Un programme européen
D'un besoin français pour un hélicoptère naval à un hélicoptère pour les armées européennes
A peine le WG-13 Lynx mis en service
(1978), l'Aéronautique navale commence à étudier
son remplacement pour l'horizon 1990 et ce d'autant plus que le reste
de son parc hélicoptères vieillit de plus en plus ; en
effet les 24 SA.321G Super-Frelon sont en service depuis 1967, les 32 Alouette
II depuis 1955 et les 37 Alouette
III depuis 1962. Le WG-13 Lynx dispose d'une autonomie trop faible et
son niveau vibratoire pénalise sa fiabilité tandis que
les coûts relatifs à l'entretien des SA.321G Super-Frelon deviennent
exorbitants. L'offre de l'époque que propose l'entreprise nationale
Aérospatiale est la suivante:
-L'Écureuil. Inconvénients : les patins qui sont peu commodes
pour un usage marin.
-Le Dauphin. Un appareil dotés
de bonnes performances mais d'une charge utile trop faible pour les
missions Anti-Sous-Marine (ASM)/Anti-SurFace (ASF).
-Le Super-Puma. Dérivé d'un appareil terrestre, il est
peu adapté à un usage marin.
La définition d'un appareil entièrement nouveau, s'imposait
donc. Compte tenu du nombre d'exemplaires assez limité, la coopération
internationale était la seule issue et ce d'autant plus que de
nombreuses autres marines de l'OTAN étaient dans une situation
identique à celle de "la Royale".
Dans le cadre d'une étude
de pré-faisabilité d'un hélicoptère naval
(OTAN/ PG28) qui se déroula de juin 1981 à octobre 1982,
cinq choix s'offrent :
-Un hélicoptère
de 4,5 tonnes aux capacités ASF réduites.
-Un hélicoptère de 6 tonnes.
-Un hélicoptère de 8-9 tonnes réagissant
à une détection du bâtiment porteur à
50 NM en ASM et pouvant tirer des missiles anti-navires tire et
oublie du type Exocet en ASF.
-Un hélicoptère de 10,5 tonnes du type Seahawk LAMPS
III.
-Un hélicoptère de 12 tonnes du type EH-101 alors
en cours de développement chez Agusta (Italie) et Westland
(Grande-Bretagne).
L'Allemagne, le Canada
la France, l'Italie et les Pays-Bas sélectionnent le concept
hélicoptère 8-9 tonnes. Les besoins sont évalués
à 150 exemplaires. Pour amortir l'investissement consenti, il
fallait également faire converger les besoins des armées
de terre de l'OTAN en développant une version terrestre. Ainsi
de mai 1982 à avril 1983, des études sont faites pour
un hélicoptère léger de transport. Sous
l'égide de l'OTAN, l'Industrial Advisory Group NIAG SG 14 étudie
la possibilité d'un hélicoptère commun de transport
tactique et naval. Cinq marines (France, Italie, Allemagne, Grande-Bretagne),
quatre armées de terre (France, Italie, Allemagne, Canada, Pays-Bas)
et une armée de l'air (Allemagne) sont intéressées,
ce qui représente un besoin global de 700 appareils.
En 1984 les
industriels en charge du programme NH90 (Nato Helicopter 90 - Hélicoptère Otan des années 90) suivants
furent désignés :
-Aérospatiale (Division Hélicoptères), France.
-Agusta, Italie.
-MBB, Allemagne.
-Westland, Grande-Bretagne (qui se retire du projet en avril 1987).
-Fokker, Pays-Bas.
En juin 1989, la maquette
à l'échelle 1 du NH90 version TTH est présentée
au salon international de l'aéronautique du Bourget.
Fin 1990, les gouvernements français et allemands s'engagent
dans le développement d'un hélicoptère naval (NFH
- Nato Frigate Helicopter) et terrestre (TTH) en signant un Memorandum
of Understanding. Les Pays-Bas le signent en février 1991 et
l'Italie en juin 1991. Nato Helicopter Industry (NHI), société
à responsabilité limitée en charge du programme
NH90 démarre ses activités à PRAM (Paris, Rome,
Amsterdam et Munich) en février. Quant
à la NAHEMA, agence de conduite du programme, elle débute
les siennes en novembre 1991 à Aix-en-Provence.
