Par Jacques
Loizillon,, ancien pilote de B-26 faisant partie d'un de ces dix équipages
envoyés en 1954 en renfort au sein de l'Armée de l'air par
la Marine.
Avion
Le A-26 Invader est un bombardier
léger bimoteur conçu par Douglas, aux Etats-Unis, dont les
premières études ont commencé à l'automne
1940 pour succéder au A-20 Havoc, au Martin B-26 Marauder et au
North American B-25 Mitchell.
En février 1941 la décision fut prise de réaliser
deux versions : triplace de bombardement avec nez vitré pour le
bombardier/navigateur, biplace de chasse de nuit avec nez plein équipé
de mitrailleuses et d'un radar. En juin 1941 le War Department autorise
la fabrication d'un prototype de chaque version auxquels il ajouta un
triplace d'attaque au sol équipé d'un canon de 75 mm.
Le premier vol du XA-26-DE, version à nez vitré, eut lieu
le 10 juillet 1942 piloté par Ben O. Howard. Il était propulsé
par deux Pratt & Whitney R-2800-27 en étoile, à hélices
tripales.
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La série porta
principalement sur deux versions :
- Le A-26B pour l'attaque au sol avec 4 à 8 mitrailleuses
de 12,7 mm à 400 coups chacune dans le nez, cette installation
était complétée par des mitrailleuses de 12,7
mm dans les ailes et parfois le fuselage, et de deux tourelles avec
chacune deux mitrailleuses de 12,7 mm. Il pouvait emporter 1814
kg de bombes.
- Le A-26C de bombardement, voyait son nez remplacé par le
poste du navigateur/bombardier.
En juin 1948, suite au retrait de B-26 Marauder, les A-26 furent
redésignés B-26.
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Dans la Navy il était d'abord désigné
JD-1 puis UB-26J ; il y était principalement employé pour
le remoquage de cibles.
En plus des versions B et C, d'autres variantes ont été
étudiées sans jamais connaître de production en série
en raison de la fin de la 2ème GM. Par la suite, des modifications
ont été proposées et réalisées, en
particulier par On Mark Engineering Company pour la lutte anti guérilla
avec des Pratt & Whitney R-2800-103W et des améliorations structurelles,
il ont d'abord été désignés B-26K puis A-26A.
D'autres encore ont été transformés pour le transport
de 6 à 12 passagers ou la lutte anti-incendie.
Des B-26 furent utilisés pour l'entraînement (TB-26B et TB-26C),
pour le transport (CB-26B, VB-26B), pour le guidage de drones et pour
des missions de recherche (EB-26C).
Équipage
1 pilote chef de bord, 1 navigateur
(certains avaient aussi la qualification de bombardier), 1 mécanicien-mitrailleur.
Le pilote et le navigateur formaient généralement équipage
tandis que le mécanicien restait attaché à un avion.
Contexte historique
Armée de
l'air
À cette époque (1954)
l'Armée de l'air n'avait que deux activités : la chasse
et le transport. Ce dernier était du ressort du GMMTA (Groupement
des Moyens Militaires de Transport Aérien). Les groupes de B-26
en Indochine dépendaient du GMMTA. Leurs équipages appartenaient
au transport mais certains étaient des anciens qui avaient fait
une partie de la 2ème Guerre Mondiale dans le bombardement ; ils
disaient qu'ils avaient fait la "Ruhr" et gardaient une crainte respectueuse
pour la "Flak".
L'Armée de l'Air a mis en oeuvre le B-26 à partir de janvier
1951, dès le 1er février les premières sorties de
combat étaient menées en Indochine. Pendant le conflit,
113 B-26B, B-26C, et RB-26C ont été engagés au sein
de trois Groupes de Bombardement : GB 1/19 Gascogne, GB 1/25 Tunisie et
GB 1/91 Bourgogne, ainsi qu'à l'Escadrille de Reconnaissance Photographique
ERP.2/19 Armagnac. 25 Invaders ont été perdus au combat
ou par accident.
L'Invader a été également engagé en Algérie
à partir d'août 1956. Deux groupes de bombardement, GB 1/91
Gascogne et GB 2/91 Guyenne étant opérationnels début
1957.
Pingouins
En début 1954, l'Armée
de l'air dispose en Indochine de deux groupes de bombardement armés
de B-26 : le 1/18 Tunisie (indicatif radio : Cinzano) et le 1/25 Gascogne
(Martini) et d'une petite section de reconnaissance-photo également
sur B-26. Les américains sont disposés à prêter
des B-26 (libérés de Corée) à la France mais
l'Armée de l'air n'ayant pas assez d'équipages, la Marine
met dix équipages à sa disposition.
