarqué.
6 avril : Trois patrouilles mixtes Rafale M F3/ SEM et deux patrouilles Rafale M F3 ont été engagées dans des missions d’appui et d’interdiction aérienne dans les régions d’Ajdabiyah et Misratah. Au cours de ces missions, deux sites missiles de défense anti-aérienne SA-2 Guideline ont été frappés, l'un dans le sud de Zlitan et l'autre à une centaine de kilomètres au sud de Syrte. Par ailleurs, une patrouille Rafale M F3 a également réalisé une mission de reconnaissance. Des Rafale M F3 et des SEM gréés en ravitailleur et un Hawkeye ont assuré le soutien et la coordination de ces missions.
Le groupe aérien embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle s'est enrichi de deux Rafale M F3 supplémentaires (nº15 et 31). Le taux de disponibilité des Rafale de l'Aéronautique navale s'est, par ailleurs, montré excellent, soit 95% aux dires des militaires. Le GAN est désormais composé de 10 Rafale M F3 6 SEM, 2 E-2C Hawkeye et 5 hélicoptères.
7 avril : Les avions du GAN engagés dans l’Opération Harmattan ont réalisé :
- des missions d’appui et d’interdiction aérienne en mettant en œuvre des Rafale M F3 et des SEM ;
- des missions de reconnaissance en mettant en œuvre des Rafale M F3 ;
- des missions de détection et de contrôle aérien en mettant en œuvre un Hawkeye.
Entre le jeudi 31 mars 2011 à 06h00 et le jeudi 07 avril 2011 à 06h00, la France (Armée de l'air et Marine) a réalisé en près de 900 heures de vol :
- 120 sorties d’appui et d’interdiction aérienne ;
- 24 sorties de reconnaissance ;
- 13 sorties de détection et de contrôle ;
- 22 sorties de ravitaillement en vol et 28 sorties de ravitaillement type « nounou » ;
- 22 sorties de défense aérienne depuis La Sude.
Au cours de ces missions, des frappes ont été menées sur :
- un char à l’ouest de Misratah (01 avril) ;
- cinq véhicules blindés dans la région de Syrte (02 avril) ;
- deux porte-chars dans la région de Ras Lanouf (03 avril) ;
- un véhicule militaire au sud-ouest de Brega (05 avril) ;
- deux sites missiles de défense anti-aérienne, l’un dans le sud de Zlitan et l’autre une centaine de kilomètres au sud de Syrte (06 avril).
8 avril : Deux semaines après le départ en urgence de la frégate légère furtive Aconit pour l'Opération Harmattan, que de chemin parcouru ! Évoluant de façon dynamique dans le théâtre d'opération en fonction de la situation tactique, l'Aconit a reçu de multiples missions : la protection avancée du groupe aéronaval, la détection de tout mouvement aérien ou maritime hostile, le renseignement et la participation à l'interdiction de survol du territoire libyen comme à l'embargo sur les armes.
Ses zones de patrouilles, variées, l'ont entraînée à parcourir quelques centaines de nautiques. Ainsi, à bord, l'équipage n'a pas chômé. Manoeuvres aviation, securex (car la sécurité est l’affaire de tous) et "Macopex" (car il faut continuer à s’entraîner) s’enchaînent, quand ce ne sont pas des postes de combat réels.
De son côté, l'équipe de visite a continué sa préparation : entraînement nautique, tir, secourisme de combat. Mais l'activité la plus marquante de ces derniers jours fut le "Tralour" (ravitaillement en charges lourdes) avec le pétrolier ravitailleur Meuse. Le tralour, indispensable au soutien des bâtiments déployés en longue durée à la mer. Notre village flottant a en effet de nombreux besoins : gazole, kérosène, essence pour les zodiacs, vivres frais, matériels divers, arrivée de courrier et évacuation des ordures ménagères : ces fournitures ne peuvent arriver que par un contact régulier avec le port-base. Vous imaginez ce que représente chaque arrivée du « pétrolier-ravitailleur » ! Tout cela doit être commandé, organisé, contrôlé. De quoi donner des migraines et des nuits blanches, au chargé du bureau logistique ! Avant de faire quelques frayeurs au bosco... Le transfert des palettes se fait de deux façons : en « vertical » par l’hélicoptère, qui effectue des rotations entre les deux plates-formes, et en « horizontal » par un câble tendu entre les mats des deux bâtiments. Lorsqu’un pilote de l’Aéronautique navale est catapulté du porte-avions Charles de Gaulle pour la dernière fois, lorsqu'il quitte la ''chasse embarquée'', la tradition veut que l’officier de lancement troque exceptionnellement son drapeau vert pour un sabre qu’il abaisse alors pour donner l’ordre de catapultage. Tous les pilotes de la flottille 12.F sont alignés en tenue de vol au bord de la catapulte et saluent leur camarade pour lui rendre un dernier hommage.
Les pilotes de la flottille 12.F ont ainsi rendu les honneurs à leur camarade "Fef", un pilote de chasse de l’Armée de l'air, affecté à cette flottille de chasse embarquée depuis le mois de septembre 2008. Au cours de ses presque trois années passées dans l’Aéronautique navale, "Fef" a participé à toutes les missions opérationnelles du PA Charles de Gaulle. Il a été catapulté puis apponté 154 fois, de jour comme de nuit. Parfaitement associé à sa formation et à l'équipage du porte-avions, l'intégration de "Fef" a démontré l’état d’esprit qui règne dans la communauté des pilotes de chasse, qu’ils opèrent à partir de la mer ou non.
9 avril : En raison de l’évolution de la situation en Libye, la mission de l’aviso LV Le Hénaff a été modifiée. Après avoir fait relâche quelques jours à La Sude (Crête), le bâtiment prend désormais part aux opérations au large de la Libye. Le passage du canal de Suez et la participation du LV Le Hénaff aux opérations de lutte contre la piraterie en océan Indien ont été annulées.
10 avril : No-fly-day (NFD) sur le Charles de Gaulle. Cette journée permet aux équipages de se reposer du rythme soutenu de sorties (environ 15 par jour). Quoiqu'on n'ait pas de statistiques fiables sur le sujet, le rythme semblerait assez élevé pour les navigants du groupe aérien embarqué (GAE) avec quatre à six largages par jour.Le temps entre deux missions serait plus court, aussi, dans la Marine que dans l'Armée de l'air. Le nombre de pilotes qualifiés dans l'aéronavale est structurellement extrêmement faible, on les compte sur les doigts de cinq mains, et le format humain actuel de l'aéronavale ne comporte pas le moindre bout de gras. A titre d'exemple, il n'y a que deux officiers d'appontage, des hommes expérimentés pourtant essentiels pour faire le fonctionner le PA. Un rythme trop haut pourrait avoir générer des risques difficiles à accepter en termes de sécurité des tirs, ou des vols.
Ce même rythme imposé aux navigants l'est, de la même façon aux appareils et leurs maintenanciers, où, là aussi, la Marine ne dispose d'aucune réserve. Les no-fly days (NFD), tombant à période fixe, n'étant qu'une légère marge de manoeuvre pour faire souffler cette base aérienne qui flotte à 15 minutes de vol de la Libye.
