1ère semaine d'opérations (19-26 mars) Jour 1 - Samedi 19 mars : premières frappes françaises, anglaises et américaines 08h35 : Un MiG-23 piloté par un insurgé a été abattu par erreur par les insurgés au-dessus de Benghazi. 11h00 : Quatre Rafale du 1.7 Provence décolle de Saint Dizier, suivie d'une patrouille de deux autres Rafale avec un pod Reco-NG. 13h27 : Une source proche des discussions sur le sommet d'urgence à Paris affirme que la France, la Grande-Bretagne, le Canada et la Norvège devraient être les premiers à effectuer des frappes contre Tripoli. Suivraient plus tard les Etats-Unis puis des pays arabes. 14h30 : Deux Mirage 2000-5 1.2 Cigognes et deux Mirage 2000D du 3.3 Ardennes ont décollé, suivis, à dix minutes, d'un strike de deux Rafale. L'un d'eux était équipé de quatre AASM, l'autre "d'armements air-sol". 15h09 : Après avoir été ravitaillés en vol par des C-135FR du GRV 2.93 Bretagne, les six Rafale, les deux Mirage 2000-5 et les deux Mirage 2000D survolent le territoire libyen. 15h46 : A l’issue du sommet qui s’est tenu le 19 mars, au palais de l’Élysée à Paris, pour le soutien du peuple Libyen, en présence des représentants de pays occidentaux et arabes, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a ouvert la voie à une intervention militaire internationale sur le territoire Libyen. 17h48 : Une vingtaine d'avions ont participé aux opérations, annonce le ministère de la Défense, qui ajoute que le porte-avions Charles de Gaulle va appareiller dimanche vers la Libye. Il sera accompagné de deux frégates, Dupleix et Aconit, et du pétrolier ravitailleur Meuse. Le porte-avions transportera des Rafale et des Super-Étendard Modernisés. 17h45 : Les Français sont passés à l'action. Un premier tir vient d'intervenir sur un véhicule militaire de type indéterminé, vient d'annoncer l'EMA. On ignore quel type d'appareil a tiré, et avec quel armement. "L'identification a été positive" apprend-on seulement. La même source vient de détailler les premiers engagements d'une vingtaine d'appareils de l'Armée de l'air engagés depuis ce matin au-dessus de la Libye, à 1.500 km de leurs bases pour certains de ces aéronefs. L'EMA vient à l'instant de détailler le dispositif mis en oeuvre dans les opérations en Libye. L'engagement d'un AWACS "depuis plusieurs jours" a été confirmé, tout comme la frégate Jean Bart, qui vient de quitter la zone, remplacer par la FAA Forbin. Les moyens aériens comportent les Mirage 2000D du 3.3 Ardennes, les Rafale du 1.7 Provence, les Mirage 2000-5 du 1.2 Cigognes, les C-135FR du GRV 2.93 Bretagne, ainsi, qu'en soutien, les Transall des escadrons 1.61 Touraine et 1.64 Béarn. 18h55 : Les avions français opérant au-dessus de la Libye ont détruit plusieurs blindés des forces fidèles à Mouammar Kadhafi lors de leur premier engagement, a déclaré un responsable du ministère de la Défense. Al-Jazera parle de quatre chars détruits près de Benghazi. Le responsable français a déclaré ne pas pouvoir confirmer ce chiffre.