- 10 Pilotes : LV Beau, Bros (qui sera
rapidement rapatrié sanitaire), Ducrot, EV1 Joubert, Loizillon,
Neau, Perrier, Peyriguey, OE Descout, Gianolli
- 10 Navigateurs : EV1 Dufoulon, Fouyssat,
Bernet, Dejean, SM Cabillic (navigateur de l'EV1 Perrier qu'il avait
suivi depuis la 25.F, précédente affectation), SM Macaire
(mon navigateur puis rapatrié sanitaire après quelques
semaines ; ensuite j'ai eu un navigateur de l'A.A., le plus souvent
le Sgt Goasguen)
- 10 Mécaniciens : PM Peron, M Coignec,
M Pennarguear, SM Daigné,
- autres noms de navigateurs ou mécaniciens
? : M Jacob, Delmas, François, SM Millo, Le Bunetel,, Schmitt,
Thomas, Levenez, Georges, Cauuet ?
Mise en place
Un 1er contingent comprend l'EV1 Perrier et moi-même avec des officiers
de l'AA : Cdt Villetorte, Capitaine Golay, etc
Le 25 janvier 1954,
il est convoqué au commandement du transport (GMMTA) rue
St Didier à Paris et expédié à la base
aérienne de Laon aux bons soins d'un squadron US de B-26.
L'instruction au sol commence aussitôt et dure quelques jours.
Le squadron doit aller à la base de Sidi Slimane au Maroc
pour y suivre un rafraîchissement au bombardement de nuit
et le contingent français suit le mouvement le 30 janvier
1954. La mission supplémentaire assignée au squadron
est de former en vol une dizaine de pilotes et de leur faire faire
40 heures de vol en 15 jours ; ce qui sera réalisé
sans nuire à la mission de base du squadron. Du 2 au 16 février
1954, j'aurai accompli 14 vols totalisant 40,4 heures de vol dont
1,6 de nuit. Certains officiers (EV1 Joubert ) rallient directement
Sidi Slimane pour être intégrés dans l'entraînement
en vol du 1er contingent.
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Péripéties
Puis les B-26 n'étant pas encore
livrés, les pilotes une fois formés sont mis en disponibilité.
Le 20 mars 1954 je suis envoyé en Indochine rejoindre la 11.F sur
F6F-5 Hellcat que je n'ai plus piloté depuis juin 1953 mais je
remplis la condition essentielle "je suis à jour de mes vaccinations"
!!
Début avril 1954 d'autres pilotes formés sur B-26 commencent
à rallier l'Indochine et sont répartis entre les deux groupes
1/18 et 1/25. Lorsque les B-26 promis arrivent, il est formé un
3ème groupe : 1/91 "Bourgogne". Les marins sont alors répartis
entre 1/18 et 1/91. Ils sont stationnés selon les besoins opérationnels
: à Tourane la base arrière des B-26 et à Haïphong
Cat-Bi. Un petit détachement est stationné quelque temps
à Vien Tiane (Cdt Villetorte, EV1 Perrier, Lt Christnacher, S/Lt
Cziniak
., et moi-même).
Opérations
Mes missions :
-avril 1954 : 40 h 17 missions (dont 5 sur DBP)
-mai 1954 37h 15 missions (dont 4 sur DBP)
-juin 1954 32h 25 missions
-juillet 1954 23h 14 missions
Les missions sur Dien Bien
Phu (DBP) étaient plus longues à cause du trajet.
1. Conditions sommaires
Conditions particulières
des pingouins
La marine n'assurait aucun soutien
pratique à son personnel détaché aux B-26. En particulier
rien n'avait été prévu pour l'acheminement de la
solde et au gré des opérations les équipages se déplaçaient
souvent de base en base. C'est le LV Beau qui "faisait" la solde à
tout le détachement. À chaque solde, l'A.A. lui laissait
la disposition d'un B-26 ; il allait à Saïgon prendre l'ensemble
de la solde et faisait le tour de toutes les bases où étaient
les "pingouins". (Le terme de pingouin n'était pas utilisé
par l'A.A. qui lui préférait "chie dans l'eau" contrairement
à l'usage dans la Marine où "chie dans l'eau" désigne
ceux de la surface qui rendent la monnaie de la pièce en appelant
les aéros "monte-en-l'air".).
L'acheminement du courrier au "détachement
B" était très aléatoire. On supposait qu'il faisait
un crochet par la poste navale avant de rentrer dans le circuit de l'A.A..
Gonio de Cat Bi
Dans l'axe de la piste il y a les
"calcaires" (série de pitons rocheux) et l'approche doit se faire
dans la direction opposée aux calcaires. Mais le gonio VHF avait
souvent un "lever de doute " hasardeux donc une erreur de 180° !
! !
Entraînement au bombardement
Un équipement de simulation
permettait aux bombardiers de s'entraîner à l'utilisation
du viseur "Norden". À cause de sa forme, l'équipement s'appelait
la "girafe". L'entraînement était fastidieux et boudé
par les bombardiers ; leur aptitude pour le bombardement s'en ressentait.