12 avril : Ravitaillement à la mer du porte-avions Charles de Gaulle par le pétrolier ravitailleur Meuse.
7 avril - 14 avril :
Depuis le 7 avril 2011, le dispositif militaire français (Armée de l'air et Marine) assure en moyenne une trentaine de sorties par jour, soit environ 120 heures de vol, dont environ la moitié de missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent 20% des sorties de l’OTAN et 25% des sorties d’attaques au sol.
Entre le 7 avril 2011 06h00 et le 14 avril 2011 06h00, la France a réalisé :
- 96 sorties attaques au sol (Rafale C/B F3, Mirage 2000D et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 48 sorties de reconnaissance (Rafale C/B F3, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
-22 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
-
12 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
-
33 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3 / Super-Étendard Modernisés).
En outre, depuis le 07 avril, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une vingtaine de cibles, dont :
- 15 véhicules militaires,
-
2 systèmes de missiles SA-2 Guideline,
- cinq pièces d’artillerie, dont un lance-roquettes multiple et une pièce d’artillerie anti-aérienne.
Un poste de commandement non loin de Syrte, ainsi qu’un dépôt de munitions situé entre Brega et Ajdabiyah ont également été détruits.
16 avril : Une semaine de plus passée au large des côtes libyennes : la mission continue pour la FLF Aconit. Écumant méthodiquement les eaux du large de la Libye, dans le cadre de la mission d’embargo, elle parvient à une connaissance de plus en plus fine de la zone et de ses usagers. Les interrogations des bâtiments, la veille des fréquences maritimes permettent de recueillir de nombreux renseignements sur l’évolution de la situation. Face à cette mission primordiale : assurer l’application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations-Unies, notamment dans son volet embargo, l’équipage de l’Aconit est plus que jamais motivé et fidèle au rendez-vous, conduisant jour après jour les opérations dictées par la situation de la zone.
19 avril : Relève de la frégate anti-sous-marine Dupleix par la frégate anti-sous-marine Montcalm.
20-23 avril : Après une douzaine de jours de mer intensifs au sein de l’opération de l'OTAN « Unified Protector », l’aviso LV Le Hénaff a fait escale pendant trois jours à La Valette (Malte) : l’occasion de se reposer un peu, de ravitailler et d’entretenir le bateau, comme à chaque escale. Les « batteries » sont pleines pour la suite de la mission !
14 avril - 21 avril :
Depuis le 14 avril 2011, le dispositif militaire français continue à assurer en moyenne presque quarante sorties par jour (représentant quelque 120 heures de vol), dont environ la moitié de missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent toujours environ 20% des sorties de l’OTAN et 25% des sorties d’attaques au sol.
Entre le 14 avril 2011 06h00 et le 21 avril 2011 06h00, la France a réalisé :
- 135 sorties attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
-
52 sorties de reconnaissance (Rafale C/B F3, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
- 26 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
-
18 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
- 44 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale Marine / Super-Étendard Modernisés).
En outre, depuis le 14 avril, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une vingtaine d’objectifs, dont :
- une dizaine de véhicules militaires : véhicules blindés et deux véhicules transportant des munitions et des obus, dans les régions de combat de Misratah, d’Ajdabiyah et de Zlitan,
-
trois sites de missiles dans les régions de Tripoli et de Misratah,
-
un lance-roquettes multiple près d’Ajdabiyah,
-
des dépôts de munitions et de stockage dans les régions de Syrte et Tripoli,
-
des moyens de communication et de commandement dans les régions de Tripoli, Ras Lanouf et Syrte.
La semaine écoulée a également été marquée par la montée en puissance du dispositif militaire français positionné à La Sude, en Crète. Les 18 et 19 avril, six Mirage 2000D qui opéraient depuis Solenzara ont rejoint les quatre Mirage 2000-5 déjà positionnés sur la base crétoise. Au total, depuis le 19 avril, 10 aéronefs français engagés dans l’opération de l’OTAN Unified Protector sont ainsi déployés à La Sude.
22 avril : Après plus d'un mois passé sur le théâtre libyen, la FLF Aconit prend aujourd'hui le chemin du retour vers Toulon. Pleinement intégrée au groupe aéronaval, elle a participé plusieurs jours durant à la protection rapprochée du porte-avions Charles de Gaulle. Un exercice intensif et exigeant, tant l'activité de ce bâtiment, qui envoie chaque jour des dizaines d'aéronefs dans le ciel libyen, est soutenue. Vivant au rythme de ses catapultages, qui se réalisent en allant "chercher le vent", les moteurs à plein régime, l'Aconit a du faire preuve de souplesse et d'adaptation, qualités chères aux FLF. Cette tâche représentait la dernière phase de sa mission, après avoir conduit de nombreuses tâches de surveillance aérienne, de contrôle maritime et de renseignement dans le cadre de la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations Unies.
L'Aconit a également accueilli un hélicoptère italien, un AB 212 venu du porte-aéronef Garibaldi pour s'entraîner sur notre plate-forme, fruit de la collaboration poussée des opérations Unified Protector et Harmattan.
L'Aconit croise désormais vers Toulon, forte d'un équipage fier du travail accompli et heureux, après 36 jours de mer, de retrouver son port-base !
24 avril : Après une escale de quelques jours à La Sude destinée essentiellement à entraîner l’équipe de visite en bénéficiant de l’expertise du NMIOTC (Nato Maritime Interdiction Training Center), le Courbet a appareillé. A la destination initiale qui était le canal de Suez et l’océan Indien, une autre destination plus proche, a modifié la mission du Courbet. C’est en effet au cours de l’escale qu’est tombé le message modifiant la mission. Il est demandé de relever l’Aconit, son sistership au sein du dispositif Harmattan au large de la Libye. Déployée au sein du groupe aéronaval la FLF, a outre une mission d’escorte du porte-avions, des capacités qui font d’elle un outil important pour la force. Grâce à sa furtivité le Courbet peut mener un certain nombre de mission qu’un bâtiment comme le porte-avions, compte tenu de sa taille, n’est pas en mesure de réaliser et qui sont complémentaires. Au Charles de Gaulle la surveillance des airs, au Courbet celle des mers. Agissant à proximité des côtes libyennes avec d’autres bâtiments alliés, la mission du Courbet est de s’assurer que les navires qui évoluent dans la zone respectent l’embargo décidé par les différentes résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies relatives à la Libye.
26 avril : La frégate anti-aérienne Jean Bart a pris de nouveau la mer pour rejoindre la Task Force 473 qui opère dans le cadre de l’Opération Harmattan au large de la Libye en remplacement du Forbin qui est au large de la Libye depuis le 17 mars.
21 avril - 28 avril : Depuis le 21 avril 2011, le dispositif militaire français continue à assurer plus de 30 sorties par jour en moyenne, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent toujours environ 20% des sorties de l’OTAN et 25% des sorties d’attaques au sol.