21h01 : Les Français ne sont plus seuls à intervenir. Les États-Unis ont frappé samedi des sites anti-aériens libyens à l'aide de missiles de croisière Tomahawk pour faciliter la mise en oeuvre de la zone d'exclusion aérienne par les forces de la coalition, a déclaré un haut responsable militaire américain. Ces frappes doivent se dérouler essentiellement aux abords de Tripoli et de Misratah, selon lui. Deux destroyeurs américains, le Stout et le Barry, ainsi que trois sous-marins, le Providence, le Florida, et le Scranton, se trouvent actuellement en Méditerranée à proximité de la Libye et sont équipés de missiles de croisière Tomahawk. 21h05 : Les forces britanniques sont en action dans le ciel libyen dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité, a déclaré le premier ministre britannique David Cameron. 21h24 : Barack Obama a annoncé avoir donné le feu vert aux forces américaines pour engager des opérations militaires limitées. Le président américain a dit aussi que Kadhafi n'avait tenu aucun compte des occasions que lui avait données la communauté internationale et avait au contraire continué d'attaquer son peuple. Selon lui, Washington ne pouvait rester les bras croisés alors qu'un «tyran» annonce à son propre peuple qu'il sera sans merci. Aussi les États-Unis répondent-ils aux appels du peuple libyen et servent-ils aussi bien les intérêts de Washington que du monde entier, a-t-il continué. Il a confirmé que les Etats-Unis n'interviendraient pas au sol en Libye. 21h35 : Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont lancé une première vague d'environ 110 missiles de croisière Tomahawk sur la Libye dans le cadre de l'Operation Odyssey Dawn, annonce l'amiral américain William Gortney lors d'un point presse. Les missiles ont été envoyés depuis des navires et des sous-marins et ont touché «plus de 20 objectifs» parmi lesquels des systèmes de défense anti-aérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous situés sur la côte, a précisé le militaire. Les opérations se déroulant de nuit, l'amiral a indiqué qu'il faudrait «un peu de temps» pour évaluer l'impact des attaques. Jour 2 - Dimanche 20 mars : suite des opérations et appareillage du Charles de Gaulle 03h03 : Un bombardement aérien vise Tripoli et la défense anti-aérienne déployée dans la capitale entre en action, témoigne un journaliste de l'AFP. Les forces libyennes confirment, selon la télévision d'Etat, des attaques aériennes sur Tripoli. Aucune indication n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur les cibles visées. 04h21 : Des chasseurs bombardiers Tornado GR4 britanniques lancent les premiers raids aériens britanniques sur la Libye avec quelques missiles de croisière Storm Shadow. 05h30 : Des chars éventrés, des canons d'artillerie calcinés, mêlés à des cadavres de combattants portant des uniformes kakis... Entre Benghazi et Ajdabiah, la route est une scène de désolation. C'est ici, à 35 km à l'ouest de Benghazi que des avions français ont frappé dimanche dès le lever du jour des dizaines de véhicules militaires des forces de Mouammar Kadhafi. L'opération a débuté vers 5 h 30 heure locale et a duré environ deux heures. Quatorze chars, vingt véhicules blindés de transport de troupes, deux camions équipés de lance-roquettes et des dizaines de pick-up sont éparpillés le long de la bande de bitume témoignant de la puissance de feu déployée. L'un des chars est réduit à un amas de tôle noircie et a perdu sa tourelle. Un peu plus loin, à une centaine de mètres, des munitions continuent d'exploser et des flammes lèchent les véhicules et les matériels détruits. Sur la route, certains corps sont calcinés. D'autres ont été recouverts par des couvertures. D'autres encore gisent le long de véhicules tandis qu'un est allongé dans une ambulance détruite. Des lambeaux de chairs et des flaques de sang tâchent le sol à côté de bandages déchirés. « C'est grâce à la France. Nous sommes sortis aujourd'hui et nous avons vu la route ouverte », a déclaré l'un des combattants insurgés, Tahir Sassi, surveillant la zone jonchée de véhicules calcinés et de poteaux électriques tordus ou coupés en deux. Beaucoup de curieux, habitants de Benghazi, se pressant autour des carcasses d'un char T72 et d'un T55, et d'un camion lanceur de roquettes GRAD, immobilisés et devenus inoffensifs. Certains prennent des photos, d'autres font les poches des cadavres. Des rebelles leur demandent d'arrêter, de respecter ces morts « qui sont aussi des musulmans », de les aider à les enterrer. Au-dessus du champ s'élèvent encore des colonnes de fumée noire. A cinq km de là, plus à l'ouest, sont encore signalées des forces de Kadhafi, elles ne font aucun mouvement. 11h52 : Les opérations aériennes françaises contre les forces de Mouammar Kadhafi en Libye se poursuivent, a-t-on a appris auprès de l'armée française. 11h29 : Trois bombardiers furtifs B-2A Spirit américains ont mené un raid contre une importante base aérienne libyenne, larguant 40 bombes, rapporte la télévision CBS News. 12h24 : Une zone d'exclusion aérienne a désormais été instaurée en Libye et les frappes aériennes occidentales ont stoppé l'offensive des forces de Kadhafi sur Benghazi, le fief de l'insurrection, a déclaré dimanche l'amiral Mike Mullen, chef d'état major de l'armée américaine .