Durant le même
mois, NHI s'implante à Aix-en-Provence. Le 8 août
1991, une lettre de la DGA annonce un report du programme. Le
1er septembre 1992, le contrat de développement est signé
à Aix-en-Provence entre le directeur de la NAHEMA et de
NHI. En 1994, la phase de définition s'achève. Le
dessin du NH90 est arrêté. Le NH 90 est pensé
en systèmes : chaque partie de l'hélicoptère
est construite indépendamment par les quatre membres de
NH Industries : Eurocopter France (43 % et maîtrise d'oeuvre),
Eurocopter Deutschland (24 %), Fokker (P-B - 6 %) et Agusta (Italie
- 27 %).
A partir du 28 septembre
1995, des tests au sol sont effectués sur une maquette appelée
GTV (Ground Test Vehicle - Véhicule de Tests au Sol).
En mars 1998, l'Iron Bird (son surnom) affiche 300 heures de tests,
en décembre de l'année suivante, 450. Après cette
phase de définition du programme et des tests initiaux, les premiers
peuvent commencer.
Premiers
vols des prototypes
Un premier vol de quarante minutes a lieu le 18 décembre
1995 à 16h à Marignane aux mains de Philippe Boutry
(pilote), Guy Dabadie (chef pilote), Denis Trivier (ingénieur
essais en vol) et de Jean-Claude Rabany (mécanicien essais
en vol). Le premier prototype (PT1 - immatriculation F-ZWTH et
MMX-612) est équipé pour l'occasion de moteurs RTM322.
Le 13 mars 1998, le PT1 effectue son premier vol avec des turbines
GE-T700.
Ce prototype a accumulé quelques 365 heures de vol principalement dédiées aux essais de vibrations, de motorisation, de qualité de vol et de boîte de transmission. Il ne vole plus à l'heure actuelle. Le second prototype (PT2 - immatriculation F-ZWTI) prend l'air pour la première fois pendant trente minutes le 19 mars 1997 aux mains de Boutry, Trivier et Rabany. Le 2 juillet, il réalise son premier vol avec des commandes de vol électriques (Fly by Wire). Cet appareil (version NFH) est destiné aux tests de CDVE et de repliage de queue. Il affiche plus de 300 heures de vol. Le troisième prototype (PT3 - immatriculation F-ZWTJ) effectue son vol initial le 27 novembre 1998.
Le 12 décembre 2003, il réalise
son premier vol en CDVE sans secours mécanique. Pas loin de
220 heures de vol ont été allouées aux tests
par temps chaud, à masse maximale et de CDVE sans secours
mécanique. Le quatrième prototype (PT4 - immatriculation
98+90), troisième de
la version TTH, a prit l'air le 31 mars 1999 à Ottobrunn
(Allemagne).
Il a accumulé quelques 150 heures de vol. Le
cinquième et dernier prototype (PT5 - immatriculation MMX-613),
deuxième de la version NFH, a volé pour la première
fois le 22 décembre 1999 à Cascina Costa (Italie)
aux mains de - Pilote : Carlo Tondi (pilote), Marco Montorfano
(ingénieur) et de Stefano Rognoni (ingénieur). Il
affiche quelques 60 heures de vol.
Vingt-sept
NH90 NFH Caïman livrables à l'Aéronautique Navale entre 2010
et 2021
Le NH90 est
destiné à remplacer les vénérables SA.321G Super-Frelon à partir de 2008 dans leur mission de support et sauvetage
lointain ainsi que les WG-13 Lynx pour la lutte ASM. Au début du lancement du programme,
soixante appareils étaient prévus pour l'Aéronautique
navale mais ce nombre a été réduit à
seulement vingt-sept. Treize NH90 NFH Caïman en version support (NHS) et
quatorze NH90 NFH Caïman en version combat (NHC) ont été
commandés. Le NH90 NFH Caïman
est appelé a évoluer à partir des bâtiments
suivants :
-Porte-avions Charles de Gaulle : logistique, VERTREP, EVASAN et transport
du missile nucléaire ASMP.
-Bâtiments de Projection et
de Commandement Mistral et Tonnerre : logistique,
transport de troupe/ commandos. Capacité de douze NH90 NFH Caïman
par BPC.
-Transports de Chalands de Débarquement Foudre et Siroco : logistique, transport de troupe/ commandos.
-Frégate furtive Lafayette, Surcouf, Courbet, Aconit et Guépratte : lutte ASF et transport de commandos.
-Frégates de Défense Aérienne Forbin et Chevalier Paul : lutte ASF (anti-surface).
-FREgate Multi-Missions (FREMM) Aquitaine : lutte ASF et ASM (anti-sous-marine).