Entre le 21 avril 2011 06h00 et le 28 avril 2011 06h00, la France a réalisé 216 sorties :
-
96 sorties attaques au sol (Rafale B/C F3, Mirage 2000D et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
-
55 sorties de reconnaissance (Rafale B/C F3, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG ),
-
21 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
-
12 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
-
32 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3).
En outre, depuis le 21 avril, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une vingtaine d’objectifs, dont :
-
une dizaine de véhicules militaires : des véhicules blindés et deux véhicules transportant des munitions, dans les zones de combat de Misratah et d’Ajdabiyah,
-
un char a également été détruit par une frappe aérienne dans la région de Tripoli,
-
un site de missiles et un lance-roquettes multiple dans la région de Tripoli,
-
quatre BM21 dans les zones de combat de Misratah et d’Ajdabiyah,
-
un site de stockage de munitions dans la région de Syrte.
La semaine écoulée a également été marquée par un ravitaillement à la mer du porte-avions Charles de Gaulle. Depuis le pétrolier ravitailleur Meuse, les cuves de carburant du porte-avions ont été remplies et des produits frais ont été hélitreuillés.
29 avril : Dans la nuit du 28 au 29 avril, un Atlantique de la Marine nationale détecte plusieurs embarcations qui font route à grande vitesse vers le port de Misratah. La frégate française Courbet, engagée dans l’Opération Harmattan, guidée par l’avion de patrouille maritime, intercepte les embarcations. Suspectant une menace, son équipage intime l’ordre aux vedettes de stopper. Les embarcations poursuivant leur route, la frégate effectue plusieurs tirs de semonce. Plusieurs embarcations font alors demi-tour, abandonnant l’une d’entre elles qui coule. Les militaires français s’approchent de la zone, où ils découvrent une mine flottante. Après des recherches plus approfondies, deux autres mines sont découvertes. Des investigations complémentaires sont conduites. Cette opération stoppée par la frégate Courbet a probablement été mené par les forces du colonel Kadhafi en vue de miner l’entrée du port de Misratah et, ainsi, empêcher l’acheminement de fret humanitaire au profit de la population civile.
2 mai : Naviguant au large de Brega, la frégate Montcalm a ouvert le feu au canon de 100 mm et a fait cesser le bombardement sur les populations civiles. En outre, il convient de souligner que les dernières opérations de tir contre terre menées par la Marine remontaient à 1983 au large du Liban. Ce même jour, l’aviso Le Hénaff fait une escale à la Valette (Malte).
4 mai : Déployé depuis le 24 mars 2011 dans l’Opération Harmattan, le pétrolier-ravitailleur Meuse a conduit des ravitaillements à la mer (RAM) à un rythme effréné. A raison de 41 RAM en 33 jours de présence sur zone, le soutien apporté par le pétrolier ravitailleur a été optimal. C’est donc bien avant toute prévision que ce dernier a franchi la barre symbolique des 3.000 ravitaillements à la mer effectués depuis son admission au service actif, il y a un peu plus de 30 ans.
Ce chiffre est à mettre en relief avec deux autres : depuis octobre 2010, date de départ en mission Agapanthe, la Meuse a effectué 86 RAM, et 50% des RAM effectués dans toute la force d’action navale en 2011.
Le bilan de l’Opération Harmattan est éloquent :
- 377 palettes de vivres transférées,
- 30 tonnes de matériel et munitions,
- 33 dépêches postales, soit 7.4 tonnes.
C’est en compagnie de la frégate anti sous-marine Montcalm et de la frégate bulgare Drazki que le 3.000ème et 3.001ème ont été conduits le 4 mai au large des eaux libyennes.
Après quelques jours de transit depuis le port de Toulon, le Montcalm a rejoint depuis maintenant plus de trois semaines son nouveau théâtre d’opération pour remplacer son sistership le Dupleix. Après Atalante (lutte contre la piraterie), et l’opération « Enduring Freedom » (lutte contre le terrorisme) et une campagne de présence en océan Indien, l’équipage du Montcalm participe à sa quatrième mission opérationnelle de l’année 2011. Plusieurs bâtiments de la Marine sont présents pour ainsi assurer le volet maritime de l’Opération Harmattan et la protection du porte-avions Charles de Gaulle, en application directe de la résolution 1973 du conseil de sécurité de l’ONU. On compte aujourd’hui dans la force la FLF Courbet, la FAA Jean Bart, le PR Meuse (désormais remplacé par la Marne) et la FASM Montcalm, soit plus de 2.500 de marins sur zone. De nombreuses marines de l’OTAN sont également présentes, contribuant au titre de la mission Unified protector (dans laquelle est inclus l’Aviso LV Le Hénaff) à l’application de la résolution de l’ONU.
Le Groupe Aéronaval croise au large des côtes Libyennes. Outre la mission d’escorte et de protection du Charles de Gaulle, dont les avions décollent quotidiennement pour des missions de contrôle et de surveillance de zone, le Montcalm peut se voir attribuer également des missions plus près des côtes. Pour garantir la protection des populations civiles menacées par les troupes du colonel Kadhafi, en application des résolutions du conseil de sécurité de l’ONU, il se tient paré pour faire cesser toute action offensive. Le Montcalm assure ainsi des patrouilles de surveillance au large des côtes. Il contribue également à garantir la liberté d’accès des convois civils vers la ville de Misratah qui permettent de ravitailler la population civile. Le Montcalm a ainsi prêté main forte à la frégate Courbet quand les forces pro-Khadafi ont tenté de mouiller des mines dans le chenal d’accès du port. Le détachement aéronautique de la frégate brestoise Latouche-Tréville a rejoint pour augmenter sa capacité opérationnelle et améliorer la surveillance de la région. Le Lynx effectue des « Surmar » (surveillance maritime) dans la zone et repère ainsi toutes les activités de surface.
5 mai : Le général de corps d’armée Charles Bouchard (Canada), commandant l’opération Unified Protector, s’est rendu à bord du porte-avions Charles de Gaulle. Accompagné du vice-amiral Rinaldo Veri (Italie), qui dirige la composante maritime de la force, les deux officiers généraux ont été reçus par le contre-amiral Philippe Coindreau, commandant de la Task Force 473 (la force navale française), dont l’état-major est embarqué à bord du porte-avions français. Le commandant du groupe aéronaval leur a présenté les moyens engagés par la France et les opérations conduites dans le cadre de l’Opération Harmattan. Les officiers généraux ont ensuite assisté aux catapultages et appontages des aéronefs français envoyés au-dessus du territoire libyen et ont pu constater la capacité de projection de puissance du seul porte-avions engagé dans l’opération.
Depuis le 28 avril 2011, le dispositif militaire français continue à assurer plus de 30 sorties par jour en moyenne, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent environ 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaques au sol.
Entre le 28 avril 2011 06h00 et le 05 mai 2011 06h00, la France a réalisé plus de 230 sorties :
-
110 sorties attaques au sol (Rafale C/B F3, Mirage 2000D et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
-
62 sorties de reconnaissance (Rafale C/B F3, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
-
21 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
-
12 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
-
27 sorties de ravitaillement (C-135FR, Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés).