12h38 :Des dizaines de véhicules militaires pro-Kadhafi ont été détruits à Benghazi, rapporte l'AFP. 13h00 : Appareillage du porte-avions Charles de Gaulle à destination de la Libye pour l'Opération Harmattan. Compte tenu de la nécessité de récupérer le Groupe Aérien Embarqué en provenance de Landivisiau (8 Rafale M F3, 6 Super Étendard Modernisé), Lann Bihoué (2 E-2C Hawkeye), Cazaux (2 EC725, 1 SA.330 Puma) et Hyères (2 AS.365F Dauphin et 1 Alouette III) et de rafraîchir les qualifications à l'appontage, les opérations pourront être lancées à partir du Charles de Gaulle dans un délai de 36 à 48 heures. Le porte-avions nucléaire est escorté de la FASM Dupleix, la FLF Aconit, du PR Meuse et d'un sous-marin nucléaire d'attaque. Après les attaques air-sol françaises et britanniques et le tir de 124 missiles de croisière à partir de navires et de sous-marins contre 22 cibles (20 ont été détruites selon l'AfriCom), la seconde phase de l'opération devrait viser les lignes de ravitaillement. Rafale M et SEM seront certainement engagés dans ces opérations qui vont débuter dans les prochaines heures, comme l'a annoncé l'amiral Michael Mullen, sur CNN. 15h50 : Quatre Mirage 2000-5 de l'Armée de l'air du Qatar se sont déployés à proximité de la Libye afin de participer à l'opération militaire, a déclaré le chef d'état-major interarmes de l'armée américaine. 17h55 : La France a engagé dimanche «plus d'une quinzaine d'appareils» en Libye dimanche, annonce le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées. Ces appareils n'ont pas rencontré de difficulté particulière. L'action conduite a été «efficace», ajoute un porte-parole du ministère de la Défense lors d'un point de presse commun. 17h56 : Le Qatar a décidé de déployer «quatre avions» dans le ciel libyen pour participer à l'intervention militaire. 18h43 : Le navire remorqueur italien retenu depuis samedi à Tripoli a quitté le port avec à son bord l'équipage ainsi que des «personnes affirmant appartenir aux autorités portuaires et militaires libyennes», a annoncé dans un communiqué l'armateur du bateau. 19h27 : La défense anti-aérienne est entrée en action peu après 19h15 heure française à Tripoli, notamment près de la résidence du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon des journalistes sur place. 19h55 : Le régime libyen annonce un nouveau cessez-le-feu. «En respect du communiqué publié par le comité de l'Union africaine samedi à Nouakchott et des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, le commandement des forces armées a donné ses ordres pour un cessez-le-feu à partir de dimanche à 21h00 (heure locale, ndlr)», a déclaré le porte-parole de l'armée. Tripoli avait déjà annoncé vendredi un cessez-le-feu qu'elle n'a pas respecté, selon la communauté internationale qui a lancé samedi soir sa première opération militaire en Libye. 20h06 : La réunion interministérielle sur la Libye autour de Nicolas Sarkozy et François Fillon a pris fin. Le président de la République a réuni durant environ une heure le premier ministre, les ministres des Affaires étrangères Alain Juppé et de la Défense Gérard Longuet et le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud, pour faire «un point sur la situation». D'après la présidence, il n'y aura aucune déclaration à l'issue de cette réunion. 21h45 : Les capacités de défense anti-aérienne libyennes ont été «fortement endommagées» par les frappes de la coalition, déclare un haut-responsable du Pentagone. 23h44 : Un bâtiment administratif situé dans le complexe résidentiel du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à Tripoli a été totalement détruit par un tir de missile. Ce bâtiment était situé à une cinquantaine de mètres de la tente où le colonel recevait en général ses invités de marque. Jour 3 - Lundi 21 mars : un F-15E Strike Eagle s'écrase 0h10 : Washington ne reconnaît pas la trêve décrétée par la Libye. Dimanche soir, l'armée libyenne avait ordonné à toutes ses unités de cesser le feu. Mais la réaction de la Maison-Blanche ne s'est pas fait attendre : « Notre position, à ce stade, c'est que cela n'est pas vrai, ou alors que la trêve a été aussitôt violée ». 