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8ème semaine d'opérations (7-13 mai)

9ème semaine d'opérations (14-20 mai)

Jour 57 - Samedi 14 mai

La journée a été marquée par la rencontre entre le pétrolier ravitailleur Marne et le Courbet au large des côtes de la Libye. C’est la troisième fois depuis l'engagement de la FLF dans l'Opération Harmattan que le Courbet ravitaille à la mer. Les deux premières fois l’ont été avec la Meuse, cette fois-ci c’est donc avec la Marne, arrivée droit de Toulon. De son côté, le porte-avions Charles de Gaulle quitte le port de la Sude pour aller se repositionner au large de la Libye. De son côté, l'aviso démarre son escale de quatre jours à Catane en Sicile.

Jour 58 - Dimanche 15 mai

L'embarcation découverte par le Courbet. (©Marine Nationale)Destruction de l'embarcation et des explosifs. (©Marine Nationale)Dans la nuit du 15 au 16 mai, le Courbet avait déjoué un autre raid. Un des moyens de la force aéromaritime avait détecté plusieurs embarcations semi-rigides suspectes en mouvement au large des côtes libyennes, dans le nord de Zlitan. La frégate française Courbet, bâtiment alors le plus proche de la zone, était immédiatement intervenu et avait identifié trois embarcations. A l’approche des militaires, les équipages avaient pris la fuite, abandonnant une embarcation. Les marins français y avaient découvert environ une tonne d’explosifs, qu’ils ont par la suite détruits avec l’embarcation.

Jour 59 - Lundi 16 mai

Au moins une dizaine de GBU-22 non chargées en explosif ont été tirées en Libye par l'armée de l'air depuis la fin avril, avec un taux de succès encourageant (mais néanmoins non précisé). Ces bombes cinétiques emploient, rappelons-le, un corps de bombe SAMP couplé à un kit de guidage Paveway III, dont la précision -une donnée publique- est plus qu'inférieure à 10 mètres. La précision est une donnée impérative, car sans explosif, ces bombes ne peuvent détruire, grâce à leur énergie cinétique, que si elle touchent leur cible. Un cahier des charges qui explique peut-être la faible consommation de cette munition-miracle qui ne l'est donc pas totalement.

Jour 60 - Mardi 17 mai

On s'activait à Toulon, pour embarquer du matériel sur le Bâtiment de Projection et de Commandement Tonnerre. En toute discrétion, le navire a appareillé en fin de soirée, pour rejoindre selon certaines sources le théâtre d'opération libyen. Au ministère de la Défense, on se refuse pour le moment à commenter ce déploiement. Tigre et Puma de l'ALAT sur le pont d'un BPC. (©Marine Nationale)Toutefois, à l'État-major des Armées, on assurait hier qu'aucune intervention terrestre n'était à l'ordre du jour en Libye. Il faut dire que l'engagement d'un BPC dans ce secteur peut étonner, ce type de navire étant conçu pour le débarquement de troupes et de matériel, ainsi que la mise en oeuvre d'hélicoptères de transport et d'attaque. Le deuxième BPC de la Marine aurait embarqué "un peu de tout", y compris des hélicoptères, dans un volume qui n'est pas (encore) connu. Le "un peu de tout" comprendra bonne partie de ce que l'armée de terre peut offrir en terme de moyens, depuis un BPC. Un navire de cette classe peut emporter un demi-GTIA (450 militaires) avec une composante cavalerie (une douzaine de Leclerc). La capacité d'emport en hélicoptères peut dépasser, le cas échéant, les 16 hélicoptères de la fiche-programme. L'ALAT constatait récemment disposer de 17 Tigre aptes aux opérations extérieures (sur un total de 30). L'engagement éventuel d'hélicoptères français d'attaque français en Libye, depuis le BPC, ne poserait aucun problème de conformité à la résolution 1973. Un engagement forcément coopératif entre Tigre et Gazelle, puisque le Tigre n'a toujours pas de capacité de tir de missiles antichars.
Gazelle et Puma de l'ALAT sur le pont d'un BPC. (©Marine Nationale)Mais le Tonnerre, dont le radier est conçu pour abriter quatre chalands de débarquement, peut aussi servir à des opérations humanitaires dans des zones dépourvues d'installations portuaires, alors que son hôpital embarqué est à même de traiter de nombreux blessés. On notera d'ailleurs que le porte-avions Charles de Gaulle, déployé sur zone depuis la fin février, est désormais, en plus des missions de son groupe aérien, en charge du soutien médical de l'ensemble de la force aéronavale croisant au large de la Libye dans le cadre de l'opération Unified Protector. Sous commandement de l'OTAN, cette armada compte 26 navires et quelques 7000 marins. Le Tonnerre pourrait donc assumer ce rôle d'hôpital flottant si le porte-avions français revenait à Toulon, ce qui arrivera à plus ou moins brève échéance. Enfin le BPC peut également, grâce à ses importantes infrastructures de commandement, diriger à la mer une opération interarmées et interalliée. Il reste donc à voir ce que le Tonnerre fera exactement en Libye.
Dans la nuit du 17 au 18 mai, après une détection initiale et une relocalisation par différents moyens de l’OTAN présents sur zone, le Courbet a intercepté des embarcations qui faisaient route vers Misratah. La frégate a ouvert le feu au canon de 100 mm, cassant la cinématique du raid et mettant en fuite les embarcations, qui ont rejoint la côte. Les embarcations ont été, par la suite, localisées sur le rivage, abandonnées par leurs occupants.