En outre, depuis le 28 avril, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une vingtaine d’objectifs, dont :
-
une quinzaine de véhicules militaires parmi lesquels quatre chars de bataille dans les zones de combat d’Ajdabiyah et de Misratah et dans les régions de Tripoli et de Syrte,
-
un dépôt de munitions dans la région de Syrte,
-
deux bâtiments de stockage logistique dans la région de Tripoli,
-
un site de commandement et de contrôle dans la région de Tripoli.
7 mai : Dans la nuit du 7 au 8 mai, les frégates Courbet et Jean Bart étaient en mission de surveillance au large des côtes libyennes quand le Courbet a repéré des tirs provenant d’une batterie de lance-roquettes placée sur la bande littorale, au sud-est de la ville assiégée de Misratah. Elle a ouvert le feu avec son canon de 100 mm pour faire cesser le bombardement des populations civiles. Ce tir a permis de détruire plusieurs véhicules dont un véhicule lance-roquettes et armements ainsi que de faire reculer les assiégeants. Une bonne partie des soutes à munitions du Courbet a dû y passer : une centaine d'obus de 100 mm ont été tirés par cette frégate. La même avait déjà mis en déroute, au canon, des vedettes rapides qui minaient le port, fin avril. La frégate légère furtive Courbet est dotée d'un tourelle 100 mm modèle 100 TR (technologie rénovée). Il s'agit d'une tourelle totalement automatisée construite en matériaux composites dont les formes furtives réduisent la surface équivalente radar (SER). La cadence de tir est de 78 coups par minute. Ce canon a été conçu pour l'antiaérien, c'est-à-dire un tir tendu à forte vitesse initiale du projectile. La portée efficace est de 7 kilomètres. Pour les tirs contre la surface, le tir est balistique avec une portée de 12 à 14 km et un maximum à 20 km. Mais plus la portée est longue, plus la précision est faible.
8 mai : Arrivée du PR Meuse à Toulon. Depuis le début de l’Opération Harmattan en mars, le PR Meuse assurait le soutien logistique de la force navale engagée au large de la Libye. De retour à Toulon, le dimanche 8 mai, le pétrolier ravitailleur a passé le témoin au bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne pour sa première participation à l’opération.
10 mai : Escale de quatre jours du Charles de Gaulle à la base navale crétoise de la Sude. 52 jours de mer, terre en vue ! C’est la Crète. Son immense baie de la Sude s’ouvre devant l'équipage. Cette relâche crétoise est bienvenue et permet à l’équipage de se ressourcer dans une ambiance bon enfant. Ces quatre jours à quai permettent également de réaliser les maintenances qui nous feront gagner du potentiel pour la suite de la mission. Citons notamment le service Installations Aviation : au cours d’une longue et minutieuse opération « à pont d’envol ouvert », ses équipes ont remplacé deux pièces essentielles des deux ensembles mobiles de la catapulte latérale : le piston « guide » (220 kg) et le piston « moteur » (50 kg).
L'escale est limitée au porte-avions et à une de ses frégates d'accompagnement, plusieurs roulements ayant déjà été effectués pour ménager les autres composantes du GAN, soumis à un rythme important. Pour compenser la rupture temporaire des moyens engagés par la France, quatre Mirage 2000N et un Mirage F1 CR sont venus renforcés les appareils de l'Armée de l'air déjà déployés sur la base aérienne de la Sude.
Le commandant de la frégate Jean Bart, a reçu pour une séance de travail, son homologue du destroyer britannique Liverpool.
11 mai : Appareillage du BCR Marne en remplacement du PR Meuse rentré à Toulon le 8 mai.
12 mai : La FLF Courbet est intervenue sur deux embarcations rapides tentant de s’infiltrer vers le port de Misratah.
L'OTAN et l'armée française ont vivement démenti un article du journal britannique The Guardian, qui affirme que les forces navales de la coalition ont refusé de porter assistance à une embarcation de clandestins. Fin mars, ce bateau, avec 72 personnes à bord, avait quitté la Libye pour gagner l'île de Lampedusa. Après avoir passé apparemment 16 jours à la dérive, le calvaire des migrants se serait soldé par le décès de 61 d'entre eux. D'après le Guardian, les survivants auraient raconté qu'un grand bâtiment militaire de type porte-aéronefs serait passé à proximité d'eux, sans leur porter assistance.Le journal britannique en a même déduit qu'il s'agissait du porte-avions français Charles de Gaulle. A Naples, au QG de l'opération Unified Protector, on récuse les accusations de non assistance à personnes en danger, affirmant qu'aucune embarcation de ce type n'a été détectée au moment des faits. Un porte-parole de l'OTAN a précisé qu'aucun porte-aéronefs ne se trouvait dans la même zone que les migrants, notamment l'Italien Garibaldi, qui était à plus de 100 milles de là. Quant aux militaires français, ils démentent eux-aussi vigoureusement que le Charles de Gaulle ait pu ignorer le bateau en détresse. Selon le ministère de la Défense, le porte-avions ne se trouvait pas dans le même secteur que l'embarcation et que, si des personnes en détresse avaient été repérées, elles auraient bien évidemment été secourues. Il faut dire que pour les connaisseurs de la Marine nationale, les informations du Guardian paraissaient très peu fiables. Il n'est en effet absolument pas dans la tradition et la culture des marins français d'abandonner à leur sort des bateaux en détresse, même quand les unités sont en pleine opération. Faut-il le rappeler, la marine française sauve chaque année plus de 400 personnes le long du littoral français, mais porte aussi, dans le même temps, assistance à environ 800 migrants.
Depuis le 05 mai 2011, le dispositif militaire français continue à assurer plus de 30 sorties par jour en moyenne, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent environ 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaque au sol.
Entre le 05 mai 2011 06h00 et le 12 mai 2011 06h00, la France a réalisé près de 230 sorties :
-
110 sorties attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés)
-
56 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
-
20 sorties de défense aérienne (Mirage F1CR depuis Solenzara et Mirage 2000-5 depuis La Sude, en coopération avec le Qatar),
- 12 sorties de contrôle aérien (E-3F SCDA et E-2C Hawkeye),
-
29 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3).
En outre, depuis le 05 mai, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une cinquantaine d’objectifs, dont :
-
une quinzaine de véhicules militaires parmi lesquels treize chars de bataille dans la zone de combat d’Ajdabiya,
-
une demi-douzaine de pièces d’artillerie dont deux lance-roquettes multiples dans les régions de Misratah et Yafran,
-
deux sites de commandement, dans les régions de Syrte et de Tripoli,
-
une trentaine de bâtiments de stockage de munitions ou de véhicules, dans les régions de Tripoli, Zintan, Syrte et Misratah.
14 mai : La journée a été marquée par la rencontre entre le pétrolier ravitailleur Marne et le Courbet au large des côtes de la Libye. C’est la troisième fois depuis l'engagement de la FLF dans l'Opération Harmattan que le Courbet ravitaille à la mer. Les deux premières fois l’ont été avec la Meuse, cette fois-ci c’est donc avec la Marne, arrivée droit de Toulon. De son côté, le porte-avions Charles de Gaulle quitte le port de la Sude pour aller se repositionner au large de la Libye.
