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Écrit par Pierre-Henri Baras
Écrit par
Pierre-Henri
Baras
CHASSEUR MONOPLACE, MONOMOTEUR EMBARQUÉ
HISTORIQUE
A l’aube de la Seconde Guerre
Mondiale, la RAF aligne deux des meilleurs chasseurs de
l‘époque, le Supermarine Spitfire et le Hawker Hurricane,
alors que la Fleet Air Arm n’est encore équipée
que de biplans ou dans le meilleur des cas de Blackburn Roc et de
Fairey Fulmar. Après la Bataille d’Angleterre, et dans la
perspective des combats en Afrique du Nord, la Royal Navy veut
s’équiper le plus rapidement possible de chasseurs
bombardiers pouvant aussi servir à la lutte anti-navire.
C’est chose faite début 1941 avec le Sea Hurricane. Le
succès de cet appareil pousse la Grande Bretagne à
navaliser son meilleur chasseur, le Spitfire.
La navalisation n’est pas
très compliquée, et porte sur le renforcement du train
d’atterrissage, l’adoption d’un système RATO
(Rocket Assisted Take-Off) de décollage, et
l’installation d’une crosse d’appontage sous le
fuselage. Les essais se font à partir de la cellule du
Spitfire Mk.Vb, et le premier avion navalisé fait son premier
vol le 7 janvier 1942. Devant le besoin urgent, 166 Spitfire Mk.Vb
sont convertis en Supermarine Seafire Mk.Ib, et sont
précipités en Afrique du Nord d’où ils
opèrent à bord du porte-avions H.M.S. Furious. Ces
Seafire Mk.Ib conservent l’aile de type "C ", dite universelle,
qui permet de très nombreuses configurations d’armement,
même si la majorité des Seafire seront armés de 2
canons Hispano de 20 mm et 4 mitrailleuses Browning de calibre .303.
Les premiers Seafire à être construits en tant que tels
sont les Seafire Mk.IIc, construits à 372 exemplaires à
moteur Rolls-Royce Merlin 32. Le modèle le plus prolifique est
le Seafire Mk.III, qui connaîtra 3 sous-versions et est
motorisé par un Merlin 55M de 1 470 cv et se
caractérise par une voilure repliable en 3 pans. 1 270 Mk.III
seront construits. La construction de Seafire se poursuivra
après la guerre, et ces appareils se caractériseront
par un moteur Rolls-Royce Griffon et une crosse d’appontage de
type "aiguillon" située à la base de la gouverne de
direction.
Les différentes versions
: -Mk.XV : Spitfire Mk.XII
modifié avec un moteur Griffon VI et parfois une
verrière en goutte d’eau. (construit à
390 exemplaires). Les hélices
contrarotatives entraînaient un couple très
important. Pour le contrer, certains Mk.45 et 46 et tous les
Mk.47 furent dotés d’empennages horizontaux
agrandis, de type "Spiteful". De même, certains Mk.46
avaient le fuselage arrière abaissé. Le
Seafire Mk.47 restera en service jusqu’en 1952, et
combattra en Corée à bord du H.M.S. Triumph en
1950. Le premier appontage sur
l’Arromanches à lieu en novembre 1946. En 1947,
la flottille aligne 24 appareils, qui embarquent pour
l’Indochine fin 1948. La flottille 12.F,
ancienne AC2 est recréée à
Hyères le 1er août 1948 sous les ordres du LV
Sanguinetti, et aligne 18 Seafire Mk.III. Ce chiffre tombe
à 16 avions le 20 décembre 1948 , et
début 1949 la 12.F ne compte que 11 Seafire Mk.III.
En effet le mauvais état des avions et le manque de
pièces de rechange a des conséquences
catastrophiques : en 1948 les 2 flottilles enregistrent 32
accidents.
-Mk.XVII : version de
chasse-reconnaissance photo, avec verrière en goutte
d’eau. (constr. 232).
-Mk.45 : Spitfire Mk.21,
sans voilure repliable, avec moteur Griffon 61 et
hélice à 5 pales, ou Griffon 85 et
hélices contrarotatives à 6 pales. (constr.
51).
-Mk.46 : Spitfire Mk.22,
avec les mêmes caractéristiques que le Seafire
Mk.45 mais avec une verrière en goutte d’eau.
(constr.24).
-Mk.47 : Spitfire Mk.24
avec ailes repliables, moteur Griffon 85 et hélices
contrarotatives et verrière en goutte d’eau.
(constr.150).
Ils sont quand même
récupérés et remis en état avec des
pièces cannibalisées. La 1ère Flottille de
Chasse (1FC, future 11.F)
est recréée à Cuers le 10 Janvier 1945, avant
d’être désignée 1F le 1 janvier 1946 et de
partir pour Hyères, où elle est équipée
de SBD
Dauntless. Les premiers
lâchés sur Seafire ont lieu à Lee-on-Solent fin
mars , alors que les lâchers sur Spitfire
(l’Aéronavale a reçu 20 Spitfire IX pour
l’entraînement des pilotes) ont lieu en avril. La 1F
aligne alors 12 Seafire Mk.III et 6 Spitfire IX.
Juste à la fin de
la Seconde Guerre Mondiale, la Grande Bretagne céda
à la France les porte-avions H.M.S. Biter (futur
Dixmude) et Colossus (futur Arromanches). Pour les
équiper, l’Aéronavale commande
d’abord 50 Seafire Mk.III, dont 48 sont livrés
en février 1946, puis un second lot de 65 Mk.III qui
avaient été déclarés
obsolète et dont 35 étaient destinés
à être ferraillés.
En juin 1949 les Mk.III sont interdits d’appontage par une
Commission d’Enquête et opèrent à partir de
leur base terrestre de Hyères.
Pour combler ces pertes, et pour pouvoir participer aux exercices
"Verity" de l’OTAN fin 1949, l’Aéronautique Navale
commande 15 Seafire Mk.XV, qui sont livrés les 17, 24 et 28
juin 1949. Ils équipent les 1.F et 12.F qui alignent alors
chacune 6 Mk.XV et 6 Mk.III pour l’entraînement. Mais les
Mk.XV sont à leur tour interdits d’appontage le 13 mars
1950. Le dernier Mk.XV est rayé en 1951. Les premiers
F6-F
Hellcat arrivent en
août 1950. L’Aéronautique Navale aura reçu
en tout 179 Mk.III et 15 Mk.XV et en aura équipé les
flottilles 1.F, 12.F et escadrilles 10.S,
11.S, 54.S ; ainsi que l’Ecole de Rochefort.
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