05h00 : Dès l'aube, des véhicules des forces de Kadhafi ont été bombardés par la coalition à l'ouest de Benghazi. Des « systèmes clés de la défense antiaérienne et des sites de missiles près de Tripoli, de Misratah, et de Syrte » ont également été attaqués, selon le commandement militaire américain. Un sous-marin britannique a notamment tiré des missiles Tomahawk dans le cadre d'« un raid coordonné contre les systèmes libyens de défense antiaérienne », précise le ministère britannique de la Défense à Londres. 09h20 : Le ministère français de la Défense réaffirme que l'objectif de la coalition internationale est de faire appliquer la résolution 1973 de l'ONU sur la Libye. Et qu'elle n'envisage «ni de près ni de loin» l'élimination du colonel Mouammar Kadhafi. 10h02 : Les opérations militaires dureront encore un certain temps, lance le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, sur RMC sans plus de précision. D'après le ministère de la Défense, les opérations aériennes françaises ont repris dans la matinée en tout cas. Les appareils qui partent des bases sur le territoire français, notamment de Solenzara en Corse et de Saint-Dizier, ont environ trois heures de vol pour arriver sur la zone des opérations. 12h12 : Les forces libyennes reculent mais résistent. Les forces gouvernementales qui avaient attaqué Benghazi samedi, ont reculé ce matin jusqu'à Ajdabiyah, à 160 km au sud. Des dizaines de chars détruits par des frappes aériennes gisaient le long de la route entre les deux villes, et des centaines de rebelles se sont rassemblés dans la matinée à quelques kilomètres d'Ajdabiyah, dans l'objectif de reprendre la ville. 17h28 : Un AS.365F Dauphin, chargé des missions de sauvetage, s'est posé sur l'USS Mount Whitney (LCC/JCC 20) au cours d'un vol d'entraînement. Le Mount Withney sert actuellement de poste de commandement des opérations navales et participe à la coordination des raids aériens lancés contre des objectifs terrestres en Libye. 18h07 : Quelques chiffres communiqués par l'EMA, ce lundi soir: 18h20 : Les avions de la coalition internationale ont tiré lundi 12 nouveaux missiles de croisière sur des sites de missiles, de commandement et de défense anti-aérienne libyenne. 19h00 : Les États-Unis vont bientôt réduire leur participation aux opérations en Libye, annonce le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. 20h45 : Un Mirage 2000D de l'Armée de l'air a frappé une cible au sol en Libye, en fin d'après-midi. Il s'agirait, à nouveau, d'un véhicule blindé de l'armée régulière libyenne, touché à 100 km au sud de Benghazi. On n'a pas de précision sur la munition employée, mais jusqu'à maintenant, ce sont des GBU-12 (guidées laser) qui ont été utilisées par les 2000D. Ce type d'appareil est également capable d'employer des GBU-49 à guidage mixte (GPS/laser). Cinq véhicules blindés libyens ont donc, d'après les bilans produits par l'EMA, été frappés depuis l'entrée en scène de l'Armée de l'air dans le ciel libyen, samedi. Selon l'état-major, «cette attaque n'a fait aucune victime civile». 20h57 : Selon le régime libyen, la coalition internationale a bombardé lundi la ville de Sabha (750 km au sud de Tripoli), fief de la tribu de Guededfa du colonel Mouammar Kadhafi. Les raids de la coalition ont également touché un «petit port de pêche» à 27 km à l'ouest de Tripoli. D'après cette source, ces attaques ont fait de «nombreuses victimes» parmi les civils, notamment à «l'aéroport civil» de Syrte, ville natale du Guide. 21h50 : La base de la marine libyenne de Boussetta, située à 10 km à l'est de Tripoli, a été touchée par des bombardements de lundi soir, selon des témoins qui disent avoir vu des flammes s'en échapper. Pour la troisième journée consécutive, l'aviation française est intervenue aujourd'hui au-dessus de la Libye. Pas plus que dimanche, nos avions n'ont "délivré" des armements. Les seuls tirs effectués ont eu lieu samedi vers 17h00 lorsque des avions français s'en sont pris à quatre blindés de l'armée de Kadhafi, les détruisant à proximité de Benghazi. La zone d'intervention de l'aviation française se situe dans la région de Benghazi (est) et uniquement là.