14-18 mai : Escale de l'aviso LV Le Hénaff à Catane en Sicile.
15 mai : Dans la nuit du 15 au 16 mai, le Courbet avait déjoué un autre raid. Un des moyens de la force aéromaritime avait détecté plusieurs embarcations semi-rigides suspectes en mouvement au large des côtes libyennes, dans le nord de Zlitan. La frégate française Courbet, bâtiment alors le plus proche de la zone, était immédiatement intervenu et avait identifié trois embarcations. A l’approche des militaires, les équipages avaient pris la fuite, abandonnant une embarcation. Les marins français y avaient découvert environ une tonne d’explosifs, qu’ils ont par la suite détruits avec l’embarcation.
17 mai : On s'activait à Toulon, pour embarquer du matériel sur le Bâtiment de Projection et de Commandement Tonnerre. En toute discrétion, le navire a appareillé en fin de soirée, pour rejoindre le théâtre d'opération libyen. À son bord 19 hélicoptères de combat et de transport : deux Tigre HAP armés chacun de leur canon de 30 mm et de paniers de roquettes, douze Gazelle Viviane Hot antichars et canon et quatre SA.330 Puma destinés à récupérer des pilotes qui auraient dû se poser - accident ou tir adverse - sur le sol libyen. L'avantage majeur des hélicoptères par rapport aux avions de chasse réside dans la précision de leur tir, y compris dans des situations imbriquées, en raison de leur proximité des cibles. Ils peuvent agir dans des conditions météo dégradées (mais pas en cas de vents de sable) et sont typiquement les plus utiles dans l'appui des troupes au sol, singulièrement pour les dégager d'une emprise ennemie.
Dans la nuit du 17 au 18 mai, après une détection initiale et une relocalisation par différents moyens de l’OTAN présents sur zone, le Courbet a intercepté des embarcations qui faisaient route vers Misratah. La frégate a ouvert le feu au canon de 100 mm, cassant la cinématique du raid et mettant en fuite les embarcations, qui ont rejoint la côte. Les embarcations ont été, par la suite, localisées sur le rivage, abandonnées par leurs occupants.
18 mai : Le Charles de Gaulle fête le dixième anniversaire de sa mise en service (18 mai 2001). Fer de lance de la Marine nationale, il est le huitième porte-avions français et le premier bâtiment de surface à propulsion nucléaire. Cette année, le PA Charles de Gaulle a franchi plusieurs caps symboliques : celui des 2.000 appontages et celui des 100.000 milles nautiques, parcourus depuis fin 2008, soit depuis la sortie de son grand carénage. En 10 ans, il a parcouru l’équivalent de 16 tours du monde, soit plus de 342.000 milles nautiques.
L’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, vient de proposer à l’OTAN de mettre l’hôpital du porte-avions Charles de Gaulle à la disposition de la force engagée dans l’opération Unified Protector . Il s’agit d’une première en opération interalliés. Les installations médicales du porte-avions français constituent désormais un Rôle 2 (premier chirurgien, premier anesthésiste (service médical doté d'une équipe chirurgicale). C’est l’équivalent militaire d’un service d’urgences) pour l’ensemble de la force aéromaritime. Concrètement, le personnel chirurgical et les installations du porte-avions français vont désormais travailler au profit des 26 bâtiments et 7000 marins qui opèrent actuellement au large des côtes libyennes. Le porte-avions Charles de Gaulle dispose d'un vaste hôpital, dont la surface atteint 620 mètres carrés. A la différence d'une structure terrestre et en raison de son isolement, le navire doit gérer seul un très grand spectre d'interventions, allant de la lésion élémentaire au traitement des grands brûlés, en passant par des interventions chirurgicales complexes. Dimensionné pour traiter les risques liés aux missions opérationnelles, le bâtiment comprend, outre l’infirmerie du bord, un hôpital composé d’un service d’urgences et de chirurgie et d’un secteur d’hospitalisation. Les deux blocs opératoires offrent une capacité de chirurgie viscérale et de chirurgie orthopédique. Le secteur hospitalier peut accueillir 15 patients (dont six en soins intensifs) et jusqu’à 50 patients en situation de crise. Le navire embarque également une imagerie médicale (scanner), des moyens de traitement des grands brûlés et un laboratoire d'analyses médicales.
Dans l'après-midi, un équipage de Super Puma de l’escadron d’hélicoptères (EH) 1/44 «Solenzara», de la base aérienne éponyme, a réalisé une mission d’évacuation sanitaire (Évasan) sur la frégate Montcalm, à 120 nautiques au large de la Corse.
19 mai : La frégate anti-sous-marine Montcalm est rentrée à Toulon, après avoir participé à l'Opération Harmattan en Libye au sein du groupe aéronaval (Task Force 473), arrivé sur zone fin février. Au cours de sa mission, le bâtiment a, notamment, assuré la protection du porte-avions Charles de Gaulle et surveillé les bruits de l'océan afin de surveiller les mouvements sous-marins. Au sein de la TF 473, le Montcalm a été remplacé par l'un de ses sisterships, le Jean de Vienne, lui-aussi basé à Toulon.
Depuis le 12 mai 2011, le dispositif militaire français assure environ 30 sorties par jour, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent environ 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaque au sol.
Entre le 12 mai 2011 06h00 et le 19 mai 2011 06h00, la France a réalisé plus de 200 sorties :
- 112 sorties attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
-
44 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
-
17 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
-
7 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
-
22 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3).
En outre, depuis le 12 mai, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une trentaine d’objectifs, dont :
-
près d’une dizaine de véhicules militaires, parmi lesquels plusieurs chars de bataille, dans les zones de combat de Brega et d’Ajdabiya,
-
une demi-douzaine de pièces d’artillerie dont quatre lance-missiles dans les régions de Zlitan, de Misratah et de Syrte,
-
deux sites de commandement, dans les régions de Syrte et de Tripoli,
-
une douzaine de bâtiments de stockage de munitions ou de véhicules,
- plusieurs embarcations légères.
