AVION BIRÉACTEUR DE LIAISON/ COMMUNICATIONS ET ENTRAÎNEMENT

HISTORIQUE

Développement et carrière de l'appareil

Concurrent malheureux du programme d'avion à réaction d'entraînement pour l'Aéronautique navale au début des années 50, le MS.755 Fleuret, qui allait donner naissance au MS.760 Paris.
Le premier vol eut lieu le 29 juillet 1954. Le prototype MS.760A Paris I était un monoplan aux ailes basses propulsé par deux turboréacteurs Marboré de 400 kg de poussée montés côte à côte dans le fuselage. Il se caractérisait par son empennage horizontal placé au sommet de la dérive et par son train d'atterrissage tricycle escamotable. L'appareil disposait de quatre sièges disposés par deux côte à côte. Il fut l'objet de commandes par l'Armée de l'Air française, l'Aéronautique navale, et plusieurs pays dans le monde tels le Brésil et l'Argentine (48 exemplaires furent construits sous licence à Cordoba en Argentine).
En 1961, la production s'orienta vers le MS.760 Paris II, doté de deux réacteurs Marboré IV de 480 kg de poussée, de réservoirs d'extrémités de voilure, d'une cabine à air conditionné et d'un compartiment à bagages agrandi. Le 24 février 1964, une version à 6 places désignée MS.760C Paris III fit son premier vol, mais ne fut jamais commandée en série. La production du Paris II s'arrêta la même année, celle du Paris III ne fut jamais lancée. Quelques 165 exemplaires (Paris I et Paris II) furent fabriqués pour l'Armée de l'air (36 exemplaires), l'Aéronautique Navale (14) et les forces aériennes brésiliennes, argentines et paraguayennes.

 

En service au sein de l'Aéronautique navale (1959-1997)

Commission d'Études Pratiques Aéronautiques (CEPA) (1959-1960)
Le 18 juillet 1956, l'État français passe commande auprès de la société Morane-Saulnier à Tarbes de cinquante appareils dont quatorze destinés à la Marine Nationale. Le premier appareil est livré le 9 février 1959 à l'escadrille 11.S de la BAN Dugny-Le Bourget avant de rejoindre le CEPA (Centre d'Études Pratiques Aéronautiques) en 1959/ 1960 pour y subir diverses expérimentations nécessaires à l'établissement des manuels de vols aéronavals. Le nº12 (SR.42) est détruit à Hyères le 13 avril 1959, tuant le pilote.

Escadrille 2.S (1970-1972)
MS.760 Paris de l'escadrille 2.S vu aux côtés d'un Br.1050 Alizé durant l'été 1971 sur la B.A.N. Lann-Bihoué. (©J.M. Guhl)À partir de 1970, la totalité des douze appareils encore en service au sein de la SLD/SSD sont transférés à l'escadrille 2.S basée sur la BAN Lann-Bihoué. Cette escadrille assure le soutien de la IIème Région Maritime (Brest). Le MS.760 Paris nº31 est retiré du service suite à un atterrissage sur le ventre à Lyon-Bron en juillet 1971. Le nº84 est détruit au décollage du Bourget le 23 décembre 1970, tuant le pilote, l'EV2 Montagnon et blessant grièvement le maître mécanicien Thévenin, probablement suite à un givrage des turbines.
Début 1973, ces avions sont de nouveau transférés à une autre unité, il s'agit de la Section Réacteurs de Landivisiau (SRL).

Escadrille 3.S (1965)
En 1965, le MS.760 Paris n°48, vient compléter de manière éphémère le parc (constitué de MD.312 Flamant, MS.733 Alcyon, MH.1521M Broussard, SO.30P Bretagne et Br.1050 Alizé) de l'escadrille 3.S à la BAN Hyères. Cette unité assure les missions de soutien et servitude de la troisième Région Maritime.

Escadrille 11.S (1959-1969)
MS.760 Paris de l'escadrille 11.S sur la BAN Dugny-Le Bourget. (©Lallau Montfavet)Les quatorze "Morane" (appellation de l'appareil dans l'Aéronautique navale) sont affectés à la 11.S à partir du 9 février 1959. Le dernier appareil, le n °88, est livré le 27 juillet 1961.
Cette escadrille assure les liaisons de l'État-major à Paris depuis la BAN de Dugny-Le Bourget.
Ce sont d'excellents appareils de liaison rapide qui transportent trois passagers sans bagages mais ils ne permettent plus de rallier directement les bases d'Afrique du Nord.
En raison de l'importance du trafic sur la plate-forme du Bourget, l'entraînement de piste de jour a lieu à Creil et de nuit à Lann-Bihoué.
Le 4 janvier 1968, le MS.760 Paris nº48 de la 11.S percute le sol peu après le décollage à Rennes. Les deux membres d'équipage sont tués sur le coup.
La 11.S est dissoute le 1er février 1969 pour devenir la Section de Liaison de Dugny (SLD).