Des essais d'appontage
ont été effectués par le PT1 sur la frégate
furtive Courbet (F712) les 22 et 23 juillet 1998.
En juillet 2002, une présentation du NH90 NFH Caïman est faite avec
la venue du PT3 auprès des marins français sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic. Le PT5 a effectué
une campagne d'appontages sur le navire auxiliaire Etna (A 5326) de
la Marine italienne entre le 3 et 8 mai 2001.
La Marine s'impatiente
Entendu par la commission de la Défense nationale, Noël
Forgeard, président exécutif d'EADS, a précisé
que l'entrée en service du premier NH90 NFH Caïman de la Marine (française),
"initialement envisagée fin 2005, peut être raisonnablement
programmée pour la mi-2007". Les retards,
a-t-il précisé, sont "imputables pour partie
à la conduite du programme du ressort de l'agence Otan,
la Nahema, ainsi qu'à des problèmes d'interface
avec Agusta- Westland". Ajoutant que, "bien évidemment,
EADS et Eurocopter ont aussi leur part de responsabilité".
Ce retard est d'autant plus gênant que le parc hélicoptères
souffre d'indisponibilités récurrentes. En effet,
les sept SA.321G Super-Frelon en ligne affichent une disponibilité de 50%. Les AS.565SA Panther,
bien qu'étant des machines récentes affichent la
même disponibilité. Les AS.365F/N Dauphin disposent de la disponibilté la plus élevée
avec 90%. La disponibilité du reste du parc (Alouette
III et WG-13 Lynx) s'établit
entre 40 et 50%.
Le 9 mars 2006, au large de Toulon, le prototype italien (PT5) a, pour
la première fois, apponté sur le nouveau Bâtiment
de Projection et de Commandement (BPC) Mistral. Suite à
ces fructueux essais d'appontages, le PT5 fut déployé
du 13 au 17 mars, sur la base de Nîmes-Garons pour des essais
radar.
Le premier NFH Français (NFRS01 - immatriculé F-ZWTO)
a réalisé son premier vol le vendredi 12 mai 2006 à
15h08.
Ce premier vol
technique d'une durée de 1h10 a permis de valider le comportement
de l'appareil (vitesse jusqu'à 140 kts et virages soutenus
à 45°) ainsi que le bon fonctionnement des systèmes
de base et des moteurs. Ce premier vol est une étape importante
du programme (premier NH90 Caïman français, premier NFH de série
avec moteur RTM322 et rampe arrière).
Il marque le début de la première
phase d'essais de développement des radios spécifiques à
la variante française.
Le sonar actif basse fréquence FLASH destiné à l'hélicoptère NH90 NFH Caïman a mené en mai 2008 ses dernières campagnes d'essais avant sa qualification. Après des essais menés en février 2008 sur un bâtiment allemand, le nouvel hélicoptère et son sonar trempé ont été embarqués fin juin sur une frégate française du type La Fayette. Le Folding Light Acoustic System for Helicopters « Sonics » est développé par Thales et équipe déjà les SH-60 Seahawk de l'US Navy et les EH-101 Merlin de la Royal Navy. Également impliqué dans le programme NH90, l'Italie a, en revanche, opté pour le sonar italo-américain HELRAS. Produit à Brest, le FLASH sera, quant à lui, mis en oeuvre sur les 14 NH90 NFH Caïman de la Marine nationale destinés à la lutte anti-sous-marine. Ces appareils seront embarqués sur les frégates multi-missions (FREMM) de la classe Aquitaine. Treize autres NH90 NFH Caïman doivent être livrés à la flotte française pour assurer des missions de transport et, notamment, remplacer les SA.321G Super-Frelon.
La version navale française du nouvel hélicoptère NH90 a été qualifiée mi-novembre 2009 par la Nato Helicopter Management Agency (Nahema), a annoncé la direction d'Eurocopter. Cette qualification concerne uniquement les opérations de sauvetage, les capacités de lutte anti-sous-marine et antinavire devant être qualifiées ultérieurement.
En décembre 2009, trois équipages du centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’Aéronautique navale (CEPA)/NH90 ont commencé à s'entraîner pendant 2 mois sur simulateur NH90. Une formation pointue, complète et de longue durée faite par ETS (Eurocopter training services). La phase «simulation» fait parti d’un entraînement complet commencé au mois de septembre 2009 avec des cours théoriques et qui se terminera en mars 2010 par des vols d’entraînement.