Jour 61 - Mercredi 18 mai

Logo du dixième anniversaire du Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Le Charles de Gaulle fête le dixième anniversaire de sa mise en service (18 mai 2001). Fer de lance de la Marine nationale, il est le huitième porte-avions français et le premier bâtiment de surface à propulsion nucléaire. Cette année, le PA Charles de Gaulle a franchi plusieurs caps symboliques: celui des 2. 000 appontages et celui des 100.000 milles nautiques, parcourus depuis fin 2008, soit depuis la sortie de son grand carénage. En 10 ans, il a parcouru l’équivalent de 16 tours du monde, soit plus de 342.000 milles nautiques.
L’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, vient de proposer à l’OTAN de mettre l’hôpital du porte-avions Charles de Gaulle à la disposition de la force engagée dans l’opération Unified Protector . Il s’agit d’une première en opération interalliés. Les installations médicales du porte-avions français constituent désormais un Rôle 2 (premier chirurgien, premier anesthésiste (service médical doté d'une équipe chirurgicale). C’est l’équivalent militaire d’un service d’urgences) pour l’ensemble de la force aéromaritime. Concrètement, le personnel chirurgical et les installations du porte-avions français vont désormais travailler au profit des 26 bâtiments et 7000 marins qui opèrent actuellement au large des côtes libyennes. Le porte-avions Charles de Gaulle dispose d'un vaste hôpital, dont la surface atteint 620 mètres carrés. Installatinos hospitalières du Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)A la différence d'une structure terrestre et en raison de son isolement, le navire doit gérer seul un très grand spectre d'interventions, allant de la lésion élémentaire au traitement des grands brûlés, en passant par des interventions chirurgicales complexes. Dimensionné pour traiter les risques liés aux missions opérationnelles, le bâtiment comprend, outre l’infirmerie du bord, un hôpital composé d’un service d’urgences et de chirurgie et d’un secteur d’hospitalisation. Les deux blocs opératoires offrent une capacité de chirurgie viscérale et de chirurgie orthopédique. Le secteur hospitalier peut accueillir 15 patients (dont six en soins intensifs) et jusqu’à 50 patients en situation de crise. Le navire embarque également une imagerie médicale (scanner), des moyens de traitement des grands brûlés et un laboratoire d'analyses médicales.
Dans l'après-midi, un équipage de Super Puma de l’escadron d’hélicoptères (EH) 1/44 «Solenzara», de la base aérienne éponyme, a réalisé une mission d’évacuation sanitaire (Évasan) sur la frégate Montcalm, à 120 nautiques au large de la Corse.