20 mai : Au moins 9 bâtiments, dont une frégate et un patrouilleur lance-missiles, ont été mis hors de combat, vendredi et samedi, dans les ports de Tripoli, Syrte et Al Khums. Vendredi, l'OTAN a mené un raid de grande ampleur, le premier du genre, contre les forces navales pro-Kadhafi depuis le début de l'opération Unified Protector, a aussi visé des installations portuaires. L'OTAN a diffusé des images de l'attaque nocturne, menée notamment par la Royal Air Force. On y voit clairement une frégate du type Koni touchée de plein fouet par un avion français. Long de 96.4 mètres pour un déplacement de 1.900 tonnes en charge, le navire, armé de deux tourelles doubles de 76mm, quatre missiles antinavire SS-N-2 et un système surface-air SA-N-4, était le principal bâtiment de combat de la marine loyaliste, l'autre frégate libyenne du type Koni étant aux mains des rebelles. Les images du raid ont aussi montré la destruction d'un patrouilleur lance-missiles du type Combattante II. Construit à Cherbourg dans les années 80, ce navire de 49 mètres et 300 tonnes, armé d'un canon de 76mm et de missiles antinavire Otomat, a explosé. Six autres unités, dont l'identité n'a pas été donnée, ont également été détruites. « C'est une mission complexe qui a été décidée après une longue et attentive délibération. C'est une réponse directe au changement de tactique des forces pro-Kadhafi. Ces dernières semaines, nous avons en effet constaté une hausse significative de l'activité navale et du nombre d'engagements maritimes », explique le commandant Mike Bracken, porte-parole à l'OTAN de l'opération Unified Protector. Après le raid de vendredi, la coalition a continué, le lendemain, de s'en prendre aux forces loyalistes, y compris la marine. Ainsi, un autre navire pro-Kadhafi a été coulé samedi à Syrte.
L'attaque préventive des forces navales du colonel Kadhafi est intervenue, selon l'OTAN, suite aux raids menés ces dernières semaines par des unités maritimes libyennes dans la région de Misratah. A plusieurs reprises, des embarcations ont tenté d'atteindre par la mer la ville assiégée, parvenant notamment à mouiller des mines aux approches du port. Plusieurs raids d'embarcations légères ont également été repoussés par les bâtiments de la coalition, notamment la frégate française Courbet, le destroyer britannique Liverpool et la frégate canadienne Charlottetown. Ainsi, dans la nuit du 15 au 16 mai, le Courbet, après avoir repoussé un raid, a découvert sur un semi-rigide abandonné une tonne d'explosifs. Cette embarcation avait elle pour but de se jeter contre un navire chargé de fournir de l'aide humanitaire à Misratah ou bien contre l'un des bâtiments de la coalition montant la garde devant le port ? « Cette escalade représente non seulement une menace pour la sécurité des populations civiles, ainsi que de l'acheminement de l'aide humanitaire, mais elle démontre aussi clairement l'intention des forces navales pro-Kadhafi de s'en prendre aux navires de la coalition », affirme Mike Bracken.
Alors que l'OTAN estime que les actions kadhafistes sont « de plus en plus désespérées », le haut commandement a, sans doute, redouté que le régime de Tripoli, en plus de ses forces légères, jette dans la bataille les plus grosses unités de sa flotte. Certes, les bâtiments libyens, qu'il s'agisse de Koni, de Combattante ou de vedettes, ne sont pas de taille à s'opposer à l'armada déployée devant les côtes libyennes (une trentaine de navires dont le groupe aéronaval français). Il s'agit la plupart du temps de navires anciens, assez mal équipés et, dit-on, mal entretenus. Avant que le conflit n'éclate, les Combattante devaient, notamment, rejoindre Cherbourg pour une sérieuse mise à niveau. Néanmoins, ces bâtiments offrent (ou offraient) quelques capacités à même de menacer Misratah et les navires de la coalition. C'est le cas, notamment, des missiles antinavire SS-N-2 et Otomat dont la Libye a fait l'acquisition pour équiper ses bâtiments. De plus, même sans quitter les ports, ces bâtiments pouvaient servir de batteries côtières et de pontons anti-aériens. Suivant le principe « mieux vaut prévenir que guérir », l'OTAN a donc décidé de neutraliser cette menace. Il reste désormais à voir de combien d'unités navales opérationnelles disposent encore les forces loyalistes. Avant le conflit, la marine libyenne alignait deux frégates du type Koni, deux corvettes du type Nanuchka, quatre patrouilleurs du type Osa II, huit Combattante, ainsi que des vedettes garde-côtes récentes du type PV30. Même en prenant en compte les défections et les navires détruits la semaine dernière, la marine libyenne, certes très amoindrie, n'est sans doute pas encore totalement rayée de la carte.
Le 20 mai, le SA.330 Puma (1/67 Pyrénées) en provenance du Charles de Gaulle (AM/ 1375) atterrit sur l'aéroport internationale de Malte.
21 mai : Le SA.330 Puma (1617/ DBM) de l'ALAT en provenance du BPC Tonnerre atterrit à
l'Aéroport International de Malte.
22 mai : Le Super-Étendard Modernisé nº 37 de la flottille 17.F a interrompu aujourd'hui ses opérations en Libye et demandé l'autorisation d'atterrir d'urgence à Malte en raison de vents violents, ont annoncé les autorités de La Valette. L'appareil, basé sur le porte-avions Charles de Gaulle d'où il avait décollé pour remplir des missions de reconnaissance au-dessus de la Libye, n'était pas armé, ont déclaré à l'AFP les services maltais de l'aviation civile. C'est le septième avion de combat français à procéder à un atterrissage d'urgence à Malte depuis le 20 avril, un mois après le début - le 19 mars - de l'intervention internationale en Libye. Six Mirage F1 CR participant aux opérations en Libye s'étaient en effet trouvés soit à court de carburant, soit confrontés à des problèmes mécaniques ces dernières semaines.
25 mai : Selon le blog défense du Point, l'US Navy offre l'usage de deux C-2A Greyhound pour les liaisons avec le Charles de Gaulle au large de la Libye. Dès le samedi 28 mai, deux avions de transport C-2A Greyhound entameront des rotations entre la BAN de Hyères (Var), où 50 pilotes et mécaniciens américains s'installent actuellement, et le porte-avions Charles de Gaulle, déployé au large de la Libye. Le ministère de la Défense a confirmé cette information, ajoutant que cet appui prend la forme officielle d'un "partenariat opérationnel franco-américain".
À ce stade, la durée prévue de cette prestation est inconnue, mais l'état-major des armées a confirmé dans l'après-midi qu'elle était gratuite. Ces avions apporteront dans tous les cas une exceptionnelle plus-value à la marine française, qui sera donc capable d'envoyer à bord des pièces de rechange et d'assurer des rotations de personnel, sans avoir à recourir aux coûteuses liaisons par hélicoptère entre la Crète ou Malte et le porte-avions.
Le C-2A Greyhound a eu plusieurs fois l'occasion d'apponter sur le Charles de Gaulle. Le 16 février 2002, le C-2A Greyhound No 50 de la flottille VRC-40 "Rawhides" en provenance de l'USS Theodore Roosevelt effectue une série de présentations sur le Charles de Gaulle qui navigue en Mer d'Arabie pour l'Opération Héraclès. La seconde occasion fut le 22 mai 2005, lorsque le C-2 Greyhound No 45 de la VRC-40 "Rawhides" en provenance de l'USS Dwight D. Eisenhower s’est posé et a été catapulté depuis le Charles de Gaulle naviguant en Atlantique à l'occasion de manoeuvres franco-américaines.
26 mai : Depuis le 19 mai 2011, le dispositif militaire français assure environ 30 sorties par jour, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent plus de 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaque au sol.
