entrainements

Récit n'engageant que l'auteur, ancien pilote sur WG-13 Lynx (2.500 heures de vol). dans les années 80-90.

Aéronautique

Vol d'entraînement sur WG-13 Lynx. (©French Fleet Air Arm)En formation initiale ou pour "garder la main".
Vols très diversifiés : Treuillage sur coffre (amarré en rade, le B.A.BA du treuillage), sur vedette, sur bâtiment (jour et nuit), de plongeurs (jour et nuit).
Tours de piste et/ou appontage avec ou sans panne(s) simulée(s) (jour et nuit). Atterrissages sur zones exiguës en campagne ou sur le aires des hôpitaux des agglomérations voisines (jour et nuit … Ah! Marseille, quel spectacle!).
Vols aux instruments réelles ou simulés. Transport de charge sous élingue (jour et nuit, à terre et embarqué). Navigation (à 1 ou 2 hélicos de jour et seul la nuit). Vols en formation (jour et nuit).

 

Tactique

ASM : En solo ou en dispositif en patrouille à 2 Lynx (très rarement à 3), cela consiste à simuler le déplacement d'un sous-marin dont la trajectoire est "donnée" ou "pilotée" par l'ELBOR en place arrière au poste sonar. Il manipule réellement le sonar (descente, émissions et remonté) mais les échos, fictifs, sont annoncés à la voix au commandant de bord à l'entraînement tactique (jour ou nuit) ou par radio au 2ème Lynx. Des attaques (en stationnaire ou en translation) sont simulées. Le plus souvent possible, en fonction des moyens disponibles (en hommes et matériels) et de la météo, une torpille d'exercice est tirée :
-Type Marconi (complètement inerte) est larguée en translation puis repêchée, tous les hommes (techniciens et volants) de la chaîne armement de la flottille ayant effectué une manipulation complète de l'armement: mise en place sur l'aéronef, tests divers, vols de transit et d'attaque, et enfin largage. Cette maquette qui possède les mêmes caractéristiques qu'une torpille de combat à la différence prés qu'elle ne contient pas de charge explosive ni de moteur en fonctionnement. Cet entraînement est "facilement" réalisable car il ne demande pas le concours de tiers hors flottille, un autre Lynx en version treuillage repêchant le projectile à l'issue. Des conditions météo restreignent quand même les possibilités de largage, induite par la sécurité demandée pour le plongeur (homme grenouille qualifié pour cette mission) au cours de la remontée de l'engin.
L'auteur de cette page près du Lynx N°801 de la flottille 31.F armé d'une torpille MK 46 Mod2, au sol (photo prise en janvier 1995, sur la DZ du centre d'essais de l'île de Levant, au large de Toulon/Hyères, vers 07h30 du matin environ, juste avant un tir avec ladite torpille d'exercice, sur cible sous-marine) . (©French Fleet Air Arm)-MK 46 d'exercice, qui est conforme à une torpille de combat, sans charge militaire évidemment. Le tir s'effectuant sur cible sous-marine dans un polygone marin très réglementé (au large de l'île du Levant pour la 31.F).

Une fois larguée la torpille acquière son objectif (si la fenêtre d'acquisition est bien cadrée…), puis "attaque" pour dérober automatiquement à 150 mètres environ du but. Ce changement de trajectoire évite la collision réelle entre les deux protagonistes et autorise un reconditionnement pour d'autres tirs. Toute la séquence de tir est enregistrée, dépouillée puis analysée (ELBOR) et commentée au sol par la suite (graphiques des trajectoires, paramètres divers.
Ce tir "presque" réel nécessite un environnement lourd : mise en œuvre d'une cible sous-marine, une gabare de mer (type Fourmi ou Cigale, pour le repêchage de la torpille, qui en présence d'un combustible relativement dangereux ne peut être manipulée par un plongeur), une zone sous surveillance aérienne et sous-marine, et une météo clémente encore une fois... En général la Flottille tente d'en lancer 2 par matinée de mise en œuvre du dispositif. Chaque chef de bord devant en tirer une par an afin de conserver sa qualification tactique.

ASF :
- Il s'agit en faite de dresser une situation tactique de surface précise à moins de 0.5Nm et 2 Kts prés, à environ 40Nm d'un bâtiment "ami", grâce à l'ORB 31 (dont l'écran, monochrome, n'est pas plus grand qu'une carte de tarot…) puis, en fonction des besoins de l'exercice en cours, transmettre par rapport à un bâtiment tireur (de missiles MM40 Exocet) l'azimut et la distance de ce dernier par rapport à une cible choisie. WG-13 Lynx N° 271 de la flottille 34.F, armé avec un mitrailleuse AA52. (©French Fleet Air Arm)Le tireur, ayant le l'écho du Lynx décalé (acquis par émissions d'un faisceau radar aérien en bâbord ou tribord avant) par rapport au but, effectue, par triangulation, un paramétrage du missile et tire sans démasquer ses radars de surface.
- A une époque, obsolète depuis 1993 ou 1994, des missiles AS 12 filoguidés pouvaient être tirés à partir du Lynx. Ce missile issu d'un exercice de style de transformation d'un SS11, ne fut, à ma connaissance, jamais considéré comme une arme, au sens propre du terme par les équipages.
Certes, sa mise en œuvre maintenait un niveau d'entraînement au maniement aéronautique d'armes, mais les paramètres de tirs relativement "inconfortables" pour l'équipage (vol stabilisé à plat et 300' d'altitude environ, à 100Kts, pendant 30" face à la cible…) ne permettait son utilisation opérationnelle "que sur but faiblement défendu" dixit le manuel tactique. - Enfin, depuis les premières vagues de terrorisme sur les ferry de la Méditerranée un affût de mitrailleuse type AA52 a été homologué en sabord pour la version cargo. Manipulée sous l'autorité du chef de bord, elle est mise en œuvre par un tireur (fusilier ou Emarm et/ ou l'Elbor). J'ignore si la version une mitrailleuse de chaque côté est autorisée.

 

Simulateur

"Outils" apparu dans les années 1984/1986 qui autorise un dégrossissage certain du néophyte sur Lynx des points de vues aéronautique et tactique. A 6 degrés de liberté, il reproduit assez fidèlement les divers paramètres des instruments de bord en toute configuration, ainsi que les mouvements…et les vibrations cabines (n'oublions pas ces parasites du vol des hélicos). Une vision polychrome crépusculaire à nuit noire est programmable sur les 2 écrans frontaux et le latéral droit (côté pilote). La restitution des "décors" paraît un peu "taillée à la serpe" mais pour les manipulations et procédures qui y sont réalisées cela est suffisant. Un simulateur sonar dans un local adjacent est connecté sur le téléphone de bord. Un équipage complet s'entraîne donc dans des conditions optimales jusque là inégalées aussi bien en procédures pannes qu'en ASM ou ASF, il faut le reconnaître. Mais à partir d'un certain seuil, le vol proprement dit ne saurait être remplacé. Les petites (ou grosses) situations imprévisibles du réel (impossible à reproduire pour diverses raisons) jouant très fortement en faveur de l'acquisition de maturité et d'aisance de l'équipage complet. En général les P.N., toutes spécialités confondues, sont astreint à une moyenne de 3 à 8 heures de simulateur par mois en fonction de leur niveau de qualification.

 

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