Escadrille 57.S (1981-1997)
Falcon 10 MER et MS.760 Paris appartenant à la SRL (©Marine Nationale)La Section Réacteurs de Landivisiau devient le 1er septembre 1981, l'escadrille 57.S (en sommeil depuis sa dissolution à la BAN Port-Lyautey le 15 janvier 1962). Huit MS-760 Paris sont alignés par l'escadrille aux côtés de trois Falcon 10 MER. Le 30 octobre 1992, le Paris nº46 est accidenté à Istres.
Après 40 ans de bons et loyaux services, le vénérable "Morane" tire sa révérence en octobre 1997 sur la BAN de Landivisiau. Les huit derniers appareils étaient les numéros 32, 40, 41, 42, 47, 85, 87 et 88.
Leurs missions sont :
-Entraînement VSV des pilotes de Super-Étendard et de F-8 Crusader.
-Entraînement complémentaire des jeunes pilotes et des abonnés.
-Servitudes au profit de la IIème RM.

Escadrille de Réception et de Convoyage (ERC) (1958-1972)
L'Escadrille de Réception et de Convoyage (ERC) de Toussus-Le Noble reçoit un MS.760 Paris en 1958 qui est stationné aux côtés d'un MD.312M Flamant sur le terrain de Villacoublay. Le Centre d'Essais en Vol (CEV) confie à l'ERC une partie de ses attributions pour la réception des aéronefs sortant de révision d'atelier d'aviation de Cuers, de la SNCASE de Marignane et de la SFERMA de Bordeaux. L'ERC entretien un détachement auprès du CEV, une antenne à Cuers et utilise la BAN des Mureaux pour l'entraînement. L'ERC a trois missions :
-Le convoyage des aéronefs de la Marine et des mouvements administratifs associés ;
-La réception, par délégation du Centre d'Essais en Vol, des aéronefs de la Marine sortant d'entretien majeur à l'AIA de Cuers ;
-La mise au point avant réception des aéronefs de la Marine sortant d'entretien à Cuers.
Le MS.760 Paris permet d'assurer les mouvements de pilotes et de personnel naviguant qu'implique ces missions. En 1972, le MS.760 Paris, le Nord 262 et le SNB-5 de l'ERC sont remplacés par un C-47D Dakota et deux PA-31-350 Navajo.

Section de Liaison de Dugny (SLD) (1969-1970)
La Section de Liaison de Dugny (SLD) née après la dissolution de la 11.S en février 1969, opère des MS.760 Paris qui resteront cependant peu de temps dans l'unité puisqu'ils seront transférés à la 2.S n 1970.

Section Réacteur de Landivisiau (SRL) (1973-1981)
Un box de quatre MS.760 Paris de la S.R.L. en vol de formation au-dessus du Finistère nord au milieu des années 70. (©Marine Nationale)Le 1er mai 1972, huit MS.760 Paris arrivent à Landivisiau pour former avec quatre CM.175 Zéphyr, la Section Réacteur de Landivisiau (SRL.
Leurs missions principales sont :
-Entraînement VSV (Vol Sans Visibilité) des pilotes de l'aviation embarquée.
-Servitude et assistance aux flottilles.
-Liaisons aériennes d'ALPA (AmiraL Porte-Avions et Aviation embarquée) et de la Ière et IIème RM (Région Maritime).

Année

Situation du parc MS.760 de la SRL

Année

Situation du parc MS.760 de la SRL

1972

8 appareils

1977

8 appareils

1973

8 appareils

1978

8 appareils

1974

8 appareils

1979

8 appareils

1975

7 appareils

1980

8 appareils

1976

7 appareils

1981

8 appareils

Le 1er septembre 1981, la section devient l'escadrille 57.S.


sources - remerciements :
"Les commandements de l'Aéronautique Navale (1912-2000)" ; Major Norbert Desgouttes ; ARDHAN - 2001
Avions de Combat du Monde - Éditions Atlas
Air Zone N°21 "Kenavo Morane" ; Michel Mienville - mai-juin 1998
"50 ans d'Aviation Navale à Dugny-Le Bourget (1955-2005)" ; CF Alain Quentric ; ARDHAN - 2005.

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