22h30 : Un avion de chasse américain F-15E Strike Eagle (91-304) du 492nd FS de Lakeneath (GB) s'est écrasé dans la nuit de lundi à mardi dans une zone rebelle, probablement à cause d'un problème mécanique, rapporte le Daily Telegraph. Les deux membres d'équipage se sont éjectés et un a été récupéré, selon le commandement américain Africom à Stuttgart, en Allemagne, sans donner de précision sur les raisons du crash. «L'opération pour récupérer le deuxième membre d'équipage est en cours», a déclaré le porte-parole. Il s'agit de la première perte officiellement reconnue d'un appareil de la coalition en Libye.
Pour la récupération, deux MV-22B Osprey, deux CH-53E Super Stallion et deux AV-8B Harrier (appui feu) tous en provenance du porte-hélicoptères d'assaut USS Kearsarge sont impliqués dans l'opération.
Jour 4 - Mardi 22 mars : engagement des avions du Charles de Gaulle Après avoir fait le plein de combustible, de munitions, de vivres et de pièces détachées, le pétrolier-ravitailleur Meuse a appareillé de Toulon pour rejoindre le groupe aéronaval, posté au large de le Libye. Bâtiment fondamental bien que peu « guerrier », son armement se limitant à des moyens d'autodéfense, ce type de navire permet au groupe aéronaval de se projeter dans la durée. Longue de 157.2 mètres, la Meuse peut embarquer 5200 tonnes de gasoil, 3000 tonnes de carburant aviation, 250 tonnes d'eau douce, 170 tonnes de vivres, 170 tonnes de munitions et 250 tonnes de rechanges. Capable de ravitailler simultanément jusqu'à trois bateaux, elle permet de regarnir les soutes des unités de combat sans que celle-ci soient contraintes de regagner un port. Pour mémoire, le groupe aéronaval actuellement déployé au large de la Libye comprend le porte-avions Charles de Gaulle, un sous-marin nucléaire d'attaque, les frégates de défense aérienne Forbin et Jean Bart, la frégate anti-sous-marine Dupleix et la frégate furtive Aconit. 08h00 : Les pilotes de la 12.F engagés ont été briefés sur les objectifs de la mission. 09h00 : Une première pontée a été catapultée dans la matinée depuis le porte-avions Charles de Gaulle. Cette patrouille comprenait trois Rafale M F3, soit deux en configuration reconnaissance et un en version « nounou » pour le ravitaillement en vol. Ces appareils de l'Aéronautique navale ont pu, grâce au nouveau pod de reconnaissance Reco NG, inspecter le théâtre d'opération libyen afin de recueillir des éléments permettant d'enrichir la situation tactique et détecter de nouvelles cibles. On notera qu'une mission similaire a été réalisée par deux Rafale de l'Armée de l'air, également dotés de nacelles Reco NG. Les appareils français, qui ont notamment détruit cinq véhicules blindés libyens (avec des GBU-12 et AASM) entre samedi et lundi, sont donc moins intervenus hier. Cela tient au fait qu'une partie des cibles a été détruite (notamment des moyens sol-air, installations radar et moyens de communication) et que les moyens de la coalition montent en puissance. 13h24 : Nicolas Sarkozy s'est rendu mardi sur la base aérienne de Solenzara, en Haute-Corse, qui sert de plate-forme aux avions français engagés dans l'opération internationale. Le chef de l'État devait se faire présenter le dispositif mis en place dans le cadre des opérations aériennes au-dessus de la Libye. 14h25 : Les frappes militaires de la coalition devraient baisser d'intensité dans les jours qui viennent, confirme le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Robert Gates. Par la suite, moins de frappes seront nécessaires car les systèmes de défense aérienne du colonel Kadhafi seront éliminés, a-t-il expliqué. Ces déclarations interviennent au lendemain d'une intervention du président américain Barack Obama qui a indiqué que les Etats-Unis réduiraient bientôt leur rôle dans les opérations. 