Les 25 et 26 juin 2009, le premier NFH Français (NFRS01 - immatriculé F-ZWTO), s'est posé sur la frégate de défense aérienne Chevalier Paul à quai à Toulon.
L'hélicoptère dernier-né et la frégate ont effectué des essais à quai dont le but était de vérifier sa capacité à embarquer, comme celle du Chevalier Paul à recevoir un hélicoptère de la classe des 11 tonnes. Conduits par le détachement NH90 du Centre d’Expérimentations Pratiques de l’Aéronautique navale (CEPA), les équipes du bâtiment, les industriels DCNS et Eurocopter se sont réunis pour une des dernières étapes avant la qualification de la frégate à la mise en œuvre de l'aviation. Le système de manutention SAMAHE - permettant le transfert d’aéronef sur un navire en toute sécurité - et l'alimentation électrique par le bord font partie des nombreux systèmes vérifiés. L'utilisation du nouveau SAMAHE avec le NH90 NFH Caïman a été le point d'orgue de ces deux jours d'essais. Les procédures de mise en œuvre ont aussi été passées au crible. Ces essais sont une occasion unique pour des marins d'expérience d'apporter une touche finale aux détails pratiques : parcours des câbles, mise en place des saisines, enchaînement des séquences, prise en compte du milieu maritime.
Ces journées de travail à quai ont permis d'aborder les points qui pourraient gêner la synergie des frégates de défense aérienne et du NH90 NFH Caïman. L'équipage du Chevalier Paul a ainsi levé le voile sur ce que sera son quotidien lorsque le NH90 NFH Caïman embarquera non plus pour des essais, mais pour des opérations.
Le ministère français de la Défense a décidé de baptiser Caïman le nouvel hélicoptère NH90 Caïman devant équiper l'armée de Terre et l'Aéronautique navale. Après de longues discussions, ce nom a finalement été retenu parmi une liste comprenant diverses propositions, dont apparemment celle de Narval. Le programme prévoit notamment la mise en service, à compter de la fin 2011, de 27 machines pour la Marine nationale. Les Caïman remplaceront dans un premier temps les SA.321G Super-Frelon puis, ensuite, les WG-13 Lynx, afin d'assurer des missions de lutte anti-sous-marine et antinavire, de transport opérationnel et de secours en mer. Pour la petite histoire, Caïman était l'indicatif radio de la flottille 33.F, dotée de SA.321G Super-Frelon et dissoute en octobre 1999.
Centre d'Expérimentations Pratiques et de réception de l'Aéronautique navale (CEPA/ 10.S) (depuis 2010)
Avec cinq ans de retard, la direction générale de l’armement (DGA) a réceptionné le 23 avril 2010 le premier hélicoptère NH90 en version NFH destiné à la marine nationale. Il sera prochainement livré à l'Aéronautique navale qui débutera alors une campagne d'expérimentations opérationnelles devant conduire à une mise en service opérationnelle prévue en fin d'année 2011. D'ici les 2 prochaines années la France recevra 7 autres NH90 NFH Caïman.
Le très attendu NH90 dans sa version marine, remplaçant du SA.321G Super-Frelon, a fait son apparition le 5 mai 2010 sur la BAN d’Hyères. Cette arrivée du premier hélicoptère sur les vingt-sept commandés est un aboutissement pour tous les développeurs du projet et le début de l’expérimentation opérationnelle. L’événement a eu lieu au Centre d’Expérimentations Pratiques et de Réception de l’Aéronautique navale (CEPA). Le 7 septembre 2010, la Marine nationale a pris livraison de son deuxième hélicoptère Caïman, appellation française du NH90. Cet appareil en version combat (équipé d'un sonar et de consoles tactiques) s'est posé sur la base d'aéronautique navale de Hyères pour rallier le Centre d’Expérimentations Pratiques et de Réception de l’Aéronautique navale (CEPA). NH Industries a livré au Centre d'expérimentation pratique et de réception (CEPA/10.S), le 17 décembre, un troisième hélicoptère Caïman Marine, version tricolore du NH90 NFH (Nato Frigate Helicopter). Le nouvel hélicoptère de la Marine nationale, a réalisé il y a quelques semaines une campagne d'essais d'appontages sur le bâtiment de projection et de commandement Tonnerre, au large de Toulon.
Le 13 janvier 2011 ont eu lieu des essais de qualification plateforme sur la frégate légère furtive Courbet croisant en mer Méditerranée.
