MAGIC I
Développé pour concurrencer le missile air-air infrarouge
américain AIM-9 Sidewinder, le Magic est tiré pour la première
fois le 11 janvier 1972 à partir d'un Gloster Météor
du CEV (Centre d'Essais en Vol) sur une cible CT20. Il est produit en
série à partir de 1976. Au sein de l'Aéronautique
navale, le Magic I est monté sur les F-8E
Crusader et Super
Étendard. Sur F-8E, le R550 est emmené en emport simple
sur chaque côté du fuselage. L'emport sur pylône double
est envisagé en 1983, mais les efforts sur la structure étant
trop importants, le système est abandonné.
MAGIC II
Doté d'un nouveau propulseur, d'une fusée de proximité
électromagnétique et d'un nouvel autodirecteur à
détecteur multicellules, le Magic est produit à partir de
1986.
Essentiellement utilisé pour le combat aérien à vue,
il se caractérise par un autodirecteur infrarouge, une très
grande manoeuvrabilité (jusqu'à 50g) et un domaine d'emport
et de lancement sans restriction. Ses capacités tous secteurs lui
permettent d'être utilisé en interception dans le cas de
cibles volant à haute altitude et grande vitesse. Dans son mode
de fonctionnement dit "intégré", le Magic II prend
en compte les informations relatives à l'objectif, qui sont délivrées
par le système d'armes, en particulier position angulaire, distance
et vitesse relative. L'acquisition est alors possible à grande
distance. Le missile étant complètement autonome après
le tir, le pilote peut dès lors se consacrer entièrement
à l'engagement d'un autre objectif.
Dans son mode de fonctionnement
dit "autonome", disponible à tout moment et quel
que soit le système d'arme, le Magic II recherche, détecte,
accroche et poursuit automatiquement la cible de façon discrète.
Dans les phases de combat rapproché où le pilote est
contraint de se concentrer sur la manoeuvre de son appareil et n'a
guère la capacité de dialoguer avec son système
d'arme, cette aptitude est déterminante pour l'issue du combat.
Les chasseurs bombardiers comme le Super Étendard, habituellement
vulnérables parce que lourdement chargés et démunis
d'arme défensive, retrouvent avec le Magic II une capacité
de riposte redoutable sans pour autant altérer leur chargement
tactique et donc leur mission. Et ceci grâce aux deux caractéristiques
majeures du missile : son autonomie de mise en oeuvre, et l'attaque
tout secteur de la cible.
Le missile Magic a été
intégré sur plus de 15 types de chasseurs (du F16 au MIG
23) et a connu de nombreux succès à l'export. En effet,
plus de 3 600 Magic II ont été produits et il est en service
dans plus de 18 armées de l'air dans le monde. Dans l'Aéronautique
navale, il a équipé le Crusader et équipe toujours le Super
Étendard et le Rafale
M (F1).
A terme, le Magic II sera progressivement remplacé par le Mica
IR.
Autodirecteur
Le Magic II possède un autodirecteur infrarouge multi-éléments
de technologie évoluée, refroidi par injection d'azote.
La recherche autonome est obtenue par exploration de l'espace selon un champ optimisé pour permettre un accrochage sans visée précise tout en assurant une nécessaire sélectivité angulaire entre cibles proches. La ralliement sur désignation d'objectif permet, en mode intégré, de forcer l'accrochage sur un objectif détecté par le radar de bord (AN/APQ 104 pour le Crusader, Agave puis Anémone pour le Super Étendard et RBE-2 pour le Rafale M). La sensibilité très grande et le choix de la bande spectrale autorisent une détection tout secteur de la cible à des distances supérieures à celles des missions semblables existant. L'autodirecteur, peu sensible aux bruits
de paysage, a un taux de fausses alarmes très faible.
Capacité de manoeuvre
La formule aérodynamique originale double canard et la voilure
arrière libre en rotation est directement inspirée du Magic
I. Le pilotage en boucle fermée permet des temps de réaction
très courts par comparaison permanente entre ordres exécutés
et reçus. La loi de navigation proportionnelle est optimisée
en fonction des conditions réelles rencontrées. Ces caractéristiques
contribuent à l'économie d'énergie sur trajectoire
tout en minimisant le temps de vol. Le missile conserve ainsi à
l'approche de l'objectif une capacité de manoeuvre lui permettant
de contrer toute évasive quelle que soit l'altitude. L'absence
de toute gouverne sur la voilure arrière participe largement à
la finesse du missile et à sa manoeuvrabilité.
Fusée de proximité
La fusée de proximité de conception nouvelle autorise l'approche
du missile selon tous les secteurs de la cible avec un déclenchement
optimisé de la charge en fonction de la vitesse relative. Les distances
de passages très réduites par rapport à celle des
missiles de la précédente génération ont pour
effet d'augmenter l'efficacité de la charge militaire. La fusée
a été conçue pour assurer son bon fonctionnement
en ambiance de contre-mesures.
Charge
12,5 kg d'explosif à effet
de souffle et fragmentation.
Propulsion
Propulsion par combustible solide à
base de propergol.
Contrôles
Le contrôle en vol assuré
par 3 groupes de 4 ailerons :
2 à l'avant (dont seul celui
qui est le plus en arrière est commandé)
1 à l'arrière à
rotation libre).
Length (Overall)
Longueur (Hors Tout) |
2.75 m |
9 ft |
Diameter (Overall)
Diamètre (Hors Tout) |
0.157 m |
6.18 in |
Weight
Poids |
89 kg |
196 lbs |
Range
Portée |
500 m à 15 km |
1 640 ft to 9. 32 miles |
Maximum Speed
Vitesse Maximum |
mach 2.7 |
mach 2.7 |
Load Factor
Facteur de Charge |
> 50 g |
> 50 g |