15h25 : Selon l'agence Associated Press, les deux membres d'équipage du F-15 de l'armée américaine, qui s'est écrasé lundi soir en Libye, ont été récupérés. Un premier homme a été retrouvé par les forces de la coalition et le deuxième par les insurgés libyens. Channel4 affirme que lors de la première opération six Libyens ont été blessés par des tirs américains. La cause du crash, d'après l'armée américaine, serait un dysfonctionnement de l'équipement de l'appareil. Les militaires sont saufs et ont subi de légères blessures. 15h55 : Des avions de la coalition internationale ont attaqué un appareil des forces libyennes qui volait en direction de Benghazi, affirme la chaîne d'informations al-Jezira. Le rythme des opérations des aéronefs français a été ponctuellement adapté, du fait de la montée en puissance des dispositifs des alliés et du renforcement de la coordination et de la planification de l’engagement de l’ensemble des moyens. Jour 5 - Mercredi 23 mars : pluie de Scalp Alain Juppé s'est montré optimiste sur une issue rapide de la guerre en Libye. Le ministre des Affaires étrangères n'imagine pas que la cohésion des autorités de Tripoli reste longtemps intégrale autour de Kadhafi et de son clan rapproché». «Il n'est pas question de s'enliser, ce sera une opération de courte durée», a-t-il ajouté, excluant à nouveau toute opération au sol. Toutefois, les Américains se sont montrés plus prudents. Il n'y a pas «de calendrier» pour la fin des opérations, a déclaré le secrétaire à la Défense américain Robert Gates. Sur le terrain, les opérations de la coalition internationale se poursuivent. Ses avions ont effectué 97 sorties, ces 24 dernières heures, frappant des chars et des batteries anti-aériennes. À la nuit tombée mardi, des tirs de la défense anti-aérienne, précédés et suivis d'explosions lointaines, ont retenti à Tripoli pour la troisième soirée consécutive. Depuis samedi, a indiqué le Pentagone, les avions alliés ont effectué un total de 336 sorties et conduit 108 frappes aériennes. Comme annoncé, les Etats-Unis ont réduit depuis mardi de façon «significative» le nombre de survols de la Libye. La place exacte de l'Alliance atlantique dans la coalition internationale en Libye commence à se dessiner, après des jours de tractations parfois houleuses entre capitales. L'Otan aura un rôle technique mais n'assumera pas le «pilotage politique». L'Alliance interviendra comme «outil de planification» dans l'application de la zone d'exclusion aérienne, a précisé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. La direction politique des opérations sera confiée, comme l'annonçait mardi le quai d'Orsay, à un comité réunissant les ministres des Affaires étrangères des États participant à l'intervention, la Ligue arabe, l'Union européenne l'Union africaine. Cette instance se réunira pour la première fois mardi à Londres. Les forces de la coalition effectuent des frappes aériennes en Libye contre les forces au sol du colonel Kadhafi qui attaquent notamment les villes d'Ajdabiyah, Misratah et Zawiyah pour les forcer à se replier, a reconnu le contre-amiral américain Gérard Hueber. Cependant, il n'y a pas eu de signalement de victimes civiles» après ces frappes, assure-t-il. Une forte explosion s'est produite ce soir sur une base de l'armée de terre libyenne à 32 km à l'est de Tripoli, ont indiqué