Le premier détachement d'un Caïman Marine (nº4) du centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA) de Hyères est arrivé lundi 7 février 2011 sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic pour deux semaines. Le but de ces manœuvres est de poursuivre l'expérimentation opérationnelle SECMAR (secours maritime) dans son futur environnement opérationnel. Le Caïman est avant tout destiné à embarquer sur les frégates, mais commencera par des missions de secours en mer. Celles-ci, assurées par les Super-Frelon jusqu’en milieu d’année 2010, sont actuellement assumées par les EC225 de la flottille 32.F.
L’aéronef et ses équipages se sont prêtés à des opérations de secours en mer, d’hélitreuillages, de transports d’équipements et de personnels médicaux dans les conditions d’environnement réel des missions de sauvetage en Atlantique. Ces vols serviront aussi à tester en environnement contraignant les performances et les procédures d’emploi des multiples senseurs du Caïman. D’une certaine manière, c’est la mauvaise météo que sont venus chercher les actuels varois.
Après deux brefs séjours de quinze jours chacun en février et juin 2011, un premier Caïman marine NH90 du CEPA/10.S se pose définitivement le 1er septembre 2011 sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic. Aux côtés des flottilles de Lynx, EC225, Dauphin et Alouette III, le Caïman marine NH 90 mis en œuvre par des marins du CEPA/10S poursuit ses expérimentations opérationnelles et se prépare à prendre la relève de son aîné, le Super-Frelon, dans ses missions de secours en mer (SECMAR) et de contre-terrorisme maritime (CTM).
Première étape aujourd’hui 1er septembre 2011 avec la création du détachement «CEPA/NH 90 Lanvéoc» sur la base aéronautique navale bretonne.
Composé de 60 personnes, le détachement à trois missions principales :
-
coordonner la mise en place des moyens nécessaires à la mise en œuvre des hélicoptères Caïman marine NH 90 à Lanvéoc;
-
poursuivre les évaluations, les expérimentations et la formation des équipages, à partir de Lanvéoc;
-
mettre en place la structure et finaliser la rédaction du corpus documentaire de la future flottille (33F) qui sera armée de ce nouveau fleuron à Lanvéoc.
Le CEPA/10.S compte désormais deux détachements NH90, un sur la base aéronavale d'Hyères, près de Toulon, et l'autre, fraîchement créé, sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic. Le CEPA/10.S a pour mission d'expérimenter les machines et de préparer la mise en service des différents équipements. Compte tenu des importants retards enregistrés par ce programme international, la France a accepté de prendre livraison des premières machines dans un standard provisoire. Appelé « Step A » chez les industriels et « Standard 1 » chez les militaires, ce standard permet de mettre rapidement en service des machines disposant de toutes les fonctions majeures, à l'exception des charges extérieures, c'est-à-dire principalement des armes et des réservoirs supplémentaires. « L'objectif est de prononcer rapidement une mise en service opérationnelle pour les missions SECMAR (sécurité maritime) et CTM (contre-terrorisme maritime).
Mais c'est avec le Standard 2 (Step B) que la marine va, véritablement, prendre la mesure de toutes les capacités de son nouvel outil. La première machine dans cette configuration devrait être réceptionnée l'an prochain. Elle pourra mettre en oeuvre la torpille MU90, ainsi que le sonar trempé FLASH et des bouées acoustiques pour la lutte anti-sous-marine, tout en étant conçue pour pouvoir déployer, ultérieurement, le futur missile antinavire léger (ANL). Elle disposera en outre de la version finale du radar panoramique ENR, ainsi que la possibilité d'embarquer des réservoirs supplémentaires (deux bidons extérieurs et un bidon intérieur) permettant de porter l'autonomie en vol à 4 heures, une durée évidemment variable suivant les types de missions. Enfin, certaines obsolescences seront traitées. Sur les 27 NH90 commandés pour l'aéronautique navale, 7 doivent être livrés au standard 1, dont la mise en service opérationnelle est attendue fin 2011 pour le SECMAR et le CTM, étendue en 2012 aux missions « combat » (lutte antinavire, lutte anti-sous-marine). Alors que la phase d'expérimentation de la version combat de l'hélicoptère vient de débuter 20 autres Caïman marine seront livrés au standard 2, les 7 premiers devant être « retrofités » pour être portés à ce niveau.