Contrôle aérien
sur DBP
À cause du nombre d'avions
et des conditions météos sur la cuvette, un minimum de contrôle
aérien avait été instauré et les avions devaient
indiquer "en clair" et sur une fréquence bien connue, leurs paramètres
de vol : altitude, axe d'attaque ; paramètres qui étaient
sans doute interceptés par les V.M. (VietMinh).
Facilité pour les
tireurs de D.C.A.
En interceptant la V.H.F. les
tireurs de D.C.A. pouvaient ainsi avoir l'altitude, le cap et parfois
l'objectif des avions en passe d'attaque. En outre du fait du peu d'entraînement
des bombardiers et de la couverture nuageuse, il y avait souvent des passes
avortées. Tout ceci facilitait le travail des tireurs de D.C.A.
Opérations à
partir de Vien Tiane
Pour les avions opérant à
partir de Vien Tiane, dont le terrain n'avait pas de liaison sécurisée,
les ordres de mission envoyés par l'E.M. n'indiquaient que l'heure,
le nombre d'avions et le chargement en bombes. C'est en arrivant sur la
cuvette que l'équipage recevait de Torri Rouge la désignation
de l'objectif indiquée en coordonnées U.T.M. (norme publique
internationale) ainsi que l'axe d'attaque et l'altitude.
Entre Vien Tiane et DBP, les cartes
laissaient apparaître de larges zones jaunes qui signifiaient qu'aucun
relevé cartographique n'avait été fait sur cette
zone
2. Missions marquantes
Missions du 24 avril 1954
Mission au départ de Vien Tiane
pour un bombardement sur la cuvette dont l'objectif sera donné
par radio par Torri Rouge. 3 avions : leader Cdt Villetorte, ailier droit
moi-même, ailier gauche Lt Christnacher. Le temps est un peu bouché.
La formation se présente pour
la passe ; les équipiers voient les trappes à bombes du
leader s'ouvrir, ils serrent la formation ( le Cdt Villetorte, ancien
de la Ruhr, avait l'habitude de répéter par radio : "serrez,
serrez !") et s'apprêtent à larguer à l'imitation
du leader.
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Mais ils voient les
trappes se refermer : la 1ère passe est ratée. La
formation se présente pour une 2ème passe et je vois
de nouveau les trappes se refermer (passe ratée) et au même
moment je sens un impact très sec sous l'avion et aperçois
une petite fumée sur l'aile droite du leader : c'est une
rafale qui a fait mouche doublement mais aucun traceur n'a été
vu. J'évalue mes dégâts
: les trappes à bombes sont bloquées en position mi-ouvertes,
le voyant de niveau du liquide hydraulique donne l'impression (qui
se révélera fausse) qu'il n'y a plus de liquide. Les
trappes n'étant pas complètement ouvertes, une sécurité
empêche le largage des bombes. Je mets le cap sur Vien Tiane
mais je m'aperçois que le navigateur n'a pas encore déplié
ses cartes et ne sait pas sa position. Heureusement je reconnais
la Plaine des Jarres où j'avais opéré l'année
dernière sur les F6F-5 de la 12.F.
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Pendant ce temps le
leader et l'ailier gauche ont fait leur 3ème et dernière
passe. La situation se présente ainsi : l'avion de Villetorte
a été touché aux volets et risque de devoir
se poser sans volets (ce qui sera le cas), l'avion de Christnacher
est indemne, le mien a son chargement de bombes (de "composition
B" réputée assez "susceptible"), des difficultés
du côté du circuit hydraulique. En fait le choc de
l'explosion a dispersé des saletés dans le liquide
hydraulique le rendant en partie opaque et donnant l'impression
qu'il n'y en a plus. Le train sort normalement mais, par le périscope
dont il dispose, le mécanicien-mitrailleur voit que la roulette
de nez est crevée. La roulette de nez du B-26 a la réputation
de ne pas être très résistante et l'atterrissage
risque de se terminer sur le nez.
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La logique voudrait que l'on
fasse poser d'abord l'avion indemne pour qu'il dégage la piste,
puis l'avion sans volets qui risque de sortir de la piste à son
extrémité mais sans l'encombrer, puis mon avion. La tour
de Vien Tiane décide l'inverse. Je me pose donc en soulageant le
plus longtemps possible la roulette de nez qui a la bonne idée
de tenir le coup mais le pneu en charpie prend feu. L'avion s'immobilise
sur la piste pneu en feu, trappes à bombes mi-ouvertes, soutes
à bombes pleines.