Jour 62 - Jeudi 19 mai

La FASM Montcalm. (©Marine Nationale)Catapultage d'un Rafale M F3. (©Marine Nationale)La frégate anti-sous-marine Montcalm est rentrée à Toulon, après avoir participé à l'Opération Harmattan en Libye au sein du groupe aéronaval (Task Force 473), arrivé sur zone fin février. Au cours de sa mission, le bâtiment a, notamment, assuré la protection du porte-avions Charles de Gaulle et surveillé les bruits de l'océan afin de surveiller les mouvements sous-marins. Au sein de la TF 473, le Montcalm a été remplacé par l'un de ses sisterships, le Jean de Vienne, lui-aussi basé à Toulon.
Depuis le 12 mai 2011, le dispositif militaire français assure environ 30 sorties par jour, dont près de la moitié sont des missions de frappe au sol. Ces chiffres représentent environ 20% des sorties de l’OTAN et 30% des sorties d’attaque au sol.
Mirage 2000N à la Sude. (©Ministère de la Défense)Mirage 2000N décollant avec deux GBU-12, deux bidons et deux Magic 2. (©Ministère de la Défense)Entre le 12 mai 2011 06h00 et le 19 mai 2011 06h00, la France a réalisé plus de 200 sorties :
- 112 sorties attaques au sol (Rafale C/B, Mirage 2000D, Mirage 2000N et Mirage F1 CR / Rafale M F3 et Super-Étendard Modernisés),
- 44 sorties de reconnaissance (Rafale C/B, Mirage F1 CR et Rafale M F3 / Reco NG),
- 17 sorties de défense aérienne (Mirage 2000-5 depuis La Sude en coopération avec le Qatar),
- 7 sorties de contrôle aérien (E-3F SDCA et E-2C Hawkeye),
- 22 sorties de ravitaillement (C-135FR et Rafale M F3).
Dispositf de l'Armée de l'air à la Sude. (©Ministère de la Défense)En outre, depuis le 12 mai, les frappes des aéronefs français ont permis de neutraliser une trentaine d’objectifs, dont :
- près d’une dizaine de véhicules militaires, parmi lesquels plusieurs chars de bataille, dans les zones de combat de Brega et d’Ajdabiya,
- une demi-douzaine de pièces d’artillerie dont quatre lance-missiles dans les régions de Zlitan, de Misratah et de Syrte,
- deux sites de commandement, dans les régions de Syrte et de Tripoli,
- une douzaine de bâtiments de stockage de munitions ou de véhicules,
- plusieurs embarcations légères.