Le 28 septembre 2011, après 14 vols et 160 appontages réalisés, la plateforme hélicoptère du VN Partisan a été homologuée pour les manœuvres de jour, de nuit avec jumelles de vision nocturne, VERTREP (transfert de charges lourdes sur un bâtiment à la mer), treuillage et corde lisse au profit des pilotes des trois armées et de la gendarmerie. Pour la Marine nationale, cette homologation permettra à tous les pilotes et leurs machines de programmer des entraînements en fonction de leurs besoins. Le premier hélicoptère, un Lynx piloté par le LV Meyrueis du CEPA, s'est posé le 7 septembre sur la plate-forme du VN Partisan. S’en sont suivies 3 semaines d’homologation avec la participation aux essais de Caïman Marine (NH90), Dauphin, Lynx, Panther, Alouette III, Gazelle, Fennec et Puma. Pour son début de service, le Partisan sera le navire support de la campagne ESHE (école de spécialisation sur hélicoptères embarqués) la semaine prochaine au profit des pilotes de la Marine. Il participera également à l'exercice Sparfell.
Flottille 31.F (à partir de 2011)
L'Etat-major de la Marine nationale a décidé la mise en sommeil de la flottille 31.F à partir du 25 juin 2010. Les WG-13 Lynx actuellement affectés à cette formation, basée à Hyères, seront versés à la 34.F, l'autre flottille de l'Aéronautique navale dotée de ce type de machines. Afin d'armer les frégates anti-sous-marine de la force d'action navale basées à Toulon, des détachements de WG-13 Lynx de la « nouvelle » 34.F seront déployés à Hyères. Selon le Bulletin d'Information des Armées, la décision de mettre en sommeil la 31.F a été prise dans le cadre de la préparation de l'arrivée du nouvel hélicoptère NH90 NFH Caïman. « La flottille sera réactivée sur décision de l'Etat-major de la marine », précise le BOF.
Flottille 33.F (à partir de 2011)
Un nouveau bâtiment destiné à assurer le soutien des futurs hélicoptères NH90 NFH Caïman de la Marine nationale est en cours de construction sur la BAN de Lanvéoc-Poulmic, dans le Finistère. Le gros oeuvre est achevé. Le nouveau bâtiment, dit CAMOC (Centre Atlantique de Mise en oeuvre des Hélicoptères de Combat) s'étalera sur 8500 m2. Il comprendra une grande alvéole de maintenance, avec deux postes, ainsi que 5 alvéoles pour abriter les hélicoptères. Ces dernières pourront accueillir, pales repliées, jusqu'à 3 machines chacune, ce qui donne une capacité maximale à la future infrastructure de 15 hélicoptères en hangar et 2 en maintenance. L'ensemble est, néanmoins, plutôt dimensionné pour assurer le soutien de 10 NH90 NFH Caïman, appareils destinés à remplacer les SA.321G Super-Frelon pour le transport et les missions de sauvetage en mer, ainsi que les WG-13 Lynx embarqués sur frégates pour la lutte anti-sous-marine. On notera qu'une alvéole sera dédiée à l'hélicoptère d'astreinte pour les missions SAR (Search And Rescue).
Le nouveau bâtiment de Lanvéoc fait l'objet d'un marché comprenant des procédures assez novatrices. Il a, en effet, été conçu sur la base d'un appel d'offres pour la conception, la réalisation et la maintenance sur 10 ans, à partir d'un programme fonctionnel établi par la base. Sur les quatre projets présentés, la direction régionale de Brest du Service d'Infrastructure de la Défense (SDI), maître d'ouvrage, a retenu le groupement constitué des entreprises brestoises MAB, Sobretec et Collectif d'Architectes. Une fois le marché passé, six mois d'études ont été nécessaires avant de lancer le chantier, qui s'achèvera en mai 2011. Comme tous les projets menés par le SDI (qui travaille sur tous les ouvrages répondants aux besoins de la Défense), le bâtiment NH90 répond à des problématiques de développement durable et aux dernières normes environnementales. Ainsi, il utilisera l'énergie solaire pour fournir de l'eau chaude, alors que le chauffage sera assuré par des pompes à chaleur. Le coût de ce projet est de 22 millions d'euros.
Alors qu'une cinquième machine doit être livrée par NH Industries le mois prochain, la Marine nationale prépare activement la mise en service du Caïman Marine, version française de l'hélicoptère dans sa variante NFH (Nato Frigate Helicopter). Les premiers appareils seront regroupés au sein de la flottille, la 33.F, qui sera recréée en fin 2011 à Lanvéoc-Poulmic.