Genèse
Le développement de l'Avro 685 York débuta en 1941 sous la désignation « Type 685 » sous la direction de Roy Chadwick. Avro espérait vendre cet avion à la RAF ainsi qu'à divers opérateurs civils après la guerre. L'avion était largement dérivé de l'Avro Lancaster, dont il reprenait les ailes, le train et la dérive. Le prototype (LV626) fut assemblé par le département expérimental de l'aéroport de Ringway (Manchester) et décolla pour la première fois le 5 juillet 1942. Il avait initialement été prévu le montage d'une dérive double, mais l'augmentation de volume du fuselage nécessita d'adopter une solution à trois dérives pour garantir un contrôle en lacet satisfaisant. Les premiers Avro York furent construits à Ringway, puis ensuite à Yeadon (Leeds) et Woodford (Cheshire). Une machine fut assemblée dans les usines Victory Aircraft au Canada, mais aucune commande ne s'en suivit. La construction d'une trentaine d'avions avait été prévue et finalement, ce ne sont que des pièces détachées pour cinq machines qui furent construites. Il ne fut finalement assemblé au Canada qu'un unique avion, alors que la guerre touchait à sa fin.
e premier York civil (G-AGJA) fut livré à la compagnie British Overseas Airways Corporation (BOAC) en 1944. Un des prototypes fut converti en lieu de conférence pour Winston Churchill. Cet avion, baptisé « Ascalon » est celui qui emmena Churchill à la conférence de Yalta en 1945. D'autres York servirent notamment à Lord Mountbatten alors vice-roi des Indes, au duc de Gloucester alors qu'il était gouverneur général pour l'Australie (MW104 « Endeavour » - le seul York utilisé par les forces aériennes australiennes) et au leader sud-africain Jan Smuts. Au sein du Transport Command de la RAF, il fut utilisé sur la route des Indes. Le total des commandes atteint 50 machines civiles plus 208 versions militaires livrées à la RAF dont un grand nombre fut par la suite exploité par des opérateurs civils. Lors du pont aérien sur Berlin, le York accomplit plus de 58 000 missions, ce qui représente presque la moitié de la contribution anglaise, les autres vols étant assurés principalement par des C-47 et des Handley Page Hastings. Dans les années d'après-guerre, la BOAC utilisa des York sur la ligne Le Caire – Durban, anciennement opérée par les hydravions Shorts. L'avion fut aussi utilisé par la British South American Airways ainsi que plein d'opérateurs privés ou pour le transport de fret. Lorsque le système d'alerte avancé (Dew Line - Distant Early Warning Line) fut implanté au Canada vers la fin des années 1950, l'Avro York fut utilisé comme transport de fret par Associated Airways. Au moins un de ces avions (CF-HAS) fut conservé et remplit toutes sortes de missions jusqu'en 1961.
Cinq Avro York en service dans l'Aéronautique navale (1954-1961)
L'Aéronautique navale utilisa cinq Avro York entre le 16 avril 1954 et 31 mars 1962. Au total, les cinq Avro York de l'Aéronautique navale auront accumulé 5.694 heures de vol et neuf visites V3.
Ils ont opérés
au sein de l'escadrille 31.S (1955-1956) basée à la BAN Dugny
Le Bourget et au sein de la flottille 25.F (un appareil) basée
à la BAN
Lann-Bihoué.
C'est au cours de l'année 1955 que
trois York sont déployés au sein d'une section dédiée
de l'escadrille 31.S, la Section York. Cette section est rattachée
à la 31.S le 1er avril 1955. En dépit de leur grand
état de fatigue ces appareils se révèlent précieux
pour le transport de colis volumineux.
Les York sont
rejoints par des SO.30P Bretagne qui succèdent aux Bloch
SE.161 Languedoc.
Le 1er mars 1956, la Section York devient autonome.
Fin 1956, les York participent activement au transport logistique
dans le cadre des opérations à Suez.
La Section est
dissoute le 1er novembre 1961 en raison de la condamnation de ses
avions.