Entre le 19 mai 2011 06h00 et le 26 mai 2011 06h00, la France a réalisé plus de 200 sorties :
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113 sorties attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
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40 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
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27 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
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11 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
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21 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3).
En outre, depuis le 19 mai, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une trentaine d’objectifs, dont :
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plusieurs navires, parmi lesquels une frégate Koni et des patrouilleurs Combattante dans les ports de Tripoli et Syrte,
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une demi-douzaine de véhicules militaires, parmi lesquels un char de bataille, dans les zones de combat de Brega et de Tripoli,
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une station radar à l’ouest de Brega,
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une vingtaine de bâtiments de stockage de munitions ou de véhicules.
27 mai : La FLF Courbet effectue une escale à la Valette (Malte).
2 juin : Depuis le 19 mai 2011, le dispositif militaire français assure environ 30 sorties par jour, dont plus de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent plus de 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaque au sol.
Entre le 26 mai 2011 06h00 et le 2 juin 2011 06h00, la France a réalisé plus de 210 sorties :
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124 sorties attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
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50 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
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18 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
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12 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
-11 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3).
En outre, depuis le 26 mai, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une quarantaine d’objectifs, dont :
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Une vingtaine de bâtiments sur des sites militaires, notamment des dépôts de munitions et de véhicules, dans les régions de Tripoli, Syrte, et Ajdabiya et une station de télécommunications dans la région de Ras Lanouf ;
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Une dizaine d’aéronefs militaires sur une base aérienne à l’Ouest de Tripoli ;
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Une demi-douzaine de systèmes ou véhicules d’artillerie notamment dans les régions de Zlitan et Ajdabiya ;
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Une dizaine de véhicules militaires dans les régions de Brega, Misratah, et Ajdabiya.
Le 2 juin, le Super-Étendard Modernisé nº41 de la 17.F est dérouté sur l'aéroport internationale de Malte pour une raison inconnue.
4 juin : Dans la nuit du 3 au 4 juin, les hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de terre (ALAT), déployés sur le bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre, ont effectué une première mission de combat en Libye.
Dans le cadre de l’opération Unified Protector de l’OTAN et d’une action coordonnée avec des hélicoptères britanniques, le groupe aéromobile français, appuyés par des bâtiments de la marine nationale, a traité une vingtaine d’objectifs militaires au sol. L’engagement d’hélicoptères de combat est complémentaire des moyens aériens et navals déjà engagés par les forces de la coalition. Ils permettent d’augmenter la pression sur les forces de Kadhafi qui menacent la population civile. Le BPC Tonnerre a appareillé de Toulon le 17 mai dernier. Il a notamment embarqué des hélicoptères d’attaques et de manœuvre. Depuis hier soir, il est engagé dans l’opération Unified Protector en Libye.
Le 4 juin 2011, un avion de transport américain de type C-2A Greyhound apponte sur le porte-avions Charles de Gaulle. Il s’agit de la première liaison de cet appareil dont la marine américaine a proposé les services pour faciliter les mouvements logistiques du groupe aéronaval déployé au large de la Libye dans le cadre de l’opération Harmattan.
En effet, les deux aéronefs américains (serial 162165/ "40" et 162143/ "44") de la VRC-40 "Rawhides" en provenance de Norfolk (USA) sont arrivés le 2 juin 2011 sur la BAN d’Hyères. À noter que le C-2A Greyhound 162143/44 connaît bien la BAN d’Hyères puisqu'il était présent au Meeting du Centenaire de l'Aéronautique navale le 13 juin 2010.
Depuis, des rotations régulières sont planifiées entre Hyères et le porte-avions. Proche de l'E-2C Hawkeye en service au sein de la Marine nationale, le C-2A Greyhound est un avion bi-turbopropulseur d’une envergure de 24,60 mètres, qui peut aller jusqu’à 553 km/h. Il possède deux réservoirs de carburant dans les ailes qui lui donnent une large autonomie pour les convoyages à grande distance, son rayon d’action est d’environ 2.400 km. L’équipage est composé, d’un pilote, d’un copilote et de deux adjoints responsable du chargement. La porte arrière se transforme en rampe pour faciliter l’embarquement du fret. La soute peut accueillir une cargaison, des passagers ou encore des civières et leurs médecins. Dans le cadre de cette mission la charge utile offerte par cet avion est de l’ordre de 2 tonnes. Depuis 2001, les échanges entre les porte-avions français et américains sont réguliers favorisant la mise en commun des matériels et le travail en interalliés. Grâce aux différents entraînements déjà effectués, les militaires des deux Nations peuvent désormais mettre en application leurs savoirs dans un cadre opérationnel.
5 juin : Dans la nuit moite, le Tonnerre tous feux éteints s’approche des côtes libyennes. Seuls les scopes et les ordinateurs diffusent une lumière blafarde à la passerelle. Soudain sonne le branle-bas. Il est 1 heure du matin. Chacun rejoint son poste de combat. Le pacha, Philippe Ebanga, s’assoit dans son fauteuil de commandement. En sortant sur le pont, le lieutenant-colonel « Grizzli » jette un regard à la lune. Elle est encore pleine, mais il sait qu’elle va bientôt pâlir. C’est une des raisons qui ont convaincu le patron du groupe aéromobile de choisir cette heure tardive pour frapper. Autre raison : en pleine nuit, les troupes de Kadhafi dorment. Surtout, elles sont pratiquement aveugles. « Privé de la vue, l’être humain a beaucoup de mal à situer l’origine d’un bruit, explique Grizzli, officier au 5ème RHC, le régiment d’hélicoptères de combat de Pau. Après vingt-cinq ans de pilotage, alors que je sais d’où il vient, je me fais encore surprendre par un hélicoptère en approche à 400 mètres lorsqu’il épouse le terrain, en vol de combat. »
Trois mille heures de vol, décoré de la Bronze Star en Afghanistan par le général commandant la 82e Airborne, la division aujourd’hui aéromobile qui a sauté en juin 1944 sur Sainte-Mère-Eglise, Grizzli a préparé cette mission jusqu’au moindre détail. Barrages, postes de commandement, pick-up armés dissimulés sous des arbres, pièces d’artillerie, nids de mitrailleuses, les hélicoptères français détruisent tout sur leur passage. « Comme une meute de loups, me dit Grizzli. Quand on a débusqué une proie, on ne la lâche pas. On la poursuit jusqu’au bout. Il arrive aussi que l’on ressemble davantage à des serpents. On se glisse là où ils ne nous attendent pas. On pénètre en profondeur en territoire ennemi pour détruire nos cibles. »
Pour faire « baisser la tête » aux troupes libyennes, les frégates françaises pilonnent au canon les batteries côtières avant que « la cavalerie » aérienne déboule au ras des vagues. A plusieurs reprises, les navires battant pavillon tricolore ont essuyé des tirs de roquettes. Elles sont tombées autour d’eux. La veille, sur le Charles-de-Gaulle, le contre-amiral Philippe Coindreau, qui commande la Task Force 473, m’a expliqué : « Ils sortent d’une maison, tirent une salve avec un BM-21, un lance-roquettes multiple, et reculent ensuite pour se mettre à l’abri. » En cas de pépin, les avions de classe Rafale et Super-Étendard sont en alerte pour soutenir les hélicoptères. « J’ai déjà fait appel à eux », me souffle Grizzli. Depuis que les radars de Kadhafi ont été détruits sont apparus sur la côte des antennes mobiles montées sur camions. Ils se déplacent pour échapper aux avions. « La marine libyenne, elle, a été en grande partie coulée, m’a raconté le commandant Philippe Ebanga. Mais il peut rester quelques unités. Nous sommes sur nos gardes. » Les avions français ont envoyé par le fond les patrouilleurs de la classe Combattante, vendue jadis par Paris à Tripoli. Ils étaient armés de missiles mer-mer italiens capables de tirer à une bonne trentaine de kilomètres. Environ la distance à laquelle nous nous trouvons de la côte libyenne alors que dans l’obscurité nous nous en rapprochons. L’objectif, c’est de faire décoller les appareils en restant dissimulés derrière la ligne d’horizon afin de ne pas être repérés depuis la côte.