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Il n'y a qu'un seul
extincteur sur le terrain qui une fois percuté doit se vider
complètement. L'équipe de piste ne percute pas l'extincteur
mais attend que les choses se calment et le feu s'éteint
de lui-même. Les badauds envahissent la piste mais se dispersent
comme une volée de moineaux lorsqu'ils apprennent que le
chargement de bombes de composition B est toujours dans l'avion.
Des éclats d'obus de
37 m/m seront retrouvés dans le nez de l'avion. L'obus a
éclaté sur la trappe de la roulette de nez. Quelques
centimètres derrière, il aurait atteint le réservoir
supplémentaire à l'intérieur de la soute à
bombes !
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Mission du 7 mai 1954
Dans l'après-midi du 7 mai,
mission de bombardement aux ordres de Torri Rouge au départ de
Vien Tiane : formation de trois B-26. Sur la cuvette un Privateer "orbite"
en attendant son tour de bombarder. Mais lorsque les B-26 ont fini leur
passe, Torri Rouge dit au Privateer de rentrer, il voit les Viets à
quelques mètres : tout est fini.
3. Anecdotes
Torri Rouge
L'indicatif radio du GATAC Nord était
"Torricelli" (son opératrice à la voix suave était
surnommée "Torricella"), celui de la cuvette : "Torri Rouge". Après
que Klotz ait été abattu et récupéré
par le camp retranché, il lui arrivait de prendre la fonction d'opérateur
radio et ses camarades reconnaissaient bien sa voix.
Journal de marche du groupe
1/25 Gascogne
Le groupe 1/25 Gascogne tenait un
journal de marche dont la rédaction était confiée
à un "volontaire" qui se faisait plutôt prier. Un jour l'EV1
Perrier fut désigné volontaire pour le tenir mais il émailla
le journal de tellement de remarques désobligeantes pour l'A.A.
que le journal fut rapidement confié à quelqu'un d'autre.
Convoyage de tous les B-26
de Cat Bi à Tourane
Conformément aux conditions
d'armistice, les Français devaient évacuer tout le nord
; ainsi tous les B-26 stationnés à Cat Bi devaient être
convoyés à Tourane. Pour impressionner, le convoyage se
fit en une formation regroupant tous les avions. Le nombre était
important et c'est le LV Beau qui assura la tête de cette formation.
Était-ce un honneur pour lui (au reste bien mérité)
ou une corvée refusée par les autres ?
Transcription d'une lettre de l'Armée de l'air à la Marine
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S.P. 50.665, le 7 septembre 1954
-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-
|
COMMANDEMENT
DE L'AIR EN
EXTREME-ORIENT
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|
N° 140/
AIR/ E.O./CAB
|
Le Général
de Division Aérienne JOUAUD
Commandant l'Air en Extrême-Orient
à
Monsieur le Vice-Amiral d'Escadre
Commandant les Forces Maritimes d'Extrême-Orient
-:-
Amiral,
..................................Au moment
où les équipages de l'Aéronautique Navale, détachés
dans les groupes de B-26, viennent d'être remis à votre disposition,
je tiens à vous exprimer l'honneur que j'ai ressenti et la satisfaction
d'avoir compté ces personnels sous mes ordres.
..................................Lancés
dans la bataille dès leur arrivée, ils ont montré
au feu un allant remarquable, dans les meilleures traditions de la Marine.
Des textes de citations, pour douze Officiers et quinze Officiers-Mariniers,
vont être prochainement soumis à votre approbation.
..................................Le Détachement
B26 de l'Aéronavale a fait preuve d'un esprit de coopération
qui a permis une parfaite intégration dans les deux Groupes de
l'Armée de l'air où il a été réparti.
Je tiens à souligner que ce résultat est dû, pour
une très large part, au Lieutenant de Vaisseau B E A U, dont les
qualités morales et professionnelles ont été hautement
appréciées par le Lieutenant-Colonel Commandant le S/Groupement
de Bombardement. Par son ascendant sur ses camarades plus jeunes et par
l'exemple qu'il leur a donné, il a créé un remarquable
climat d'enthousiasme et de camaraderie qui est une des principales causes
des résultats obtenus.
..................................J'ai l'honneur
de vous demander de bien vouloir transmettre à tous mes vifs remerciements.
Signé : E. JOUHAUD
Diffusion par Marine en Indochine
le 10/9/54 N°6748 à :
LV : Beau, Bros, Ducrot.
EV : Neau, Perrier, Joubert, Loizillon, Peyriguey, Dufoulon, Fouyssat,
Dejean, Bernet.
OE : Giannoli, Descout.
PM Péron.
M : Jacob, Coignec, Pennarguear, Delmas, François.
SM : Millo, Le Bunetel, Schmitt, Macaire, Thomas, Levenez, Georges, Cauuet,
Cabillic
sources - remerciements
:
Jacques Loizillon
Conservatoire de l'Air
et de l'Espace d'Aquitaine
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