Jour 63 - Vendredi 20 mai

Base navale de Al Khums. (©Google Earth)Base navale de Tripoli. (©Google Earth)Au moins 9 bâtiments, dont une frégate et un patrouilleur lance-missiles, ont été mis hors de combat, vendredi et samedi, dans les ports de Tripoli, Syrte et Al Khums. Vendredi, l'OTAN a mené un raid de grande ampleur, le premier du genre, contre les forces navales pro-Kadhafi depuis le début de l'opération Unified Protector, a aussi visé des installations portuaires. L'OTAN a diffusé des images de l'attaque nocturne, menée notamment par la Royal Air Force. On y voit clairement une frégate du type Koni touchée de plein fouet. Long de 96.4 mètres pour un déplacement de 1.900 tonnes en charge, le navire, armé de deux tourelles doubles de 76mm, quatre missiles antinavire SS-N-2 et un système surface-air SA-N-4, était le principal bâtiment de combat de la marine loyaliste, l'autre frégate libyenne du type Koni étant aux mains des rebelles. Les images du raid ont aussi montré la destruction d'un patrouilleur lance-missiles du type Combattante II. Construit à Cherbourg dans les années 80, ce navire de 49 mètres et 300 tonnes, armé d'un canon de 76mm et de missiles antinavire Otomat, a explosé. Six autres unités, dont l'identité n'a pas été donnée, ont également été détruites. « C'est une mission complexe qui a été décidée après une longue et attentive délibération. C'est une réponse directe au changement de tactique des forces pro-Kadhafi. Frégate du type Koni en feu dans le port de Tripoli. (©DR)Frégate du type Koni en feu dans le port de Tripoli. (©DR)Ces dernières semaines, nous avons en effet constaté une hausse significative de l'activité navale et du nombre d'engagements maritimes », explique le commandant Mike Bracken, porte-parole à l'OTAN de l'opération Unified Protector. Après le raid de vendredi, la coalition a continué, le lendemain, de s'en prendre aux forces loyalistes, y compris la marine. Ainsi, un autre navire pro-Kadhafi a été coulé samedi à Syrte.
L'attaque préventive des forces navales du colonel Kadhafi est intervenue, selon l'OTAN, suite aux raids menés ces dernières semaines par des unités maritimes libyennes dans la région de Misratah. A plusieurs reprises, des embarcations ont tenté d'atteindre par la mer la ville assiégée, parvenant notamment à mouiller des mines aux approches du port. Plusieurs raids d'embarcations légères ont également été repoussés par les bâtiments de la coalition, notamment la frégate française Courbet, le destroyer britannique Liverpool et la frégate canadienne Charlottetown. Ainsi, dans la nuit du 15 au 16 mai, le Courbet, après avoir repoussé un raid, a découvert sur un semi-rigide abandonné une tonne d'explosifs. Cette embarcation avait elle pour but de se jeter contre un navire chargé de fournir de l'aide humanitaire à Misratah ou bien contre l'un des bâtiments de la coalition montant la garde devant le port ? « Cette escalade représente non seulement une menace pour la sécurité des populations civiles, ainsi que de l'acheminement de l'aide humanitaire, mais elle démontre aussi clairement l'intention des forces navales pro-Kadhafi de s'en prendre aux navires de la coalition », affirme Mike Bracken.
Patrouilleur lance-missiles type Combattante II G à l'issue de l'attaque. (©DR)LST Ibn Harissa au lendemain de l'attaque. (©DR)Alors que l'OTAN estime que les actions kadhafistes sont « de plus en plus désespérées », le haut commandement a, sans doute, redouté que le régime de Tripoli, en plus de ses forces légères, jette dans la bataille les plus grosses unités de sa flotte. Certes, les bâtiments libyens, qu'il s'agisse de Koni, de Combattante ou de vedettes, ne sont pas de taille à s'opposer à l'armada déployée devant les côtes libyennes (une trentaine de navires dont le groupe aéronaval français). Il s'agit la plupart du temps de navires anciens, assez mal équipés et, dit-on, mal entretenus. Avant que le conflit n'éclate, les Combattante devaient, notamment, rejoindre Cherbourg pour une sérieuse mise à niveau. Néanmoins, ces bâtiments offrent (ou offraient) quelques capacités à même de menacer Misratah et les navires de la coalition. C'est le cas, notamment, des missiles antinavire SS-N-2 et Otomat dont la Libye a fait l'acquisition pour équiper ses bâtiments. De plus, même sans quitter les ports, ces bâtiments pouvaient servir de batteries côtières et de pontons anti-aériens. Suivant le principe « mieux vaut prévenir que guérir », l'OTAN a donc décidé de neutraliser cette menace. Il reste désormais à voir de combien d'unités navales opérationnelles disposent encore les forces loyalistes. Avant le conflit, la marine libyenne alignait deux frégates du type Koni, deux corvettes du type Nanuchka, quatre patrouilleurs du type Osa II, huit Combattante, ainsi que des vedettes garde-côtes récentes du type PV30. Même en prenant en compte les défections et les navires détruits la semaine dernière, la marine libyenne, certes très amoindrie, n'est sans doute pas encore totalement rayée de la carte.
Le 20 mai, le SA.330 Puma (1/67 Pyrénées) en provenance du Charles de Gaulle (AM/ 1375) atterrit sur l'aéroport internationale de Malte.

Le 20 mai, le SA.330 Puma (1/67 Pyrénées) en provenance du Charles de Gaulle (AM/ 1375) atterrit sur l'aéroport internationale de Malte. (©Stephen J Borg)

10ème semaine d'opérations (21-27 mai)

sources - remerciements :
Ministère de la Défense (France)
Le Mamouth
Secret Défense

Nations Unies
Le Figaro
Le Monde

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http://mt-milcom.blogspot.com/2011/03/monitoring-operation-odyssey-dawn.html
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