Depuis quelques années, la question du remplacement des deux porte-avions Clemenceau et Foch, et celle du groupe aérien embarqué, était déjà pressante. Celle-ci s'accélère avec le retrait en 1974 du porte-avions Arromanches, utilisé comme porte-hélicoptères et porte-avions d'entraînement depuis 1962.
Le 27 novembre 1973, le Conseil supérieur de la Marine décide un "plan bleu" visant à doter la Marine nationale française en 1981 de deux porte-hélicoptères de 18.400 tonnes à propulsion nucléaire et pouvant embarquer jusqu'à 25 WG-13 Lynx ou une quinzaine de SA.321G Super-Frelon.
La Marine a d’abord conçu le projet de porte-hélicoptères PH75 qui aurait dû succéder à l’Arromanches dans le cadre du plan bleu qui prévoyait deux porte-avions et deux porte-hélicoptères.
Les deux PH75 devaient également opérer des aéronefs à décollage et atterrissage court avec l'aide d'un tremplin. Le décollage devait s'effectuer sur 170 mètres et l'appontage sur moins de 130 mètres.
À cet effet, le prototype du Harrier est testé sur le Foch les 13 et 14 novembre 1973.
Alors que les PH75 devaient être mis sur cale en 1976, le plan bleu est retardé de 5 ans puis les PH75 sont annulés dans une décision du Conseil supérieur de la Marine le 23 septembre 1980 aux profit de deux porte-avions à propulsion nucléaire (PA75) : le Bretagne, dont l'entrée en service est prévue pour 1992 et son sistership le Provence.
En effet, un porte-áeronefs comme le projet PH75 ne représente pas une alternative viable, car le porte-aéronefs ne constitue pas un instrument de projection de puissance, et la France ne dispose d’aucune expérience dans le domaine des ADAV (Aéronef à Décollage et Atterrissage Verticaux), les expériences sur le Dassault Mirage III-V n’ayant pas été poursuivies.
Pour des raisons budgétaires faciles à deviner, le gouvernement a plusieurs fois reculé la décision, puis la commande du premier bâtiment (renommé Richelieu puis Charles-de-Gaulle) a été définitivement passée le 3 février 1986. Quant au deuxième, elle attend toujours.
Le projet PH75 a permis d'étudier la faisabilité de la propulsion nucléaire pour navire de surface dont bénéficiera le Porte Avions Nucléaire (PAN) français, Charles-de-Gaulle. Le concept de porte-hélicoptères à pont continu se retrouve dans les actuels Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) Mistral, Tonnerre et prochain Dixmude.
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