1 h 30 du matin. La pleine lune commence à pâlir. « L’éphéméride ne nous a pas trompés », lâche un officier de quart. Le Puma de la « Rescue » (sauvetage) est le premier à se mettre en route. A bord six hommes du CPA30, des commandos parachutistes de l’air lourdement armés. En cas de panne ou de crash d’un hélico de combat, ils seront déposés en grappes pour sécuriser le périmètre en faisant une boule de feu autour de l’appareil pour récupérer l’équipage. Couverts par les deux mitrailleuses du Puma, des MAG 58 dont les canons dépassent des portières ouvertes. Au tour du second Puma de décoller. A son bord, Grizzli qui a coordonné les opérations au-dessus du sol libyen. Suit un Tigre, le dernier-né des hélicoptères de combat, armé de deux paniers de 22 roquettes et d’un canon de 30 mm capable de saturer tout un périmètre en un seul passage. Suivent les Gazelle qui affichent moins d’autonomie. Leur plancher a été blindé mais la bulle transparente de l’appareil reste fragile. Sa meilleure protection est sa capacité à se cacher derrière le moindre relief. Les appareils sont armés de trois missiles Hot, chacun capable de détruire un blindé à 4 000 mètres de distance. Les pilotes ont baissé devant leurs yeux leurs lunettes à intensification de lumière.
Désormais, ils voient dans l’obscurité mais en une seule couleur : le vert. « Il faut s’être constitué une banque de données dans la tête pour savoir reconnaître un pylône, un pont, un véhicule, me dit un pilote dans la coursive qui mène au pont d’envol. Avec cette lunette, le relief est différent. » A bord des autres appareils, ses camarades énumèrent leur check-list pendant que tourne le rotor. Une à une les Gazelle allument une lumière verte qui signifie que tout est OK. Les armuriers ôtent les flammes rouges en plastique qui pendent à la tête des missiles. Ils les montrent au chef de bord avant de s’éclipser. Devant, le « directeur » agite son bâton blanc fluo pour guider l’appareil. La première Gazelle décolle, disparaît dans la nuit. Depuis la passerelle, au 10e pont supérieur, on distingue seulement trois petits points rouges qui restent allumés au-dessus de la carlingue. Invisibles du sol, ils permettent de se signaler aux appareils qui volent au-dessus des hélicos.
Le Tonnerre vire de bord, fait route à vitesse réduite, 6 nœuds, pour rejoindre le point de rendez-vous. La manœuvre a été planifiée la veille, en fonction du tirant d’eau de ce bâtiment de projection de commandement (BPC), 7 mètres. Et les hauts fonds ne sont pas loin. « Ici, il y a 50 mètres de fond. Mais ça remonte vite à mesure qu’on se rapproche de la côte », explique l’officier marinier. Entre nous et la Libye navigue la frégate antiaérienne Chevalier Paul qui vient tout juste d’être mise en service. Nous sommes sous sa bulle de protection. Une attaque kamikaze avec un hors-bord, comme cela s’est déjà produit dans le port d’Aden, au Yémen, contre l’USS Cole, n’est pas à exclure. Grâce à ses radars sophistiqués, la frégate détecte tout ce qui bouge. Elle prend également en compte les hélicoptères. Chaque patrouille de deux appareils emprunte un couloir aérien qui l’amène vers son objectif. A bord, la radio reste muette. En opérations, c’est la règle. « Ça y est, ils sont au-dessus de la Libye », lâche le commandant. A un quart d’heure de vol d’ici, les appareils français survolent la périphérie de Misrata, la ville martyre pilonnée par les troupes de Kadhafi. Plus au nord, les hélicoptères Apache britanniques mènent une opération similaire à partir du HMS Ocean.
« De Grizzli à Totem », entend-on à la radio. « L’engagement a commencé », souffle le commandant au moment où la lune disparaît à l’horizon. Les pilotes français ont tenu compte à la minute près de la trajectoire de la lune. L’obscurité est pour eux la bienvenue. Dans le camp d’en face, ils ne possèderaient que quelques jumelles à intensificateur de lumière. « En général, ils découvrent notre présence quand on commence à tirer, m’a dit Grizzli avant d’embarquer. Sinon, ils ripostent en se fiant au bruit de nos turbines, c’est-à-dire au hasard. » Un jeu de cache-cache dangereux mais qui a été jusqu’ici à l’avantage des Français. Dans leurs appareils, les pilotes voient monter les balles traçantes autour d’eux sans modifier leur mission pour autant. « On ne fait pas demi-tour au premier coup de feu », avait prévenu Grizzli avant son départ. Le danger, ce sont les canons de 23 et 14,5 mm à tir rapide, mais aussi les missiles portatifs type Sam-7. Les hélicos français ont déjà essuyé un tir de ces missiles.
Pour détourner sa trajectoire, chaque appareil est muni d’une boîte de leurres. A bord du Tonnerre, les pompiers vêtus de tenues ignifugées sont prêts à intervenir. Sur un pont inférieur, un hôpital de Rôle 2 a été déployé. Au cas où. A bord, c’est le silence. Tout le monde imagine la sarabande des hélicos autour de leurs objectifs. Ces attaques surprises sapent le moral des troupes de Kadhafi. « Tous les enfants sont en cours d’exfiltration », annonce soudain Grizzli. Les appareils sont en train de quitter le territoire ennemi. « La meute de loups » rejoint sa tanière. Un appareil annonce qu’il dispose encore de ses leurres. « C’est bon signe », lâche le commandant. « Un missile Hot », répète 54 qui n’a pas tiré tout son armement. Le Puma de Grizzli se pose en dernier. L’officier traverse le pont dans le jour naissant, fatigué mais heureux. « Les soldats de Kadhafi ont été surpris, dit-il. J’essaie toujours de me mettre à leur place. A chaque raid, on voit que nos coups portent. Quand on revient, des troupes sont parties, d’autres ont reculé. Mais on ne les lâche pas. C’est un adversaire respectable qui, aujourd’hui, reste notre ennemi. »
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