des témoins à l'AFP. La coalition occidentale a mené ce soir de nouvelles attaques aériennes contre des objectifs civils et militaires à Tripoli, rapporte la télévision publique libyenne sans donner de précisions. Des habitants de la capitale libyenne ont fait état de huit explosions dans l'est de la ville, d'où s'élèvent des colonnes de fumée. "Nous avons entendu quatre explosions, puis quatre autres cinq minutes plus tard", a dit un habitant du quartier de Tadjoura. "Nous voyons de la fumée et des flammes." Les aéronefs de l’armée de l’Air ont opéré depuis les bases de Solenzara et Saint-Dizier, d’où les chasseurs Rafale et Mirage 2000D ont mené des missions de reconnaissance et d’appui. Ils n’ont réalisé aucun engagement contre les forces de Kadhafi au cours leurs missions. Trois avions ravitailleurs C-135FR et un avion de détection et de contrôle E-3F SDCA ont été engagés à leurs côtés. Depuis le 23 mars, les aéronefs français n’opèrent plus uniquement dans la zone de Benghazi. Dans la nuit du 23 au 24 mars, une mission sur une base aérienne d'Al Jufra, située à environ 250 km au sud des côtes libyennes et à proximité de la ville de Houn. Enfin, on apprend que des Mirage 2000-5 de chasse devraient rejoindre la base de la Suda en Crète, où ils seront co-localisés avec deux Mirage 2000 qataris. En Corse, la base de Solenzara accueille une vingtaine d'avions français, qui s'ajoutent à ceux du Charles de Gaulle. Quoiqu'une certaine opacité règne parfois sur certaines statistiques de vol françaises, il semblerait bien que le cap des 100 missions ait été franchi dans la journée d'hier, par nos forces aériennes. On ignore si ce chiffre inclut ou non l'activité de l'Aéronautique navale. Cette dernière consommerait un tiers de ses sorties en ravitaillement en vol, avec, si l'on en croit les derniers rapports, des Rafale M F3. L'aviation libyenne «n'existe plus comme force de combat», a affirmé mercredi un haut gradé de la Royal Air Force, Greg Bagwell, cité par des médias britanniques. Selon lui, «le système de défense aérien intégré et les réseaux de commandement et de contrôle» de l'armée libyenne «sont tellement endommagés» que la coalition peut «opérer au-dessus de l'espace aérien libyen sans être inquiétée». «Nous avons enlevé ses yeux et ses oreilles» au colonel Kadhafi. «Je ne sais pas sur quoi il tire, mais il ne peut nous atteindre», a assuré le haut gradé. Depuis le début des opérations un EC-130H Compass Call ou EC-130J Commando Solo III se relayent pour diffuser en français, arabe et anglais le message suivant : «Le gouvernement de la Libye désobéit à une résolution des Nations unies d'arrêter les hostilités dans votre pays. Si vous essayez de quitter le port, vous serez attaqués et détruits immédiatement.» Jour 6 - Jeudi 24 mars : première victoire "aérienne" Pour la journée du 24 mars, près d’une vingtaine d’avions ont participé à l’opération Harmattan.
Pour conduire toutes ces missions, les avions de combat ont été appuyé par des ravitailleurs C-135FR et un E-3F SDCA AWACS partis de France ainsi qu’un Hawkeye et des avions Rafale « nounou » pour la TF 473. Jour 7 - Vendredi 25 mars : l'engagement des Mirage 200-5 qataris Pour la journée du 25 mars, une trentaine d’aéronefs français a été engagée. Deux patrouilles Rafale F3 Air et Marine ont réalisé des missions de reconnaissance. 2ème semaine d'opérations (26 mars-1 avril) sources - remerciements : [OPÉRATION HARMATTAN] [MENU HISTOIRE ET ORGANISATION] [MENU PRINCIPAL] [ACCUEIL] ©French Fleet Air
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